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Les Arts croisés autour de l’eau – entre l’Orient et l’Occident (Clermont-Ferrand)

Les Arts croisés autour de l’eau – entre l’Orient et l’Occident (Clermont-Ferrand)

Publié le par Marc Escola (Source : Alexandre Mora)

Les arts croisés autour de l’eau – entre l’Orient et l’Occident

English version below

L’eau, élément omniprésent et fondamental, traverse l’histoire de la pensée, de la science et de l’art, nourrissant l’imaginaire humain depuis des millénaires. Elle est la matière première du vivant, le symbole du temps qui s’écoule, le reflet du désir et de la mémoire, l’incarnation de la pureté autant que de la menace. À travers ce projet, nous vous invitons à explorer les mille facettes de l’eau en rédigeant un court texte littéraire sous forme d’essai ou poème d’une demi-page maximum. L’objectif est de créer une œuvre brève mais évocatrice, s’inscrivant dans une longue tradition où l’eau, sous toutes ses formes, devient le prétexte à une réflexion poétique ou narrative. 

En Orient, et particulièrement dans la pensée chinoise, l’eau est l’un des cinq éléments fondamentaux (Wu Xing) et symbolise la souplesse, l’adaptabilité et la profondeur intuitive. Dans le Tao Tö King de Lao Tseu, l’eau est un modèle de sagesse : elle suit son cours sans résistance, épouse la forme des choses et triomphe par la douceur plutôt que par la force. En Orient, l’eau est souvent utilisée comme une métaphore de la vertu. D’après Lao Tseu : la bonté suprême est comme l’eau ; une grande vertu porte toutes choses. Cette vision s’oppose à celle, plus occidentale, d’une nature à dominer et à transformer. L’eau, en Occident, a longtemps été perçue comme un élément à canaliser, à maîtriser à travers des ouvrages hydrauliques et des digues, là où l’Orient la célèbre souvent dans son état brut, comme une leçon de patience et d’harmonie.

Dans les traditions hindoues et bouddhistes, l’eau est un purificateur essentiel. Les ablutions dans le Gange, fleuve sacré de l’Inde, témoignent d’un rapport intime entre l’eau et le sacré : se baigner dans ses eaux, c’est laver ses péchés et renouer avec le divin. En Islam aussi, l’eau est au cœur des rites de purification (wudu, ablutions avant la prière), rappelant son rôle fondamental dans l’équilibre du corps et de l’âme. Le christianisme, quant à lui, fait de l’eau le symbole du baptême, une renaissance spirituelle qui marque l’entrée dans la foi. De la même manière, dans la tradition gréco-romaine, l’eau des sources et des fontaines était consacrée aux dieux, utilisée pour les rites et les prophéties.

L’Occident a souvent cherché à maîtriser l’eau, à la plier aux besoins humains. Dès l’Antiquité, les Romains construisent d’immenses aqueducs pour alimenter leurs villes, tandis que la Révolution industrielle voit la multiplication des barrages et des réseaux d’irrigation sophistiqués. L’eau devient un moteur du progrès, un enjeu économique et énergétique central.

En Orient, la relation avec l’eau repose davantage sur l’adaptation. En Asie du Sud-Est, les rizières en terrasses témoignent d’une agriculture qui épouse les reliefs au lieu de les contraindre. De même, les maisons sur pilotis au Vietnam ou en Indonésie traduisent une cohabitation avec l’eau, où l’humain s’intègre au cycle naturel plutôt que de l’altérer.

Nous vous invitons, notamment les étudiants de licence et de master à proposer des textes (essais ou poèmes) en rapport avec l’eau. Ils devront être composé sous une forme poétique libre et brève (un sonnet par exemple) mais n’excédant pas une demi-page, soit 1600 caractères maximum espaces comprises ; les textes graphiques (calligrammes, textes calligraphiés par exemple) seront les bienvenus. Le projet est ouvert aux étudiants du monde entier et pourront être écrit dans n’importe quelle langue, néanmoins, les auteurs devront obligatoirement les envoyer avec une traduction en français qu’ils auront réalisée.

Cet appel à contribution s’inscrit dans le cadre du colloque international « Vie Aquatique » (23 – 25 septembre 2025) ayant lieu à l’Université Clermont Auvergne. Les contributions sélectionnées inspireront les étudiants de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole (ESCAM) qui les mettront en peinture et seront affichées avec elles lors d’une exposition qui aura lieu à Clermont-Ferrand pendant le colloque. Des photos des œuvres inspirées vous seront transmises et seront éventuellement jointes aux actes du colloque (selon le budget).

L’appel à contribution est ouvert dès maintenant jusqu’au 15 juin 2025.

Les propositions avec joie sont à transmettre à l’adresse : vieaquatique1506@gmail.com

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Comité d’organisation :

Léa Contamine (GEOLAB), Ruike Han (CELIS), Anais Tahri (GEOLAB) & Alexandre Mora (CELIS/University of St Andrews/Universidad del País Vasco).

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Nous proposons plusieurs axes de réflexion pour orienter vos inspirations et sont loin d’être exhaustifs :

1. L’eau et les organismes qui y vivent : monde subaquatique et symbioses 

L’eau est un écosystème en soi, un univers grouillant de vies visibles et invisibles. Elle est la demeure des créatures mythologiques comme les sirènes et le Léviathan, mais aussi le berceau de formes de vie microscopiques qui nous échappent. Comment la littérature peut-elle donner voix à ces mondes aquatiques ? Peut-on écrire du point de vue d’un poisson, d’une algue ou d’une méduse flottant au gré des courants ? Les abysses insondables peuplés de créatures étranges, les lacs et rivières regorgeant de vie, l’harmonie fragile des écosystèmes aquatiques… L’eau est un refuge, un habitat essentiel. Comment décrire la vie qui s’y déploie, les interactions silencieuses entre poissons, coraux, algues et microorganismes ? Quelle perspective adopter pour retranscrire la beauté ou la complexité de ces milieux aquatiques ?

L’eau est au cœur des débats environnementaux, de l’exploration spatiale, de la compréhension du vivant. Comment traduire en fiction ou en poésie une approche scientifique de l’eau, où elle devient à la fois ressource, mystère et enjeu fondamental pour l’avenir ? 

2.     L’eau et la technologie

Si l’eau est l’un des éléments les plus anciens de notre planète, elle est aussi profondément liée aux avancées technologiques. Les civilisations ont bâti des aqueducs, creusé des canaux, domestiqué les fleuves pour nourrir et relier les peuples. Aujourd’hui encore, l’eau est au cœur des enjeux scientifiques : filtration, dessalement, hydroélectricité, conquête de l’espace et recherche de l’eau sur d’autres planètes. Elle est à la fois ressource vitale et défi technique. Comment un texte pourrait-il traduire cette tension entre nature et artifice ? Peut-on imaginer un futur où l’eau devient rare, ou au contraire une force inépuisable alimentant de nouvelles utopies ? 

3.     L’eau et le mouvement : courants, vagues et voyages

L’eau coule, serpente, s’évapore, se précipite en cascades… Elle est le symbole du passage du temps, du changement perpétuel. Elle charrie les souvenirs et les espérances, emporte avec elle les rêves des navigateurs et les secrets des rivières anciennes. Quelle histoire peut raconter une goutte d'eau parcourant le monde ? Comment décrire la fluidité du mouvement aquatique et ses échos dans nos propres existences ?

L’eau ne reste jamais immobile : elle coule, s’évapore, se condense, elle voyage sous toutes ses formes. Les rivières sculptent les paysages, la pluie tombe et fertilise la terre, les marées dictent le rythme des océans. L’eau en mouvement est-elle une métaphore du changement, de la fuite, du renouveau ? Quel récit ou poème peut naître de l’idée d’un voyage porté par l’eau ?

4.     L’eau et la stagnation : le silence des eaux dormantes

À l’opposé du mouvement, l’eau qui stagne suscite d’autres imaginaires : celui des marécages où rôdent des créatures inquiétantes, des eaux dormantes qui conservent des secrets engloutis, des fontaines immobiles qui renvoient à la mélancolie et à la contemplation. Quels récits peut-on tisser à partir de cette image de l’eau figée, où le temps semble suspendu ?

5.     L’eau, la philosophie et les sciences humaines et sociales : réflexions sur un élément insaisissable

L’eau inspire depuis toujours les penseurs : Héraclite et son célèbre aphorisme « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », Lao Tseu et la souplesse du Tao comparable à l’eau… Elle est paradoxale : douce et violente, vitale et destructrice, pure et souillée. Elle interroge le rapport entre l’humain et le cosmos, entre la matière et l’esprit. Peut-on faire de l’eau un support de méditation poétique, un espace où se cristallise une pensée existentielle ? Comment traduire cette dualité en écriture ? Quel regard poétique ou philosophique poser sur cet élément insaisissable ?

6.     L’eau et la mémoire : portes d’un passé englouti

L’eau conserve et transporte les souvenirs. Les larmes portent le poids des émotions, les fleuves charriant des histoires anciennes, la mer renfermant des vestiges de civilisations disparues et gardent les épaves des bateaux, la pluie évoque parfois le souvenir d’un amour perdu… L’eau est un miroir du passé, un véhicule de la mémoire individuelle et collective. Comment retranscrire, à travers elle, les échos d’un temps disparu, les souvenirs qui affleurent à la surface ? Comment peut-on écrire la mémoire de l’eau, cet élément qui efface autant qu’il préserve ? 

7.     L’eau et les mythes : entre divinités et légendes

Des sirènes ensorcelantes aux fleuves des enfers, l’eau est le berceau de nombreuses légendes. Les civilisations l’ont divinisée, attribué à ses sources des vertus magiques, vu en elle un symbole de renaissance ou de cataclysme. Comment revisiter ces mythes en une brève narration ou en vers ?

8.     L’eau et la catastrophe : Entre puissance et destruction

Inondations et crues dévastatrices, tempêtes engloutissant des villages, fonte des glaces bouleversant le climat, tsunamis, déluges… L’eau est une force indomptable. Elle féconde autant qu’elle détruit. Quelle est la place de l’humain face à cette puissance qui le dépasse ? Comment traduire, en quelques lignes, la fureur des flots et ses conséquences tragiques ? L’eau déchaînée est-elle une punition, un renouveau, une fatalité ? Comment écrire la violence de l’eau sans perdre de vue sa beauté ?

9.     L’eau et le désir

L’eau est aussi un élément de sensualité et de transformation. Elle rafraîchit les corps, invite aux caresses des vagues, se mêle au souffle de l’amant. On pense aux bains antiques, aux fontaines des jardins où se chuchotent des serments, aux vapeurs qui s’élèvent dans l’intimité d’une alcôve ou aux romans libertins où se célèbre le plaisir des sens au bord des rivières. Comment traduire littérairement cette association entre l’eau et le désir, entre la fluidité et l’élan passionnel ?

10.  L’eau et l’alcool

L’eau est la source de toute boisson, y compris de celles qui troublent les esprits et délient les langues. L’eau se change en vin, l’alcool enivre et ouvre des portes sur d’autres réalités. Peut-on écrire un texte où l’élément liquide devient ivresse, où le vin, la bière, l’absinthe, la verveine convoquent des visions, des rêves ou des regrets ? Sous la dynastie des Tang, Li Bai écrit : « Trancher l’eau avec une épée, elle coule encore plus ; Lever son verre pour dissiper le chagrin, il devient plus profond » ( 抽刀断水水更流,举杯消愁愁更愁 --李白《宣州谢朓楼饯别校书叔云》) 

11.   L’eau et le sacré

Bénédictions, ablutions, baptêmes : l’eau est indissociable du religieux et du sacré. Dans de nombreuses traditions, elle purifie, elle relie les humains au divin. Peut-on écrire un texte où l’eau est une révélation, un passage vers l’au-delà, une renaissance ?

12.  Prendre les eaux

On dit "prendre les eaux" comme on dit partir — partir en soi. C’est un geste ancien, un rite doux : s’immerger dans l’oubli, se confier à la tiédeur minérale, laisser le corps redevenir source. Là, dans le silence fumant des thermes ou le miroitement d’un ruisseau secret, l’eau délasse ce que le monde a trop tendu. Elle lave sans froisser, elle console sans parler. Prendre les eaux, c’est s’arracher au tumulte, retrouver un battement plus lent — le sien. Le sel, le soufre, la brume : autant d’éléments qui enveloppent l’être et le rendent à lui-même. Peut-être que l’on ne guérit pas, mais on apprend à écouter. Et dans cette écoute, l’eau parle : elle dit l’usure, le passage, la patience. Elle murmure qu’il faut apprendre à couler, à plier sans rompre, à renaître par dissolution.

Dans Mont Oriol, Maupassant fait des sources thermales un théâtre de passions, de renouveau et d’illusions. On y vient chercher la santé, on y trouve souvent autre chose : l’amour, la solitude, la vérité. Prendre les eaux, chez lui, c’est entrer dans un monde à la fois médical et métaphysique, où l’élément aquatique révèle les corps et les âmes.

Ainsi, prendre les eaux, c’est choisir l’oubli fécond plutôt que l’effort crispé. C’est, l’espace d’un instant, se souvenir que l’on vient de là — et qu’on y retournera.

13.     L’eau : la musique et la danse

L’eau, par son mouvement et sa fluidité, inspire des rythmes et des harmonies qui résonnent dans toutes les cultures. Du clapotis d’une source aux grondements de l’océan, elle compose une symphonie naturelle où chaque goutte devient une note. Les compositeurs ont souvent cherché à imiter ou évoquer son chant : les ondulations des préludes et de La Mer de Debussy, le fracas des tempêtes dans Vivaldi, la douceur mélancolique la barcarolle d’Offenbach, la pièce musicale traditionnelle chinoise symbolisant l’amitié Hautes montagnes et eaux qui coulent ( 高山流水 ).  La voix de l’eau est tour à tour apaisante et menaçante, reflétant les émotions humaines et les paysages sonores de notre monde intérieur. Comment capturer cette musicalité dans l’écriture ? Peut-on imaginer un texte où l’eau devient partition, où ses flux dictent un rythme secret au récit ou au poème ?

L’eau et la danse partagent une essence commune : le mouvement. Qu’elle coule, tourbillonne ou s’évapore, l’eau évoque le geste dans sa forme la plus pure, une continuité sans heurt, une énergie fluide.

Dans la danse contemporaine, l’eau devient partenaire de scène. Les chorégraphes explorent sa résistance, sa légèreté et son imprévisibilité. Des spectacles comme Water Dance de Carolyn Carlson ou les performances aquatiques de Damien Jalet transforment la scène en un espace liquide, où les corps flottent, s’abandonnent et renaissent. La danse, baignée ou immergée, se fait métaphore de la métamorphose, du passage d’un état à un autre.

Dans les traditions classiques, l’eau inspire également le mouvement. Le ballet La Bayadère, avec son Royaume des Ombres, évoque une fluidité éthérée, tandis que les danses rituelles asiatiques, comme celles de Bali, imitent le clapotis des rivières et le va-et-vient des vagues.

L’eau, à travers la danse, devient langage : elle exprime la souplesse du corps, la puissance du flux, l’éphémère du geste. Elle transforme la scène en un espace organique, où le mouvement est à la fois élan et abandon, immersion et renaissance.

14.      L’eau et le rêve

Miroir trouble de l’inconscient, espace onirique et mouvant où la logique s’efface…

En psychanalyse, l’eau est une image récurrente, souvent associée à l’inconscient, aux émotions profondes et aux désirs enfouis. Elle est liquide amniotique, retour à l’origine, mais aussi miroir trouble où se reflètent nos peurs et nos fantasmes. Rêver d’eau, c’est plonger dans l’inconnu, affronter ce qui sommeille en nous. Lac paisible ou mer déchaînée, l’eau traduit nos états d’âme, elle dissimule des secrets sous sa surface lisse ou tourmentée. Comment écrire un texte où l’eau devient le véhicule d’un voyage intérieur, un espace de révélation ou de métamorphose psychique ? 

15.  L’eau et l’architecture : les jardins et les villes d’eau

Les cultures orientales et occidentales ont chacune façonné des espaces où l’eau devient un élément esthétique et philosophique. En Orient, les jardins chinois et japonais intègrent l’eau dans une approche contemplative : les rivières sinueuses, les bassins calmes et les ponts de pierre ne sont pas seulement décoratifs, ils sont une invitation à la méditation et à l’harmonie avec la nature. L’eau y est perçue comme un miroir de l’âme et du monde, où la beauté réside dans l’éphémère et la simplicité.

À l’inverse, en Occident, notamment dans la tradition française des jardins à là Le Nôtre (Versailles, par exemple), l’eau est mise en scène de façon grandiose : bassins symétriques, fontaines spectaculaires, jets d’eau domptés par la main de l’homme. Ici, l’eau devient un signe de puissance, un symbole du contrôle absolu sur la nature, comme en témoignent les aqueducs romains ou les canaux de Venise et d’Amsterdam, véritables prouesses d’ingénierie. 

16.  L’eau comme frontière

Si l’eau sépare, comme le font les douves, les continents et marque des frontières géopolitiques (la Manche entre la France et l’Angleterre, le Bosphore entre l’Europe et l’Asie ou encore l’Amour), elle est aussi un vecteur d’échange et de rencontre. Les routes maritimes ont permis les grandes découvertes et les échanges entre Orient et Occident : la soie, les épices et les idées ont voyagé grâce aux fleuves et aux océans, tissant un lien indélébile entre les cultures.

L’eau n’appartient ni à l’Orient ni à l’Occident : elle est un bien commun, un espace partagé qui traverse les mythes, les philosophies et les civilisations. À travers son observation et son utilisation, chaque culture révèle une part de son rapport au monde, entre maîtrise et abandon, entre puissance et contemplation. 

17.  L’eau et les arts contemporains

L’eau, fluide insaisissable, a toujours fasciné les artistes. Dans les arts contemporains, elle devient plus qu’un simple sujet : elle est une matière plastique, un symbole puissant et un outil de réflexion sur les enjeux écologiques et sociopolitiques.

Certains artistes utilisent l’eau comme médium principal. Olafur Eliasson, par exemple, joue avec les reflets et la lumière pour transformer l’espace à travers des installations immersives où l’eau est omniprésente (The Weather Project, Waterfall). D’autres, comme Anish Kapoor, l’intègrent sous forme de miroirs liquides ou de surfaces mouvantes, créant des œuvres où la perception du spectateur est en constante évolution.

L’eau est aussi un motif récurrent dans la photographie et la vidéo. L’artiste japonaise Rinko Kawauchi capture dans ses clichés l’éphémère et la fragilité de l’eau, tandis que Bill Viola l’utilise pour explorer les thèmes de la transformation et de la renaissance à travers des vidéos lentes et contemplatives.

Dans l’art urbain et les performances, l’eau devient un outil de dénonciation et de réflexion politique. L’artiste Ai Weiwei a utilisé des gilets de sauvetage et des embarcations pour alerter sur la crise des migrants, soulignant comment l’eau peut être à la fois une voie de passage et un tombeau. De même, des installations comme celles de Ned Kahn exploitent la dynamique de l’eau pour sensibiliser à l’environnement et au changement climatique.

L’eau, dans l’art contemporain, est donc bien plus qu’un élément naturel : elle est mouvante, poétique, politique. Elle invite à réfléchir sur la condition humaine, notre rapport au monde et les défis du XXIe siècle.

18.  L’eau et la Chine

À l’occasion des 60 ans de relations diplomatiques entre la France et la Chine, nous proposons un axe spécial dédié aux essais et poèmes explorant l’image de l’eau en Chine, ainsi que son rôle dans les relations franco-chinoises.  

Les interactions littéraires entre la Chine, l’Asie et la France s’inscrivent dans une longue tradition. Judith Gautier, à travers Le Livre de Jade, a traduit des poèmes classiques chinois en français, les faisant ainsi découvrir au lectorat francophone. Théophile Gautier, quant à lui, a publié en 1846 Le Pavillon sur l’eau, un roman inspiré par l’Orient et dont l’intrigue se déroule en Chine. Plus tard, en 1965, Raymond Queneau s’est nourri de la pensée taoïste de Tchouang-Tseu pour écrire Les Fleurs bleues. En Chine, de grands écrivains ont également été influencés par la littérature française. Par exemple, Lu Xun s’est inspiré de Maupassant, tandis que les écrits de Zhang Ailing rappellent l’influence de Simone de Beauvoir. Yu Hua, quant à lui, a été marqué par le courant du Nouveau Roman et des auteurs comme Alain Robbe-Grillet.  

Aujourd’hui, des écrivains francophones d’origine chinoise mêlent la langue française et la culture chinoise, à l’instar de François Cheng, Gao Xingjian, Shan Sa ou Dai Sijie. Leurs œuvres incarnent un courant majeur de la mondialisation littéraire et témoignent du dialogue fécond entre ces deux traditions culturelles.

The Arts Crossed Around Water – Between East and West

Water, an omnipresent and fundamental element, has traversed the history of thought, science, and art, nourishing human imagination for millennia. It is the raw material of life, the symbol of passing time, the reflection of desire and memory, the embodiment of purity as well as threat. Through this project, we invite you to explore the myriad facets of water by composing a short literary text in the form of an essay or poem, no longer than half a page. The objective is to create a brief yet evocative work, inscribed in a long tradition where water, in all its forms, becomes a pretext for poetic or narrative reflection.

 

In the East, particularly in Chinese thought, water is one of the five fundamental elements (Wu Xing) and symbolizes flexibility, adaptability, and intuitive depth. In Laozi’s Tao Te Ching, water is a model of wisdom: it follows its course without resistance, embraces the shape of things, and triumphs through gentleness rather than force. In the East, water is often used as a metaphor for virtue. According to Laozi: supreme goodness is like water; great virtue carries all things. This vision contrasts with the more Western perspective of a nature to be dominated and transformed. In the West, water has long been perceived as an element to be controlled, mastered through hydraulic works and dams, whereas the East often celebrates it in its raw state, as a lesson in patience and harmony.

 

In Hindu and Buddhist traditions, water is an essential purifier. Ritual ablutions in the Ganges, India’s sacred river, testify to an intimate connection between water and the sacred: bathing in its waters cleanses sins and reconnects with the divine. In Islam, too, water is at the heart of purification rituals (wudu, ablutions before prayer), highlighting its fundamental role in the balance of body and soul. Christianity, for its part, makes water the symbol of baptism, a spiritual rebirth marking entry into the faith. Similarly, in Greco-Roman tradition, spring and fountain waters were consecrated to the gods, used for rites and prophecies.

The West has often sought to master water, bending it to human needs. Since Antiquity, the Romans built immense aqueducts to supply their cities, while the Industrial Revolution saw the proliferation of dams and sophisticated irrigation networks. Water became a driver of progress, a central economic and energy issue.

 

In the East, the relationship with water is more about adaptation. In Southeast Asia, terraced rice fields illustrate an agriculture that conforms to the terrain rather than reshaping it. Likewise, stilt houses in Vietnam or Indonesia reflect a coexistence with water, where humans integrate into the natural cycle rather than alter it.

 

We invite undergraduate and master’s students to submit texts (essays or poems) related to water. They should be written in a free and brief poetic form (such as a sonnet), not exceeding half a page—1,600 characters maximum, including spaces. Graphic texts (calligrams, calligraphy, etc.) are also welcome. The project is open to students worldwide and may be written in any language; however, authors must include a French translation they have completed themselves.

This call for contributions is part of the international conference Aquatic Life (September 23–25, 2025) at the University of Clermont Auvergne. Selected contributions will inspire students from the École Supérieure d’Art de Clermont Métropole (ESCAM), who will translate them into paintings to be displayed alongside the texts during an exhibition in Clermont-Ferrand during the conference. Photos of the inspired artworks will be sent to the authors and may be included in the conference proceedings (depending on budget).

 

The call for contributions is open from now until June 15, 2025. We eagerly await your submissions! Please send them to: vieaquatique1506@gmail.com

Organizing Committee: Léa Contamine (GEOLAB), Ruike Han (CELIS), Anais Tahri (GEOLAB), & Alexandre Mora (CELIS/University of St Andrews/Universidad del País Vasco).

 

We propose several avenues of reflection to guide your inspiration, though these are by no means exhaustive:

 

1.    Water and the Organisms That Live in It: The Subaquatic World and Symbioses

Water is an ecosystem in itself, a universe teeming with visible and invisible life. It is home to mythical creatures like mermaids and the Leviathan, but also to microscopic life forms beyond our perception. How can literature give voice to these aquatic worlds? Can we write from the perspective of a fish, an alga, or a jellyfish drifting with the currents? The unfathomable depths inhabited by strange creatures, lakes and rivers brimming with life, the fragile harmony of aquatic ecosystems—water is a refuge, an essential habitat. How can we describe the life that unfolds there, the silent interactions between fish, corals, algae, and microorganisms? What perspective should we adopt to convey the beauty or complexity of these aquatic environments?

 

2.   Water and Technology

Though water is one of the oldest elements on our planet, it is also deeply linked to technological advances. Civilizations have built aqueducts, dug canals, and tamed rivers to nourish and connect peoples. Today, water remains at the heart of scientific challenges: filtration, desalination, hydroelectricity, space exploration, and the search for water on other planets. It is both a vital resource and a technical challenge. How can a text convey this tension between nature and artificiality? Can we imagine a future where water becomes scarce, or conversely, an inexhaustible force fueling new utopias?

 

3.   Water and Movement: Currents, Waves, and Journeys

Water flows, meanders, evaporates, plunges into waterfalls… It symbolizes the passage of time, perpetual change. It carries memories and hopes, bearing the dreams of navigators and the secrets of ancient rivers. What story could a drop of water traveling the world tell? How can we describe the fluidity of aquatic movement and its echoes in our own lives?

 

4.   Water and Stagnation: The Silence of Still Waters

In contrast to movement, stagnant water evokes other imaginaries: swamps where lurking creatures hide, still waters preserving submerged secrets, immobile fountains inspiring melancholy and contemplation. What stories can we weave from this image of frozen water, where time seems suspended?

 

5.   Water, Philosophy, and the Humanities: Reflections on an Elusive Element

Water has always inspired thinkers: Heraclitus and his famous aphorism "One never bathes twice in the same river," Laozi and the flexibility of the Tao compared to water… It is paradoxical: gentle and violent, vital and destructive, pure and polluted. It questions the relationship between humans and the cosmos, matter and spirit. Can water serve as a poetic meditation, a space where existential thought crystallizes? How can this duality be translated into writing?

 

6.   Water and Memory: Portals to a Sunken Past

Water preserves and transports memories. Tears bear the weight of emotions, rivers carry ancient stories, the sea harbors the wrecks of lost civilizations. How can we translate, through water, the echoes of a vanished time, the memories surfacing? How can we write the memory of water, this element that erases as much as it preserves?

7.   Water and Myths: Between Deities and Legends

From enchanting sirens to the rivers of the underworld, water is the cradle of many legends. Civilizations have deified it, attributed magical properties to its sources, and seen it as a symbol of rebirth or cataclysm. How can we revisit these myths in a brief narrative or in verse?

8.   Water and Catastrophe: Between Power and Destruction
Devastating floods and rising waters, storms engulfing villages, melting ice disrupting the climate, tsunamis, deluges... Water is an untamable force. It both fertilizes and destroys. What is the place of humanity in the face of this power that overwhelms it? How can we translate, in a few lines, the fury of the waves and their tragic consequences? Is unleashed water a punishment, a renewal, or a fatality? How can we write about the violence of water without losing sight of its beauty?

9.    Water and Desire
Water is also an element of sensuality and transformation. It refreshes the body, invites the caresses of the waves, and mingles with the lover’s breath. One thinks of ancient baths, garden fountains where oaths are whispered, steam rising in the intimacy of a alcove, or libertine novels where the pleasures of the senses are celebrated by rivers. How can we literarily translate this association between water and desire, between fluidity and passionate yearning?

10.   Water and Alcohol
Water is the source of all beverages, including those that intoxicate the mind and loosen tongues. Water turns into wine, alcohol intoxicates, and opens doors to other realities. Can we write a text where the liquid element becomes intoxication, where wine, beer, absinthe, verbena invoke visions, dreams, or regrets? Under the Tang dynasty, Li Bai writes: "Cut the water with a sword, it still flows; Raise a glass to dissipate sorrow, it deepens" (抽刀断水水更流,举杯消愁愁更愁 -- Li Bai, Xuanzhou Xie Tiao Lou Jianbie Xiaoshu Shu Yun)

11.   Water and the Sacred
Blessings, ablutions, baptisms: water is inseparable from religion and the sacred. In many traditions, it purifies and connects humans to the divine. Can we write a text where water is a revelation, a passage to the afterlife, a rebirth?

12.  Taking the waters

We say “taking the waters” as we say leaving — leaving for within. It is an oldgesture, a gentle rite: to immerse oneself in forgetting, to trust the mineral warmth, to let the body become source again. There, in the steaming silence of a thermal bath or the shimmer of a hidden stream, water soothes what the world has overstrained. It cleanses without bruising, consoles without speaking. To take the waters is to withdraw from turmoil, to find a slower rhythm — one’s own. The salt, the sulphur, the mist: these elements wrap around the self and return it to itself. Perhaps one does not heal, but one learns to listen. And in that listening, water speaks: of wear, of passage, of patience. It whispers that we must learn to flow, to bend without breaking, to be reborn through dissolution.

In Mont Oriol, Maupassant makes the thermal springs a theatre of passions, renewal, and illusion. People come in search of health, but often find something else: love, solitude, truth. Taking the waters, in his world, is entering a space both medical and metaphysical, where the aquatic element reveals bodies and souls alike.

Thus, taking the waters is choosing fruitful forgetting over strained effort. It is, for a moment, remembering where we come from — and where we shall return.

13.      Water: Music and Dance
Water, through its movement and fluidity, inspires rhythms and harmonies that resonate in all cultures. From the ripples of a spring to the rumblings of the ocean, it composes a natural symphony where each drop becomes a note. Composers have often tried to imitate or evoke its song: the undulations in Debussy’s Préludes and La Mer, the storm’s crash in Vivaldi, the melancholic sweetness of Offenbach’s Barcarolle, the traditional Chinese music piece High Mountains and Flowing Water (高山流水). The voice of water is alternately soothing and threatening, reflecting human emotions and the soundscapes of our inner world. How can we capture this musicality in writing? Can we imagine a text where water becomes a score, where its flows dictate a secret rhythm to the narrative or poem?

Water and dance share a common essence: movement. Whether it flows, swirls, or evaporates, water evokes gesture in its purest form, an unbroken continuity, a fluid energy.
In contemporary dance, water becomes a stage partner. Choreographers explore its resistance, its lightness, and unpredictability. Shows like Carolyn Carlson’s Water Dance or Damien Jalet’s aquatic performances transform the stage into a liquid space, where bodies float, surrender, and are reborn. Dance, bathed or immersed, becomes a metaphor for metamorphosis, the passage from one state to another.

In classical traditions, water also inspires movement. The ballet La Bayadère, with its Kingdom of the Shades, evokes an ethereal fluidity, while ritual dances in Asia, like those in Bali, mimic the ripples of rivers and the ebb and flow of waves.

Through dance, water becomes language: it expresses the body’s suppleness, the power of flow, and the ephemeral nature of gesture. It transforms the stage into an organic space where movement is both impulse and surrender, immersion and rebirth.

14.     Water and Dreams
A murky mirror of the unconscious, a dreamlike and shifting space where logic fades…
In psychoanalysis, water is a recurring image, often associated with the unconscious, deep emotions, and buried desires. It is amniotic fluid, a return to the origin, but also a murky mirror reflecting our fears and fantasies. Dreaming of water is diving into the unknown, confronting what sleeps within us. A peaceful lake or a raging sea, water translates our moods, hiding secrets beneath its smooth or troubled surface. How can we write a text where water becomes the vehicle of an inner journey, a space of revelation or psychic transformation?

 

15.     Water and Architecture: Gardens and Water Cities
Eastern and Western cultures have each shaped spaces where water becomes both an aesthetic and philosophical element. In the East, Chinese and Japanese gardens integrate water in a contemplative approach: winding rivers, calm pools, and stone bridges are not only decorative but invite meditation and harmony with nature. Water here is seen as a mirror of the soul and the world, where beauty lies in the ephemeral and simplicity.

In contrast, in the West, especially in the French tradition of gardens à la Le Nôtre (like Versailles), water is staged grandly: symmetrical pools, spectacular fountains, and water jets controlled by the hand of man. Here, water becomes a sign of power, a symbol of absolute control over nature, as seen in Roman aqueducts or the canals of Venice and Amsterdam, true feats of engineering.

 

16.  Water as a Boundary

While water separates, as do moats, continents and marks geopolitical borders (the English Channel between France and England, the Bosphorus between Europe and Asia, or the Amur), it is also a vehicle for exchange and encounter. Maritime routes enabled great discoveries and exchanges between East and West: silk, spices, and ideas traveled through rivers and oceans, weaving an indelible link between cultures.

Water belongs neither to the East nor to the West: it is a common good, a shared space that transcends myths, philosophies, and civilizations. Through its observation and use, each culture reveals a part of its relationship with the world, between mastery and surrender, between power and contemplation.

 

17.  Water and Contemporary Arts

Water, an elusive fluid, has always fascinated artists. In contemporary arts, it becomes more than just a subject: it is a malleable material, a powerful symbol, and a tool for reflecting on ecological and sociopolitical issues.

Some artists use water as their primary medium. Olafur Eliasson, for example, plays with reflections and light to transform spaces through immersive installations where water is omnipresent (e.g., The Weather Project, Waterfall). Others, like Anish Kapoor, incorporate it in the form of liquid mirrors or moving surfaces, creating works where the viewer’s perception is in constant evolution.
Water is also a recurring motif in photography and video. Japanese artist Rinko Kawauchi captures in her photos the ephemeral and fragile nature of water, while Bill Viola uses it to explore themes of transformation and rebirth through slow, contemplative videos.


In urban art and performances, water becomes a tool for political denouncement and reflection. Artist Ai Weiwei used life jackets and boats to raise awareness of the migrant crisis, emphasizing how water can be both a passageway and a tomb. Similarly, installations like those of Ned Kahn exploit the dynamics of water to raise awareness about the environment and climate change.
Water, in contemporary art, is therefore much more than a natural element: it is moving, poetic, and political. It invites reflection on the human condition, our relationship with the world, and the challenges of the 21st century.

 

18.  Water and China

On the occasion of the 60th anniversary of diplomatic relations between France and China, we propose a special focus dedicated to essays and poems exploring the image of water in China, as well as its role in Franco-Chinese relations.

Literary interactions between China, Asia, and France have a long tradition. Judith Gautier, through Le Livre de Jade, translated classic Chinese poems into French, thus introducing them to French-speaking audiences. Théophile Gautier, for his part, published in 1846 Le Pavillon sur l’eau, a novel inspired by the Orient, with a plot set in China. Later, in 1965, Raymond Queneau drew from the Taoist philosophy of Zhuangzi to write Les Fleurs Bleues. In China, great writers have also been influenced by French literature. For example, Lu Xun was inspired by Maupassant, while the writings of Zhang Ailing recall the influence of Simone de Beauvoir. Yu Hua, on the other hand, was marked by the New Novel movement and authors like Alain Robbe-Grillet.
Today, French-speaking writers of Chinese descent blend the French language with Chinese culture, such as François Cheng, Gao Xingjian, Shan Sa, and Dai Sijie. Their works embody a major current in literary globalization and testify to the fruitful dialogue between these two cultural traditions.

水之交响——东西方艺术对话

中文版:
水,这一无处不在的基本元素,贯穿了人类思想、科学与艺术的历史,数千年来滋养着人类的想象力。它是生命的原料,是时间流逝的象征,是欲望与记忆的映照,既体现纯净又暗藏威胁。通过本项目,我们邀请您以半页纸为限(不超过1600字符含空格),用短文或诗歌的形式创作一篇文学作品,探索水的千面姿态。目标在于创作短小精悍却意蕴深远的作品,延续以水为载体的诗意或叙事传统。

在东方,尤其在中国哲学中,水是五行元素之一,象征着柔韧、适应力与直觉深度。老子《道德经》将水奉为智慧典范:它顺势而行毫无抗拒,包容万物形态,以柔克刚。东方视水为美德的隐喻,如老子所言"上善若水,水善利万物而不争"。这与西方将自然视为征服改造对象的观念形成对比。在西方文明中,水长期被视为需要驯服的元素,通过水利工程与堤坝加以控制;而东方则崇尚水的原生状态,视其为耐心与和谐的启示。

印度教与佛教传统中,水是至关重要的净化媒介。在印度圣河恒河中沐浴,彰显了水与神圣的紧密联系——沐浴圣水可洗涤罪孽,重续神性。伊斯兰教同样以水为核心净化仪式(如礼拜前的"小净"),强调其对身心平衡的根本作用。基督教则将水作为洗礼的象征,代表信仰入门的精神重生。古希腊罗马传统中,泉水与喷泉之水被奉献给众神,用于仪式与预言。

西方文明始终致力于掌控水资源。古罗马人建造巨型渡槽为城市输水,工业革命时期则大兴水坝与精密灌溉网络。水成为进步引擎与经济能源的核心议题。而在东方,人与水的关系更强调适应共生。东南亚的梯田农业依地形而建,越南与印尼的高脚屋建筑,都展现了人类融入而非改变自然循环的智慧。

我们诚邀全球本科生与硕士生参与创作(接受任何语言投稿,但须附法文译本),文体可以是散文或诗歌(如十四行诗等自由诗体),配合图文作品(如文字画、书法等)尤佳。入选作品将由克莱蒙高等艺术学院(ESCAM)学生进行绘画再创作,于2025年9月23-25日克莱蒙-费朗"水生世界"国际研讨会期间联展。创作灵感源自投稿的绘画作品将拍照反馈作者,并可能收录于会议文集(视预算而定)。

投稿截止:2025年6月15日
期待您的佳作!投稿邮箱:vieaquatique1506@gmail.com

组委会

Léa Contamine (GEOLAB), Ruike Han (CELIS), Anais Tahri (GEOLAB) & Alexandre Mora (CELIS/University of St Andrews).

创作主题参考(以下方向仅供参考,鼓励自由发挥)

1. 水与生命:水下世界与共生关系

水本身即是一个生态系统,是无数可见与不可见生命的栖息地。它既是美人鱼、利维坦等神话生物的居所,也是人类肉眼难辨的微观生命的摇篮。文学如何为这些水下世界发声?能否以一条鱼、一株藻类或随波漂流的水母的视角书写?幽深的海渊、生机盎然的湖泊河流、脆弱的水生生态平衡……水是庇护所,是生命不可或缺的居所。如何描绘水中生命的互动——鱼群、珊瑚、藻类与微生物之间无声的交流?怎样的视角能传递水生环境的瑰丽与复杂?
水是环境争议、太空探索、生命研究的核心。如何将科学视角下的水——既是资源,又是谜题,更是未来关键——转化为小说或诗歌?

2. 水与科技

作为地球上最古老的元素之一,水也与技术革新紧密交织。人类建造渡槽、开凿运河、驯服河流,以滋养文明、联通世界。如今,水仍是科技前沿议题:过滤、海水淡化、水力发电、太空探索与地外水源搜寻。它既是生命之源,也是技术挑战。文本如何呈现自然与人工的张力?能否构想一个水资源枯竭的未来,或相反,一个以水驱动的乌托邦新纪元?

3. 水与流动:江河、浪涛与旅程

水奔流、蜿蜒、蒸发、倾泻成瀑……它是时间流逝的象征,是永恒变迁的印记。它载着记忆与期盼,带走航海者的梦想与古河的秘密。一滴周游世界的水珠能讲述怎样的故事?如何书写水的流动性,以及它在我们生命中的回响?
水从不停歇:它流动、汽化、凝结,以万千形态旅行。河流雕刻地貌,雨水滋润大地,潮汐指挥海洋的韵律。流动的水是否隐喻着变迁、逃离或新生?一段随水而行的旅程能孕育怎样的叙事或诗篇?

4. 水与静滞:止水的沉默

与流动相反,静滞的水激发另一种想象:沼泽中潜伏的诡影、深潭下掩埋的秘密、凝滞喷泉映照的忧郁与沉思。如何以凝固的水为意象,编织时间仿佛静止的故事?

5. 水与哲学人文:对不可捉摸元素的思考

水始终启发着思想家:赫拉克利特说“人不能两次踏入同一条河流”,老子以水喻道之柔韧……它充满矛盾——温柔与暴烈、滋养与毁灭、纯净与污浊。它叩问人类与宇宙、物质与精神的关系。能否将水化作诗性冥想的载体,或存在主义思想的结晶?文字如何捕捉这种双重性?如何以诗或哲学的目光凝视这变幻莫测的元素?

6. 水与记忆:沉没过往的扉页

水保存并运送记忆。泪水承载情感之重,江河裹挟古老传说,海洋沉睡着文明残骸与船骸,雨水偶尔勾起逝去的爱恋……水是过去的镜子,是集体与个体记忆的载体。如何通过它书写湮没时代的回声、浮出水面的往事?如何描述水的记忆——它既抹去痕迹,又封存时光?

7. 水与神话:神明与传说的摇篮

从魅惑人鱼到冥界之河,水孕育了无数传说。文明将其神化,赋予泉源魔力,视它为重生或灾难的象征。如何以短篇叙事或诗歌重述这些神话?

8. 水与灾难:力量与毁灭之间

洪水肆虐、风暴吞没村庄、冰川融化扰乱气候、海啸、大洪水……水是不可驯服的力量。它孕育,也摧毁。人类在这超越自身的伟力前居于何地?如何用寥寥数行书写怒涛的狂暴与悲剧?失控的水是惩罚、新生,还是宿命?如何在不失其美的前提下描绘水的暴烈?

9. 水与欲望

水亦是感官与蜕变的元素。它清凉肌肤,邀人逐浪嬉戏,与爱侣的吐息交融。古希腊浴场、花园私语的喷泉、闺阁蒸腾的雾气,乃至河畔纵情的小说——如何用文学表现水与情欲的交织、流动与激情的共振?

10. 水与酒

水是一切饮品的源头,包括那些令人心神荡漾、唇舌松动的琼浆。水化为酒,酒醉人魂,开启通往异界的大门。能否写一篇文字,让液体化身为迷醉——葡萄酒、啤酒、苦艾酒、马鞭草茶,如何召唤幻象、梦境或悔恨?唐代李白曾言:"抽刀断水水更流,举杯消愁愁更愁"(《宣州谢朓楼饯别校书叔云》)。

11. 水与神圣

祝圣、净礼、洗礼:水与宗教神圣密不可分。在诸多传统中,它净化身心,联通人神。能否以水为启示、为通往彼岸的渡口、为精神重生的媒介,写就一篇文字?

12. 温泉疗愈

"温泉疗愈"(Prendre les eaux)如同一次向内的出走。这是古老的仪式,温柔的惯例:浸入遗忘之境,托付给矿物的温热,让身体重新成为源泉。在蒸汽氤氲的静默浴场,或隐秘溪流的粼光里,水舒缓着世界施加的紧绷。它轻柔洗涤,无声慰藉。温泉疗愈是抽离喧嚣,寻回更缓慢的脉动——属于自己的律动。盐、硫、雾霭,这些元素包裹身心,将人交还给自己。或许病痛未愈,但人学会了聆听。而在聆听中,水开始诉说:它讲述磨损、流逝与耐心,低语着要学会流动,弯曲而不折断,在溶解中重生。

莫泊桑在《温泉》中将疗愈之泉化作激情、新生与幻想的剧场。人们来此寻求健康,却常邂逅他物:爱情、孤独或真相。于他笔下,温泉疗愈是进入兼具医学与形而意义的世界,水元素在此揭露肉体与灵魂的真相。

因此,温泉疗愈是选择丰饶的遗忘,而非僵硬的挣扎。是在某个瞬间,忆起我们来自何处——并将归往何方。

 

13.水之乐舞

水的流动与柔质,孕育出跨越文化的韵律交响。从泉眼叮咚到海潮轰鸣,它谱写着自然的乐章,每一滴水珠都是跃动的音符。作曲家们总在追寻水的歌声:德彪西前奏曲中荡漾的波光,《大海》里起伏的律动,维瓦尔第笔下暴风雨的轰鸣,奥芬巴赫船歌的忧郁温柔,还有那曲传颂知音之谊的中国古琴名作《高山流水》。水声时而抚慰人心,时而震慑魂魄,映照着人类情感的波澜与内心世界的声景。如何用文字捕捉这份天籁?可否想象一篇让水化作乐谱的作品,让它的流动为叙事或诗歌谱写隐秘的节奏?

水与舞蹈共享着流动的本质。无论是涓涓细流、湍急漩涡还是氤氲水汽,水诠释着最纯粹的舞姿——行云流水般浑然天成,充满流动的能量。当代舞蹈将水化为舞台伙伴,编舞家们探索着水的阻力、轻盈与不可预测。卡罗琳·卡尔森的《水之舞》,达米安·贾莱的水中表演,都将舞台化作液态空间,舞者的身体在其中漂浮、沉溺、重生。沐浴或浸没的舞姿,成为蜕变与新生的绝佳隐喻。

古典传统中,水同样启迪着舞步。《舞姬》中的"幽灵王国"演绎着空灵流动,巴厘岛仪式舞蹈则模仿着溪流潺潺与潮汐往复。水通过舞蹈化为语言:展现身体的柔韧,流动的力量,动作的瞬息万变。它将舞台转化为有机的生命空间,舞动既是迸发也是臣服,既是沉浸也是涅槃重生。

14. 水与梦境

潜意识之镜,逻辑消融的梦幻疆域……
在精神分析中,水是反复出现的意象,常关联潜意识、深层情绪与压抑欲望。它是羊水,是回归本源;也是映照恐惧与妄想的浊镜。梦见水,便是潜入未知,直面内心蛰伏之物。静湖或怒海,水诠释心灵状态,平滑或汹涌的表面下藏着秘密。如何书写一篇以水为载体的内在旅程,让它成为启示或心理蜕变的场域?

15. 水与建筑:园林水都

东西方文明各自塑造了水作为美学与哲学元素的空间。
东方园林中,水被纳入冥思体系:曲水流觞、静池石桥不单是装饰,更是邀人沉思、与自然共鸣的媒介。水在此是心灵与世界的镜子,美存于无常与简朴。
西方则宏大叙事——凡尔赛宫般的对称水池、壮观喷泉、人工驯服的喷流。水成为权力符号,如罗马渡槽、威尼斯与阿姆斯特丹运河,彰显对自然的绝对掌控。

16. 水为疆界

水既分离(护城河、洲际隔阂、英吉利海峡、博斯普鲁斯海峡、黑龙江等政治边界),也联通文明。海上丝路促成东西方交流:丝绸、香料与思想藉江河海洋传播,编织出文化间永恒纽带。
水不属东西方任何一方:它是共有的神话、哲学与文明的穿越者。每种文化通过它,揭示自身与世界的关系——掌控或臣服,力量或静观。

17. 水与当代艺术

这难以捉摸的流体始终令艺术家着迷。当代艺术中,水超越主题,成为塑性材料、强力象征与生态社会议题的思考工具。
奥拉维尔·埃利亚松以水与光影打造沉浸装置(《气象计划》《瀑布》);安尼施·卡普尔用液态镜面创造动态视觉。摄影领域,川内伦子捕捉水的脆弱瞬态,比尔·维奥拉则以慢镜头探索蜕变与重生。
街头与行为艺术中,水化为政治宣言。艾未未用救生衣与船只警示移民危机;内德·卡恩的装置借水力呼吁环保。
当代艺术中的水,是流动的诗意与政治,叩问人类处境与21世纪挑战。

18. 水与中国

值此中法建交60周年,特设专题征集探索中国水意象及中法关系水缘的散文与诗歌。
中法文学交流源远流长:朱迪特·戈蒂埃《玉书》译介中国古诗,泰奥菲尔·戈蒂埃1846年出版中国背景小说《水榭》,1965年雷蒙·格诺受庄子启发写就《青花》。中国作家亦受法雨滋润:鲁迅师法莫泊桑,张爱玲笔透波伏娃气质,余华深汲新小说派精髓。
当今法籍华裔作家如程抱一、高行健、山飒、戴思杰,熔法语与中华文化于一炉,成为文学全球化浪潮与文明对话的鲜活见证。