Appel à contribution
Enjeux, frontières et limites de l’autofiction. Revue de critique et de théorie littéraire @nalyses
Date limite le 15 avril 2013
Dossier dirigé par Arnaud Genon (ReFrance, Nottingham Trent University, http://herveguibert.net, http://autofiction.org )
Argument
Les dernières publications et manifestations critiques qui se sont intéressées au genre de l’autofiction font preuve de la dynamique conceptuelle du néologisme doubrovskien. Colloques, débats, parution d’articles, d’essais, documentaires télévisés, sites Internet sont autant de démonstrations de la vitalité de l’une des dernières nées de la taxinomie littéraire. Et ce, en dépit de – ou grâce à - son caractère « bâtard », sa localisation poétique incertaine, indécidable et par conséquent « pas sérieuse ».
Cette exposition, cette surexposition, symptôme selon certains d’un simple phénomène de mode, a cependant un prix. Le bouillonnement théorique actuel est en effet à l’origine de la remise en cause du concept autofictionnel : trop de définitions, trop d’extensions, de superpositions de sens, de reclassifications, de lectures anachroniques ont fait de ce mot valise un bagage théorique lourd à porter. Toute littérature du « je » devient, souvent arbitrairement, autofictionnelle et de ce fait l’autofiction risque de perdre toute particularité au sein d’un champ autobiographique pourtant bien sous-catégorisé.
Il s’agit donc aujourd’hui de redéfinir les enjeux, les frontières et les limites de l’autofiction. Quelques pistes non exhaustives sont ici proposées :
Les enjeux. A quoi répond l’autofiction ? Nécessité générique, sociologique, philosophique ? Pourquoi les écrivains investissent-ils ce genre, pourquoi le réfutent-ils ? Que dit l’autofiction que ne disent pas les genres périphériques ? Que dit l’autobiographie, le roman, que ne peut pas dire l’autofiction ?
Les frontières. Une synthèse des définitions est nécessaire. Non pas pour en proposer une nouvelle mais pour analyser ce qu’elles ont en commun, pour définir quels en sont les contours. Qu’excluent-elles de leur champ, qu’incluent-elles ? L’autofiction n’est-elle qu’un entre-deux – une bâtarde donc – ou n’a-t-elle pas sa place propre ? L’autofiction peut-elle être autre chose qu’elle-même et traverser d’autres genres tels que l’essai, la biographie, le portrait ? Si oui, est-elle encore un genre au sens propre du terme ?
Les limites. Peut-on qualifier d’« autofiction » des oeuvres antérieures à la création du néologisme (1977) ? La chose existait-elle avant qu’elle fût nommée ? S’il s’agit d’une pratique postfreudienne, poststructuraliste ou postmoderne – comme on l’avance à juste titre régulièrement – doit-on limiter dans l’histoire l’application du terme ?
Les propositions d'articles devront être adressées à Arnaud Genon (arnaudgenon@hotmail.fr) pour le 15 avril 2013. Des propositions détaillées sont attendues (2500 signes espaces compris), accompagnées d'une courte notice biobibliographique. La remise définitive des articles est prévue pour le 15 novembre 2013. Des informations supplémentaires sur le protocole de rédaction sont disponibles sur le site de la revue @nalyses https://uottawa.scholarsportal.info/ojs/index.php/revue- analyses/about/submissions#onlineSubmissions
Sur la revue @nalyses https://uottawa.scholarsportal.info/ojs/index.php/revue-analyses/index :
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