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Fabula-LhT : Moyen Âge métaleptique ?

Fabula-LhT : Moyen Âge métaleptique ?

Publié le par Romain Bionda

Appel à contributions pour un prochain numéro de la revue Fabula-LhT : littérature, histoire, théorie

Sous la direction de Marion Uhlig et de Benedetta Viscidi


Dans la nouvelle Continuité des parcs de Julio Cortázar (1956), le héros est assassiné par le personnage du roman qu’il est en train de lire, tout comme, dans la première branche du Perlesvaus (XIIIe siècle), l’écuyer Cahus est assassiné par l’un des personnages du rêve qu’il est en train de faire. Dans Niebla (1914), le protagoniste Augusto Pérez est tué par Miguel de Unamuno tandis que, dans Raoul de Cambrai de Bertolai de Laon (XIIe siècle), l’auteur est mis à mort de la main du personnage éponyme. On pourrait multiplier les exemples, mais « le principe est le même : toute intrusion du narrateur ou du narrataire extradiégétique dans l’univers diégétique (ou de personnages diégétiques dans un univers métadiégétique, etc.) ou inversement », produit dans la logique narrative une torsion que, depuis Genette (1972, 1983, 2005), on appelle métalepse.

Le concept a joui d’une immense fortune depuis son ‘invention’ jusqu’à nos jours (Lavocat 2020). Or si les études sur ce sujet n’ont cessé de se multiplier, les métalepses médiévales restent encore peu explorées, à la fois par crainte de l’anachronisme et en raison des aprioris selon lesquels les récits d’avant la Modernité ne présenteraient que des métalepses mineures ou involontaires. Notre projet de recherche FNS MétMéd (« Métalepses Médiévales »), frappé par la prolifération des métalepses à cette période et convaincu de leur intérêt, entend remédier à cette lacune. Plus encore, avec ce numéro de revue nous souhaitons, de manière provocatrice, tester l’hypothèse inverse : et si les littératures médiévales et, plus généralement, les arts médiévaux étaient consubstantiellement métaleptiques ? Pour ce faire, nous proposons une définition élargie de la métalepse, permettant de contourner les limitations et catégorisations d’un concept initialement forgé pour la narrativité moderne : il y a métalepse chaque fois qu’il se produit une interférence entre deux niveaux de représentation en principe distincts ou entre le niveau de ce qui est représenté et le niveau d’où cette représentation a lieu. Ce télescopage entre les niveaux est à l’origine d’un court-circuit également temporel, par fusion ou inversion de l’avant et de l’après, de la cause et de l’effet.

Une place centrale sera accordée aux contributions en littérature, mais aussi en philologie, histoire de l’art, histoire du livre et études matérielles ou encore philosophie, qui, à partir d’un cas spécifique ou de constats plus généraux, s’engagent dans une réflexion théorique susceptible de soutenir ou de contester l’hypothèse d’un Moyen Âge métaleptique. Une dialectique avec la narratologie contemporaine, ainsi qu’avec la littérature et les arts d’autres époques, de l’Antiquité au XXI siècle, sans exclusion de genre ni de médias, est vivement encouragée. Les axes de réflexion proposés, parmi d’autres possibles, sont les suivants :


Exemplarité et enchâssement

La littérature et l’iconographie médiévales poursuivent une vocation exemplaire : l’œuvre invite son public à participer aux actes édifiants représentés et à les actualiser dans sa propre existence (Uitti 1973). Peut-on alors affirmer que cette tendance de l’œuvre à s’objectiver dans la réalité est métaleptique ? L’exemplarité est certes liée à une composante religieuse, mais l’hagiographie elle-même est intrinsèquement métaleptique : la vita représente à la fois la vie du saint et le texte sacré qui crée sa sainteté. De même, les formules performatives de l’oremus réunissent personnages, narrateur-auteur et auditoire – tant médiéval que contemporain – au sein d’une même communauté chrétienne. Cette porosité fonctionne non seulement entre le texte et la réalité, ou le hors-texte, mais également à l’intérieur du texte. Prenons par exemple la technique de l’enchâssement, à la base des récits à tiroirs : dans ces textes, les récits secondaires ou métadiégétiques exercent une fonction exemplaire – prédictive ou prohibitive – sur le cadre narratif, modifiant ainsi l’histoire et la mettant en abyme (Uhlig – Foehr-Janssens 2014). Et qu’en est-il de la porosité et de ses effets sur les destinataires lorsqu’il s’agit d’un autre type d’exemplarité – amoureuse, militaire, sapientiale, etc. –, voire de contre-exemplarité ?


Translatio
, transfictionnalité, typologie

Le savoir médiéval est indissociable du concept de translatio studii, et la littérature se présente au Moyen Âge comme un processus constant de traduction et de réécriture. Il arrive ainsi que les personnages d’une œuvre réapparaissent dans les suivantes, suscitant des crossovers où les habitants de mondes éloignés les uns des autres se rencontrent malgré des logiques spatiales ou temporelles incompatibles. Un taux de transfictionnalité aussi élevé engendre-t-il en permanence des métalepses horizontales (Schlickers 2005, Lavocat 2007) ? Quant à l’anachronie souvent recherchée par ces œuvres, n’est-elle pas à son tour métaleptique ? La typologie elle-même pourrait être construite, comme le suggère Roussin (2005), sur la métalepse – le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien Testament ; l’Ancien est dévoilé dans le Nouveau – de même que le mystère de l’Incarnation, paradigme sous-jacent de toute expression artistique au Moyen Âge, est souvent choisi comme métaphore, en narratologie, de la structure métaleptique du self-begetting novel (Kellman 1980, Fasseur 2021).


Métatextualité et paratextualité

C’est avec le roman en prose que naît la technique de l’entrelacement (Lagomarsini 2023) et, avec elle, les formules de régie (« Quittons maintenant A pour parler de B ») à la base des métalepses rhétoriques d’auteur les plus répandues (Fludernik 2003, Montorsi 2017). Peut-on établir un rapport entre l’entrelacement et la métalepse ? Les deux procédés pourraient être liés à une nouvelle façon de concevoir l’art narratif. De nombreuses œuvres médiévales indiquent les conditions de leur composition par une mise en abyme, et c’est souvent un personnage de l’histoire qui en est désigné comme l’auteur : l’histoire devient alors histoire de l’histoire. Mais à quel moment cette mise en abyme devient-elle une métalepse ? La caractéristique médiévale selon laquelle les éléments que nous sommes habitué·es à trouver dans le paratexte – et qui renvoient normalement à la réalité (titre de l’œuvre, nom de l’auteur, dédicataires éventuels, etc.) – sont incorporés dans le récit, brouillant ainsi les frontières, est potentiellement métaleptique, elle aussi. Alors le geste consistant à déplacer ces informations hors du texte, sur les pages de couverture, n’est-il pas en soi plus anachronique que le fait de recourir à la métalepse pour les étudier ?


Matérialité

Plus que la littérature contemporaine, la littérature médiévale est ‘immanente’ (Genette 2010), ancrée dans sa matérialité. Tout texte existe en fonction du support qui le transmet ; par conséquent, des éléments extradiégétiques, ou plutôt extratextuels, contribuent toujours à la création de la diégèse elle-même. Cela vaut aussi pour les modes de transmission des textes : à l’occasion de leur mise en recueil dans les manuscrits, les œuvres sont souvent fragmentées, assemblées et réorganisées de sorte à produire des métalepses, qui, plus encore qu’ontologiques, sont presque ‘réelles’ ou tangibles (Mikhaïlova-Makarius 2010, Uhlig 2018). Pensons aussi à la relation entre texte et image, caractéristique des manuscrits enluminés (Hériché-Pradeau & Pérez-Simon 2013) : à une époque où la notion de cadre n’est pas applicable (Bonne 1996), mais où l’intérieur et l’extérieur de l’image sont en continuité directe, l’auteur comme le destinataire peuvent être représentés tels quels, dans l’image, aux côtés des personnages. La nature même de l’iconographie médiévale – réflexive (elle se déclare toujours comme image et n’a pas pour vocation d’imiter la réalité), sérielle (à l’instar de la textualité, l’image médiévale fonctionne par reprise [Baschet 1996]), figurale (elle renvoie à la fois à ce qu’elle présente et à autre chose [Auerbach 1944]), ‘vivante’ (de nombreux récits médiévaux témoignent du fait qu’elle s’anime et interagit avec le monde) – n’accrédite-t-elle pas l’idée d’un Moyen Âge métaleptique ?


Théorisation et diachronie

Les traités médiévaux connaissent assurément la métalepse en tant que trope (Burkhardt 2001). Mais est-ce à dire pour autant que les artes poetriae et les interventions métanarratives des textes littéraires témoignent d’une théorie narrative que nous appellerions aujourd’hui métaleptique ? Ce dernier aspect forme un axe de réflexion à part entière, mais offre aussi un angle d’approche méthodologique pour aborder tous ceux qui précèdent : on souhaiterait, en somme, déterminer dans quelle mesure le Moyen Âge est consciemment métaleptique. Par ailleurs, nous voudrions déterminer si les métalepses du Moyen Âge s’envisagent dans une continuité ou si la valorisation progressive de la figure de l’auteur et de l’originalité de la création artistique n’entraîne pas sur elles un changement de paradigme. Si tel est le cas, à quel(s) moment(s) les métalepses médiévales cessent-elles d’être structurelles pour devenir transgressives ? Ce passage s’opère-t-il de manière instantanée ou progressive, à travers des phases hybrides ? La métalepse peut-elle ensuite, dans certaines conditions, redevenir structurelle ?



Modalités de participation

Les propositions de contributions, qui consistent en une ébauche de l’article projeté (d'une page rédigée, accompagnée d'un plan numéroté et d’une bibliographie) sont à envoyer à lht@fabula.org avant le 1er juin 2025. Les auteurs et autrices dont la proposition aura été sélectionnée seront auront jusqu’au 16 février 2026 pour envoyer une première version complète de l’article aux directrices du dossier (Marion Uhlig et Benedetta Viscidi).

Merci de prendre connaissance de la procédure de sélection des textes, de l’éthique de la revue et de nos consignes de rédaction.



Références citées

AUERBACH Erich, Figura (1944), trad. Marc André Bernier, Paris, Belin, 1993.

BASCHET Jérôme, « Inventivité et sérialité des images médiévales : Pour une approche iconographique élargie », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 51/1, 1996, p. 93-133.

BONNE Jean-Claude, « Les ornements de l’histoire (à propos de l’ivoire carolingien de saint Remi) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, 51/1, 1996, p. 37-70.

BURKHARDT Arnim, «Metalepsis», dans UEDING Gert (éd.), Historisches Wörterbuch der Rhetorik, Tübingen, Niemeyer, vol. V, 2001, p. 1087-1099.

FASSEUR Valérie, Paradoxes du lettré. Le clerc-poète et son lecteur laïc à l’épreuve des polémiques intellectuelles (XIIIe siècle), Genève, Droz, 2021.

FLUDERNIK Monika, « Metalepsis, and the Metaleptic Mode », Style, 73/4, 2003, p. 382-400.

GENETTE Gérard, Discours du récit, Paris, Seuil, 1972.

GENETTE Gérard, Nouveau discours du récit, Paris, Seuil, 1982.

GENETTE Gérard, Métalepse. De la figure à la fiction, Paris, Seuil, 2004.

GENETTE Gérard, L’œuvre de l’art, Paris, Seuil, 2010.

HÉRICHÉ-PRADEAU Sandrine et PÉREZ-SIMON Maud (éd.), Quand l’image relit le texte, Regards croisés sur les manuscrits médiévaux, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2013.

KELLMAN Steven G., The Self-Begetting Novel, New York, Columbia UP, 1980.

LAGOMARSINI Claudio, L’invenzione dell’intreccio. La svolta nell’arte narrativa, Bologna, il Mulino, 2023.

MIKHAÏLOVA-MAKARIUS Milena, L’École du roman. Robert de Blois dans le manuscrit BNF fr. 24301, Paris, Champion, 2010.

MONTORSI Francesco, « La métalepse de régie dans le roman du XVIe siècle », Poétique, 181/1, 2017, p. 53-65.

LAVOCAT Françoise, « Transfictionnalité, métafiction et métalepse aux XVIe et XVIIe siècles », dans Audet René et Saint-Gelais Richard (dir.), La fiction, suites et variations, Rennes, PUR, 2007, p. 157-178.

LAVOCAT Françoise, « Et Genette inventa la métalepse », Nouvelle revue d’esthétique, 26, 2020, p. 43-51, https://doi.org/10.3917/nre.026.0043.

ROUSSIN Philippe, « Rhétorique de la métalepse, états de cause, typologie, récit », dans PIER John et SCHAEFFER Jean-Marie (dir.), Métalepses. Entorses au pacte de la représentation, Paris, Seuil, 2005, p. 37-58

SCHLICKERS Sabine, « Inversions, transgressions, paradoxes et bizarreries. La métalepse dans les littératures espagnole et française », dans Métalepses. Entorses au pacte de la représentation, cit., p. 151-166.

UHLIG Marion, Le Prince des clercs. Barlaam et Josaphat ou l’art du recueil, Genève, Droz, 2018.

UHLIG Marion et FOEHR-JANSSENS Yasmina (dir.), D’Orient en Occident. Les recueils de fables enchâssées avant les Mille et Une Nuits, Turnhout, Brepols, 2014.

UITTI Karl. D., Story, Myth and Celebration in Old French Narrative Poetry: 1050-1200, Princeton, Princeton UP, 1973.


Références sur les métalepses médiévales

HAMMER Martin Sebastian et KOCHHER Ursula, « Narrative Metalepsis in German and Italian Literature of Medieval and Early Modern Age », dans HÜHN Peter, PIER John et SCHMID Wolf (éd.), Handbook of Diachronic Narratology, Berlin-Boston, Gruyter, 2023, p. 790-809.

IMPERIALI Christophe, « Le voir et le voir : savoir et point de vue dans le Perlesvaus. Une approche narratologique », Revue des langues romanes, 119, 2015, https://doi.org/10.4000/rlr.2601.

LECLERCQ Nathalie, « Les usages de la métalepse d’auteur dans Partonopeu de Blois et Le Bel Inconnu », dans ARSENEAU Isabelle, DOMINGUEZ-GUILLAUME Véronique, DOUCHET Sébastien et MORAN Patrick (éd.), Les études médiévales face à Genette = Perspectives médiévales, 42, 2021, https://doi.org/10.4000/peme.37135.

LEFÈVRE Sylvie, « Author, Narrators, and Their Stories in Old French Romance », dans KRUEGER Roberta (éd.), Cambridge Companion to Medieval Romance, Cambridge, Cambridge UP, 2023, p. 60-72.

MADDOX Donald, « Configuring the Epilogue : Ending and the Ends of Fiction in the Roman de Mélusine », dans MADDOX Donald et STURM-MADDOX Sara (éd.), Melusine of Lusignan. Founding Fiction in Late Medieval France, Athens, The University of Georgia Press, 1996, p. 267-287.

MADDOX Donald, « L’insertion intradiégétique du roman et l’exiguïté de la Folie », dans MIKHAÏLOVA-MAKARIUS Milena (ed.), Mouvances et jointures. Du manuscrit au texte médiéval, Orléans, Paradigme, 2005, p. 67-82.

PERRET Michèle, « Atemporalité et effet de fiction dans Le Bel Inconnu », dans Le Nombre du temps en hommage à Paul Zumthor, Paris, Champion, 1988, p. 139-152.

POMEL Fabienne, « Voir en esprit ou par fiction : scène mentale et points de vue dans trois songes allégoriques : Li regrets Guillaume, Le Dit de la fleur de lys et La Déprécation pour Pierre de Brezé », Textimage, 13, 2023, https://revue-textimage.com/conferencier/13_faire_image/pomel1.html.

ROSSI Luciano, « Metalepsis and Allegory. The Unity of the Roman de la Rose », dans MORTON Jonathan, NIEVERGELT Marco et MARENBON John (éd.), The Roman de la Rose and Thirteenth-Century Thought, Cambridge, Cambridge UP, 2020, p. 210-232.

UHLIG Marion, « Métalepse et flux narratif au Moyen Âge : le récit à tiroirs, un Éden d’avant la transgression », dans Coste Florent et Mussou Amandine (éd.), Le Moyen Âge pour laboratoire = Fabula-LhT, 20, 2018, https://doi.org/10.58282/lht.2132.

UHLIG Marion, « ‘Abattre le quatrième mur’ : poétique et pragmatique de la métalepse au Moyen Âge », Medioevo Romanzo, 43, 2019, p. 257-285.

UHLIG Marion, « Aimer et écrire. Métalepse et mondes possible dans quelques romans courtois des XIIe-XIIIe siècles », Encomia, 44, 2022, p. 209-230.


D’autres références sur les métalepses médiévales peuvent être trouvées dans des chapitres d’ouvrages consacrés à la métalepse en diachronie :

ALBER Jan, « Metalepsis in English Literature : From the Middle Ages to Postmodernism », dans Handbook of Diachronic Narratology, cit., p. 751-769.

KUHN-TREICHEL Thomas, Metaleptische Bilder des Erzählens, Von der Antike bis zur Gegenwart, Berlin-Boston, De Gruyter, 2023.

LAVOCAT Françoise, « A Diachronic Perspective in Metalepsis », dans Handbook of Diachronic Narratology, cit., p. 726-749.

SLÁDEK Ondřej, « Metalepsis in Czech Literature » dans Handbook of Diachronic Narratology, cit., p. 770-789.


Références complémentaires 

Une étape cruciale pour la relance des études sur la métalepse est représentée par les Actes du colloque La métalepse, aujourd’hui (29-30 novembre 2002), publiés sous la direction de John PIER et de Jean-Marie SCHAEFFER, Métalepses. Entorses au pacte de la représentation, Paris, Seuil, 2005. À partir de ce moment, les études n’ont cessé de se multiplier : John PIER, dans l’article « Metalepsis » du Living Handbook of Narratology, 2016, recense plus de cinquante références spécifiques sur la métalepse (https://www.lhn.uni-hamburg.de/node/51.html), qu’on peut compléter par les mises au point et bibliographies récentes de Françoise LAVOCAT, « Et Genette inventa la métalepse », Nouvelle revue d’esthétique, 26, 2020, p. 43-51 (https://doi.org/10.3917/nre.026.0043) et de Frank WAGNER, « Métalepse/Metalepsis », Réseau des Narratologues Francophones RéNaF/Pôle de Narratologie Transmédiale NaTrans, 2020 : https://wp.unil.ch/narratologie/2020/07/metalepse-metalepsis/.

 

Image : Apocalypse figurée des ducs de Savoie, 1428-1434, Patrimonio Nacional, Real Biblioteca del Monasterio de El Escorial, RBME Vitrinas 1, fol. 10v. © Real Biblioteca del Monasterio de El Escorial.