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Discours contre-hégémoniques dans l’océan Indien et en Afrique : Penser et écrire un monde en commun ? (La Réunion)

Discours contre-hégémoniques dans l’océan Indien et en Afrique : Penser et écrire un monde en commun ? (La Réunion)

Publié le par Marc Escola (Source : Véronique Bonnet)

Appel à communications

Discours contre-hégémoniques dans l’océan Indien et en Afrique : Penser et écrire un monde en commun ?

Colloque international, du 12 au 14 novembre 2025

Lieu : Université de La Réunion, île de La Réunion

Langues : français et anglais

Calendrier

Publication de l’appel à communication : semaine du 6 janvier 2025

Date limite de soumission des résumés : vendredi 14 mars 2025

Notification d’acceptation : 15 avril 2025

Programme prévisionnel : 23 juin 2025

Dates du colloque :  12-14 novembre 2025

Modalités de soumission

Un résumé de 500 mots et une notice biographique de 150 mots à envoyer aux organisatrices et organisateurs : valerie.magdelaine@univ-reunion.fr , issa.kante@univ-reunion.fr , veronique.bonnet8@wanadoo.fr , yolaine.parisot@u-pec.fr 

Comité d’organisation

-          ASSANI, Meila, Université de La Réunion, 

-          BALASUBRAMANIAN, Jenni, Tagore Government Arts and Science College, Inde

-          BARET, Christelle, Université de La Réunion 

-          BONNET, Véronique, Université Sorbonne Paris-Nord, 

-          HUET, Elisa, Université de La Réunion 

-          KANTÉ, Issa, Université de La Réunion

-          MAGDELAINE-ANDRIANJAFITRIMO, Valérie, Université de La Réunion

-          PARISOT, Yolaine, Université Paris-Est Créteil (UPEC)

-          TOQUET, Carla, Université Paris Nanterre

Soutenu par l’Observatoire des Sociétés de l’océan Indien – OSOI-FED4127

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Appel à communications (English version follows)

Dans un monde en proie à diverses formes d’impérialisme, les grandes puissances et les multinationales, bénéficiant souvent de la complicité ou de la résignation des élites locales, cherchent à imposer leur conception du monde et à maintenir leur domination sur les pays dits du « Tiers Monde » ou du « Sud ». Les îles du sud-ouest de l’océan Indien, qu’elles soient départements français ou Nations indépendantes, sont aux prises avec des formes différentes, mais rémanentes, de colonialité de la pensée et du pouvoir auxquelles, par des soubresauts ou par des stratégies constituées, elles tentent d’échapper. À rebours de ces tentatives d’asservissement, d’autres discours, prenant parfois la forme de contre-discours, se sont imposés (S. B. Diagne, M. Diouf, N. Etoke, P. Hountondji, L. Miano, A. Mbembe, B. Mouralis, V. Mudimbe, F. Sarr,  F. Vergès,  N. wa Thiong’o, K. Wiredu…) qui prônent un renversement des logiques impérialistes et une déconstruction des mécanismes hégémoniques à l’œuvre depuis des siècles en Afrique (en l’occurrence subsaharienne) comme dans les zones anciennement colonisées, dont l’océan Indien. Plus encore, des formes de convergence entre îles de l’océan Indien et Afrique francophone apparaissent à travers le maniement de concepts et de notions réappropriés et réinvestis dans des sens parfois différents. Ainsi peut-on voir, dans les essais de certains intellectuels africains francophones ou lors des Ateliers de la pensée à Dakar, apparaître des allusions à la notion de créolisation (voir M. Arnold, 2021) ou aux structures sociales rhizomiques définissant généralement les situations créoles – usage qui se fait souvent dans l’ignorance des problématiques spécifiques à l’océan Indien. Inversement, on constate, après un évitement profond de l’Afrique, qui n’avait été présente qu’à titre sporadique (rôle de Rabemananjara dans la négritude et Présence africaine ; « négritude mauricienne » tissant des liens avec Senghor…), que ces relations symboliques, ainsi qu’un certain désir de « devenir africain » (A. Mbembe), s’intensifient. C’est le cas dans le monde littéraire et artistique, où l’on voit des mentions récurrentes au « Nègre » de Césaire et à l’Afrique (notamment dans la poésie de Raharimanana, de Djailani…). Au sein du monde associatif et dans ses manifestations sur les réseaux sociaux (Rasine Kaf, Fondation Héva) s’exprime la volonté d’une reconnaissance accrue de la part « noire » de l’identité créole ainsi que de formes de panafricanisme, au risque d’une certaine radicalité idéologique, souvent revendiquée par certains mouvements politiques, par exemple les Economic Freedom Fighters (EFF) en Afrique du Sud. Ces mouvements intellectuels ou militants associatifs et politiques œuvrent à des rapprochements qui sont des résonances et des allusions symboliques plus que des références, mais qui ont un objectif commun, celui de lutter contre des représentations et des discours hégémoniques. Dans le discours intellectuel, ces résonances sont souvent issues d’un tissu théorique et référentiel mondialisé. On ne les retrouve pas dans les discours politiques, en particulier africains, qui visent une portée plus directement décoloniale en se recentrant essentiellement sur les problématiques propres à l’Afrique. C’est autour de ces croisements de références – ou de leur absence – à un « devenir africain » de l’Afrique comme des îles de l’océan Indien que nous nous interrogerons, pour mieux observer leur volonté contre-hégémonique, mais aussi les limites de ces tentatives de recentrement sur soi, voire la constitution de nouvelles hégémonies notionnelles et discursives.

Issu du vocabulaire politique, le concept d’hégémonie a pris une ampleur particulière à la suite des écrits d’Antonio Gramsci, et s’est élargi à plusieurs champs disciplinaires. Dans cette perspective gramscienne, la transposition de ce concept à différentes problématiques permet d’analyser les diverses modalités d’adhésion et de domination hégémoniques – celles-ci s’appuyant sur une série d’idées, de valeurs, de croyances et de comportements visant à renforcer le pouvoir et l’idéologie de l’élite (Savoie et Rizzuto, Lexique Socius). Dans l’océan Indien et sur le continent africain, le discours contre-hégémonique dans son acception large, que l’on peut définir comme l’ensemble des pratiques et formes discursives qui remettent en cause les idéologies, pratiques et structures hégémoniques, s’érige en moyen de résistance et comme nouveaux champs de réappropriation anti-impérialiste, décoloniale, antiraciste et égalitaire. On gardera à l’esprit, comme le rappelle M. Angenot (1989), qu’une entité cognitive ou discursive dominante (hégémonique) à une époque donnée peut également entrer en composition avec de multiples stratégies (contre-hégémoniques) qui la contestent, l’antagonisent, et en altèrent les éléments. En proposant une alternative aux différentes strates et manifestations politiques, culturelles et linguistiques de l’hégémonie, de quelles façons les discours contre-hégémoniques dans l’espace indianocéanique et africain visent-ils à penser, à écrire et à établir des possibilités de changement social, d’émancipation et d’autodétermination ? Les discours (littéraires, artistiques, politiques, médiatiques…), panafricanistes, contre-hégémoniques et décoloniaux, posent évidemment la question de savoir dans quelle mesure ils parviennent à une « provincialisation de l’Europe » (D. Chakrabarty) et à un recentrement sur soi sans mettre en place de nouvelles hégémonies ou sans s’engager dans « une recherche hégémonique » (J.-F. Bayart). Plus encore, que dit le recours à des points de convergence, jusque-là inédits, d’une volonté contre-hégémonique émanant des Suds et à destination des Suds ? Il est en effet pertinent que ces réflexions soient réinfléchies en investissant la question indianocéanique trop souvent minorée, voire oubliée, et en prenant autant en considération les discours politiques africains que des essais devenus parfois « nouveau catéchisme médiatique » (Elgas; Mangeon). Il s’agit en outre de proposer un recentrement des discours et des épistémès et un questionnement sur les notions d’hégémonie/contre-hégémonie: voit-on naître de nouvelles hégémonies postcoloniales ? On peut se demander si, de manière sous-jacente, ce recentrement cherche à créer « un monde en commun » entre les îles et archipels du sud-ouest de l’océan Indien et le continent.

Ce colloque international pluridisciplinaire entend analyser aussi bien les écrits, littératures et arts des îles du sud-ouest de l’océan Indien invoquant l’Afrique dans le but de créer de nouvelles solidarités « des suds » voire d’une « Afrasian sea » (Karugia et Erll) que, à rebours, la façon dont les discours africains construisent leurs propres stratégies d’émancipation, et ce, dans leur dimension poétique, anthropologique, politique et médiatique. Pour le dire autrement, l’une des questions majeures que pose ce colloque est de savoir comment les discours (littéraires, politiques et médiatiques) visant une émancipation, une décolonisation de la pensée indianocéanique comme de la pensée africaine et une réévaluation de la notion de créolisation (qu’elle soit expressément mentionnée ou sous-jacente) permettent de dessiner de nouvelles « relationalités » voire un « en-commun » ou bien s’ils établissent de nouveaux champs de force entre îles de l’océan Indien et continent africain. S’intéressant particulièrement aux discours contre l’hégémonie politique et culturelle (A. Gramsci), l’hégémonie discursive et langagière (M. Angenot, 1989), et l’hégémonie médiatique, cet appel à communication invite, dans une démarche interdisciplinaire, à s’interroger sur la façon dont ces différentes formes de discours essaient de déconstruire les idéologies, structures et normes sociales et culturelles dominantes. Ces constructions et stratégies discursives témoignent-elles d’une volonté de rapprochement des îles de l’océan Indien avec l’Afrique, et d’une recherche de réévaluation de leur histoire commune ? 

 

Quelques pistes de réflexion :

-        Quel est le degré de pénétration de l’idée d’une « Afrique au futur » (Mangeon, 2022) dans l’océan Indien, et dans quels types de discours ?

-        Comment s’exprime, et à travers quels supports, la part noire et africaine longtemps minorée des identités des îles de l’océan indien ?

-        La rencontre entre une « africanisation » de la pensée et les mutations immédiatement contemporaines de l’océan Indien permet-elle la mise en place de nouveaux discours et de nouvelles esthétiques ? 

-        Quelles sont les nouvelles formes de cosmopolitismes des Suds qui apparaissent dans les divers discours et essais africains et quelles en sont les résonances pour les îles du sud-ouest de l’océan Indien ? 

-        De quelle manière peut-on éclairer la pensée et le devenir des îles de l’océan Indien à la lumière des nouvelles pensées africaines ? 

-        Comment ces pensées, en passe de devenir de nouveaux discours hégémoniques du « Sud global », s’articulent-elles avec les anciennes utopies de l’indianocéanisme ? 

-        Dans quelle mesure les représentations idéologiques et politiques dans les questionnements et repositionnements des acteurs politiques, intellectuels et de la société civile se présentent-elles différemment, de façon similaire, inclusive ou exclusive dans l’océan Indien et en Afrique ? 

-        Quel est le degré d’articulation entre pensées contre-hégémoniques et discours politiques décoloniaux africains ?

-        Comment est-il, poétiquement et politiquement, possible de « faire pays » (Chamoiseau et al., 2023) sans reconduire, dans la pratique, un geste hégémonique, d’où qu’il vienne ?

 

Axes et perspectives d’études

Axe 1 : Littératures (orales, écrites, plurilingues) et arts : 

-        Réévaluation des rêves d’unification de l’indianocéanisme à la lumière des pensées africaines contemporaines. 

-        Conception et inscriptions d’un « devenir nègre » ou d’un « devenir africain du monde » (A. Mbembe). 

-        Inscriptions du « Nègre » dans les littératures contemporaines de l’océan Indien.

-        Retour sur les formes de « négritude » dans l’océan Indien (J. Rabemananjara, R. Noyau, E. Maunick…). 

-        Inscriptions de l’Afrique ou du Noir dans les arts plastiques contemporains de l’océan Indien (« artcréologie » de W. Zitte…), liens avec l’Afrique de l’Est et du Sud dans les arts plastiques, la musique, la danse contemporaine. 

-        Ecritures de la migration et des frontières.

-        Modalités de représentation d’une « Afrasian Sea » : une volonté d’écrire « les Suds » apparaît-elle et comment met-elle en relation Afrique, Inde et océan Indien ?

-        Ecocritique partagée pour la mise en procès d’une dévastation transnationale des ressources.

-        Pensée africaine et réévaluation de la notion de créolisation.

-        Traductions et intraduisibles : Nations, frontières, migrations, création d’un « En-commun » ?

 

Axe 2 : Analyse de discours et linguistique critique :

-        Analyse du discours dite « française » (A. O. Barry, D. Maingueneau, S. Moirand, A.-M. Paveau…), analyse des discours médiatiques (P. Charaudeau, S. Moirand…) Critical Discourse Studies (N. Fairclough, T. A. van Dijk…).

-        Discours et idéologies anti-néocoloniales, anti-impérialistes, décoloniales, panafricanistes dans les sociétés du sud-ouest de l’OI et les sociétés africaines 

-        Conception du monde et représentations (contre-)hégémoniques des sociétés, des cultures, des langues et des nations.

-        Rôle contre-hégémonique des médias : traditionnels, numériques et des réseaux sociaux. 

-        Activisme en ligne et élaboration de discours contre-hégémoniques.

-        L’activisme environnemental et le développement durable comme formes de résistance.

 

Axe 3 : Pensées et théories

-        Réévaluation de la pertinence et des intérêts pour l’océan Indien des essais contemporains sur la traduction

-        Réhabilitation philosophique du panafricanisme 

-        Universalisme, « pluriversalisme », agentivité ou antiennes,

-        Utopies cosmopolitiques, « Afrofuturisme », « Afrotopia »

-        Liens entre créolisation et Ateliers de la pensée (M. Arnold)

-        Représentation de soi et de l’autre dans le discours contre-hégémonique.

-        Black feminism dans l’océan Indien ainsi qu’en Afrique, nouvelles masculinités contre-hégémoniques, questions queer et d’identité, genre et hégémonie (R. Connell et J. Messerschmidt, R. Connell).

 

Call for Papers

Counter-Hegemonic Discourses in the Indian Ocean and in Africa: Thinking and Writing a Shared World?

 

In a world beset by various forms of imperialism, the great powers and multinational companies, often benefiting from the complicity or resignation of the local elites, seek to impose their conception of the world and to maintain their domination over countries of the so-called “Third World” or “Global South”. The islands in the south-western Indian Ocean, whether independent nations or French overseas territories, have been facing different but persistent forms of coloniality of the mind and the power system, from which they unsteadily or strategically attempt to escape. To challenge these forms of subjugation, wide range of intellectual discourses, often expressed as counter-discourses, have emerged (S. B. Diagne, M. Diouf, N. Etoke, P. Hountondji, L. Miano, A. Mbembe, B. Mouralis, V. Mudimbe, F. Sarr, F. Vergès, N. wa Thiong'o, K. Wiredu, etc.). They advocate a reversal of the imperialist logic and a deconstruction of the hegemonic mechanisms that have been at work for centuries in Africa (particularly in sub-Saharan Africa) as well as in other formerly colonized societies, including the Indian Ocean ones. Interestingly, forms of convergence between the islands of the Indian Ocean and French-speaking Africa have been emerging through the use of concepts and notions that have been re-appropriated and reinvested, sometimes with different or subtle meanings. For instance, in the essays of some French-speaking African intellectuals or at the Ateliers de la pensée in Dakar, there are allusions to the notion of creolization (see M. Arnold, 2021) or to rhizomatic social structures, which is generally applied to Creole contexts – though this usage often overlooks issues specific to the Indian Ocean. Similarly, after a period of profound avoidance of Africa, which had only been present sporadically (Rabemananjara’s role in negritude and Présence africaine, the “Mauritian negritude” forging connections to Senghor, etc.), there is now a re-appropriation of symbolic relationships as well as a certain desire to “becoming African” (A. Mbembe). This can be seen in the literary and artistic expressions, with recurring references to Cesaire’s notion of “Nègre” and to Africa (particularly in the poetry of Raharimanana and Djailani…). In the sphere of associations and their activism on social networks (Rasine Kaf, Fondation Héva, for example), there is a desire for a greater recognition of the “black” portion of Creole identities. Certain forms of pan-Africanism are also endorsed and may lean toward ideological radicalism – an approach openly advocated by some political movements, such as the Economic Freedom Fighters (EFF) in South Africa. Whether intellectual movements or militant and political organizations, they all seek to create connections that are more resonances and symbolic allusions than actual references. Yet they share a common objective: the fight against hegemonic representations and discourses. In the intellectual discourse, these resonances often stem from a globalized theoretical and referential fabric. They are absent from political discourses, especially in Africa, which primarily pursue a decolonial fight focused on issues specific to Africa. This conference aims to reflect on the intersections of these references (or their absence) to a “becoming African” of Africa as well as of the islands of the Indian Ocean, in order to better understand not only their counter-hegemonic intentions but also the limits of the attempts to refocus on oneself, or even the emergence of new notional and discursive hegemonies. 

Stemming from the political vocabulary, the concept of hegemony took on particular importance following Antonio Gramsci’s writings, and has been extended to a number of disciplines. In this Gramscian perspective, the transposition of this concept to various issues enables the analysis of the different modes of hegemonic adherence and domination, which are based on a system of ideas, values, beliefs and attitudes aimed at reinforcing the power and ideology of the elite (Savoie and Rizzuto, Lexique Socius). In the Indian Ocean and on the African continent, the counter-hegemonic discourse in its broadest sense (i.e. all discursive forms and practices which challenge hegemonic ideologies, practices and structures) emerges as a means of resistance and as a new field of anti-imperialist, decolonial, anti-racist and egalitarian re-appropriation. As M. Angenot (1989) argues, a dominant (hegemonic) cognitive or discursive entity at a given time can also be combined with multiple (counter-hegemonic) strategies which oppose it, antagonize it and alter its elements. Adopting an alternative to the various political, cultural and linguistic strata and manifestations of hegemony, in what ways do counter-hegemonic discourses in the Indian Oceanic and African societies seek to think, write and forge possibilities for social change, emancipation and self-determination? The counter-hegemonic, pan-Africanist and decolonial discourses (whether literary, artistic, political, media, etc.) raise the question of how they somehow lead to a “provincialization of Europe” (D. Chakrabarty) and to a self-refocusing which would not establish new hegemonies or engage in “hegemonic search” (J.-F. Bayart). Additionally, what does the recourse to hitherto unseen points of convergence tell us about a counter-hegemonic intent from the South towards the South? It is indeed relevant to rethink these issues by integrating the Indian-oceanic question, which has often been marginalized or even forgotten, and by giving equal consideration to African political discourses and essays that have sometimes become a kind of “new media catechism” (Elgas; Mangeon). Moreover, the aim is also to propose a refocusing of discourses and epistemes and to question the concepts of hegemony and counter-hegemony: are we witnessing the emergence of new postcolonial hegemonies? Can this refocusing be seen as an underlying attempt to create “a world in common” between the islands and archipelagos of the south-west Indian Ocean and the continent.

This multidisciplinary international conference aims to analyze not only the writings, literatures and arts of the islands of the south-west Indian Ocean which invoke Africa in order to create new solidarities “of the Souths” or even for an “Afrasian sea” (Karugia and Erll), but also, in reverse, the way in which African discourses construct their own strategies of emancipation, and particularly in their poetic, anthropological, political, and media dimensions. To put it differently, one of the major questions brought up by this conference is to understand how these discourses (literary, political and media) – which pursue the emancipation and decolonization of both the Indianoceanic and African thought and a re-evaluation of the notion of creolization, whether explicitly mentioned or underlying – can help to shape new “relationalities” or even a “common ground”. Could they establish new fields of force between the islands of the Indian Ocean and the African continent? Focusing particularly on discourses against political and cultural hegemony (A. Gramsci), discursive and linguistic hegemony (M. Angenot, 1989), and media hegemony, this conference invites interdisciplinary perspectives to examine how these various forms of discourse attempt to deconstruct dominant ideologies, and social-cultural structures and norms. Do these discursive constructions and strategies reflect a desire to bring the islands of the Indian Ocean closer to Africa, and to seek a reappraisal of their shared history? Researchers are invited to address the questions outlined above, as well as the following topics – this list is not exhaustive:

-        What is the degree of spreading of the idea of the “future of Africa” (Mangeon, 2022) in the Indian Ocean, and in what types of discourses?

-        How and through what media is expressed the historically downplayed black and African part of the identities in the Indian Ocean islands?

-        Does the encounter between an “Africanization” of thought and the immediately contemporary mutations of the Indian Ocean allow the implementation of new discourses and new aesthetics?

-        What are the new forms of cosmopolitanism of the Souths that emerge in the various African discourses and essays, and what are the resonances for the islands of the southwest Indian Ocean?

-        How can we clarify the thought and future of the islands of the Indian Ocean in the light of new African thoughts?

-        How do these thoughts, which are in the process of becoming new hegemonic discourses of the "Global South", articulate with the old utopias of Indianoceanism?

-        To what extent are ideological and political representations in the questioning and repositioning of political, intellectual, and civil society actors expressed differently, similarly, inclusively or exclusively in the Indian Ocean and in Africa? 

-        What is the degree of articulation between counter-hegemonic thinking and African decolonial political discourse?

-        How is it possible, poetically and politically, to “make a country” (Chamoiseau et al., 2023) without, in practice, renewing a hegemonic gesture, wherever it stems from?

Panels and perspectives of analysis 

Panel 1: Literature (oral, written, multilingual) and the arts: 

-        Reassessment of dreams of unification of Indianoceanism in the light of contemporary African thoughts.

-        Conception and inscriptions of a “becoming Black” or a “becoming African of the world” (A. Mbembe).

-        Inscriptions of the “Black” in contemporary literature of the Indian Ocean.

-        A look back at forms of “negritude” in the Indian Ocean (J. Rabemananjara, R. Noyau, E. Maunick, etc.). 

-        Inscriptions of Africa or blackness in the contemporary visual arts of the Indian Ocean (“art-creology” by W. Zitte, etc.), and connexions with East and South Africa in the visual arts, music and contemporary dance.

-        Migration and border writings. 

-        Perspectives on the notion of “Afrasian Sea”: is there a desire to write “the Souths”, and how does it connect Africa, India and the Indian Ocean?

-        A shared ecocriticism for putting on trial the transnational devastation of resources.

-        African thought and the re-evaluation of the notion of creolization.

-        Translation and untranslatable: nations, borders, migrations, the creation of an “In-common”?

Panel 2: Discourse analysis and critical linguistics 

-        French discourse analysis (A. O. Barry, D. Maingueneau, S. Moirand, A.-M. Paveau...), media discourse analysis (P. Charaudeau, S. Moirand...) Critical Discourse Studies (N. Fairclough, T. A. van Dijk...).

-        Anti(neo)colonial, anti-imperialist, decolonial and pan-Africanist discourses and ideologies in south-western Indian Ocean and African societies. 

-        (Counter-)hegemonic worldviews and representations of societies, cultures, languages and nations.

-        The counter-hegemonic role of the media: traditional, digital and social networks. 

-        Online activism and the spreading of counter-hegemonic discourses.

-        Environmental activism and sustainable development as forms of resistance.

Panel 3: Thoughts and theories

-        Reassessment of the relevance and interest for the Indian Ocean of contemporary essays on translation.

-        Philosophical rehabilitation of pan-Africanism 

-        Universalism, “pluriversalism”, agentivity or antiphons.

-        Cosmopolitical utopias, “Afrofuturism”, “Afrotopia”.

-        Connexions between creolization and Ateliers de la pensée (M. Arnold).

-        Representation of the self and the other in counter-hegemonic discourse.

-        Black feminism in the Indian Ocean and Africa, new counter-hegemonic masculinities, queer and identity issues, gender and hegemony (R. Connell and J. Messerschmidt, R. Connell).

Pistes bibliographiques

Textes littéraires

Cabon, Marcel.  Kélibé-Kéliba. Port-Louis, Mauritius Printing, 1956.

Damas, Léon-Gontran, dir. “Nouvelle Somme de poésie du monde noir”. Présence africaine, 1966/1, n° 57.

Djailani, Nassuf. Une saison aux Comores. Moroni, KomEDIT, 2014.

---. L’Irrésistible nécessité de mordre dans une mangue. Moroni, KomEDIT, 2014.

Elbadawi, Soeuf. Un dhikri pour nos morts. La rage entre les dents. La Roque d’Anthéron, Vents d’ailleurs, 2013.

Lorraine, Alain. Tienbo le rein et Beaux Visages cafrines sous la lampe. Paris, L’Harmattan, 1975.

---. Sur le black. Saint-Denis, Page libre, 1990.

Martial, Alain-Kamal. Cicatrices. La Roque d’Anthéron, Vents d’ailleurs, 2011.

Maunick, Edouard J. Les Manèges de la mer. Paris, Présence africaine, 1964.

---. Ensoleillé vif. Paris, éditions Saint-Germain–des-Prés, 1976.

---. En mémoire du mémorable. Paris, L’Harmattan, 1979.

---. Toi laminaire.(Italiques pour Aimé Césaire). Maurice, Editions de l’Océan Indien, La Réunion, Editions du CRI, 1990.

Noyau, René. Œuvres, 4 vol.. Ed. par Gérard Noyau et Robert Furlong. Port-Louis, Pamplemousses Editions, 2012.

Raharimanana. Les Cauchemars du gecko. La Roque d’Anthéron, Vents d’ailleurs, 2011.

---. “Raharimanana : Journal du vide 3” https://blogs.mediapart.fr/theatre-divry/blog/020318/raharimanana-journal-du-vide-3

Raharimanana, Tisser. Montréal, Mémoire d’encrier, 2021.

Renaud, Pierre. Pour une même bâtardise. Trou d’eau douce, Alma, 1995.

Robèr, André. Carnets de retour au pays natal. Ille-sur-Tèt, K’A, 2002.

Torabully, Khal. Cahier d’un retour impossible au pays natal. Ille-sur-Tèt, K’A, 2009.

Ouvrages et articles

Åkesson, Lisa, Anette Hellman, Inês M. Raimundo, et Cesaltina Matsinhe. “Civilising the Ex-Colonisers? Counter-Hegemonic Discourses at Workplaces in Maputo”, Journal of Southern African Studies n° 48, vol. 3, 2022, pp. 473–488. doi:10.1080/03057070.2022.2077016.

Angenot, Marc, 1889, un état du discours social, Longueuil, Le Préambule, « L’Univers des discours », 1989, réédité sur le site Médias 19, URL : < http://www.medias19.org/index.php?id=11003 >.

Arnold, Markus, « Entre créolisation, Afropolitanisme et Afrotopia : résonances et lignes de partage entre trois ‘stylistiques du monde’ », French Studies in Southern Africa, n° 51-1, 2021, pp. 25-43.

Arnold, Markus, « Les tissages d’imaginaires et de possibles de Raharimanana : échos afrotopiques »,  French Studies in Southern Africa, n°53, 2023, pp. 104-128 

Arnold, Markus et Elara Bertho, « Poétiques afropolitaines et afrotopiques : imaginer les possibles, recréer le monde », French Studies in Southern Africa, n°53, 2023, pp. 1-22, 

Barry, Alpha Ousmane (Ed.), Discours d’Afrique, T. 1. Pour une rhétorique des identités postcoloniales d’Afrique subsaharienne, PU de Franche Comté, 2009.

Barry, Alpha Ousmane, Pour une sémiotique du discours littéraire postcolonial d’Afrique francophone, Paris, L’Harmattan, 2009.

Bayart, Jean-François, « Hégémonie et coercition en Afrique subsaharienne. La ‘politique de la chicotte’ », Politique africaine, vol. 110, no. 2, 2008, pp. 123-152.

Bermudez, Juan Pablo, « Postface. La décolonisation est un projet d’inspiration éthique », in Mignolo, Walter D. La Désobéissance épistémique. Rhétorique de la modernité, logique de la colonialité et grammaire de la décolonialité,  Bruxelles, Peter Lang, Coll. Critique sociale et pensée juridique, n°2, 2015, pp. 151-174.

Boqui-Queni, Laëtitia, « De l’espace océan Indien comme espace ouvert ou comment devenir des Enfants de l’océan Indien », dans Jauze, J.M., Définis-moi l’Indianocéanie, Saint-Denis, Université de La Réunion, 2019, pp. 141-152.

Boukari-Yabara, Amzat, Africa unite!: une histoire du panafricanisme, Paris, La Découverte, 2017 (2nd édition).

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