Les Contes et nouvelles en vers de La Fontaine : cerner et situer une œuvre méconnue (Paris Sorbonne)
Les Contes et nouvelles en vers de La Fontaine : cerner et situer une œuvre méconnue
Colloque international organisé
par le CELLF 16-21 (UMR 8599 – Sorbonne Université / CNRS)
et la Société des Amis de Jean de La Fontaine
Sorbonne Université – 4 et 5 décembre 2025
Les Contes et nouvelles en vers de La Fontaine regroupent environ 70 récits, dont la parution s’échelonna entre la fin de l’année 1664 et 1685. C’est grâce à cette œuvre originale, publiée quelques années avant ses premières Fables, que La Fontaine rencontra le succès, en faisant entrer en poésie non seulement un patrimoine narratif européen hérité de Boccace et de l’Arioste, des Cent Nouvelles Nouvelles et des Nouvelles Récréations et Joyeux Devis de Des Périers, mais aussi des compilations de bons mots et de bons contes du XVIIe siècle. La réussite esthétique de cette œuvre repose sur un défi, brillamment relevé par le poète : énoncer en termes impeccables, quoique suggestifs et mâtinés d’agréables archaïsmes, des histoires gaillardes, aux sujets essentiellement sexuels, et parfois scabreux. Chapelain, qui fait alors figure d’autorité dans le monde des lettres, pouvait ainsi lui écrire en 1666 :
"Vous y avez, Monsieur, damé le pion au Boccace à qui vous donneriez jalousie s’il vivait, et qui se tiendrait honoré de vous avoir pour compagnon en ce style. Je n’ai trouvé en aucun écrivain de nouvelles tant de naïveté, tant de pureté, tant de gaieté, tant de bons choix de matières, ni tant de jugement à ménager les expressions ou antiques ou populaires qui sont les seules couleurs vives et naturelles de cette sorte de composition[1]."
Si les premiers volumes, publiés dans les années 1660 par Claude Barbin, rencontrèrent l’intérêt, les Nouveaux Contes de 1674, qui présentaient toujours plus d’audace dans la peinture de moines et de nonnains friands de plaisirs interdits, parurent sans privilège et firent l’objet d’une saisie par le lieutenant général de police La Reynie. Les adversaires de La Fontaine en tirèrent parti pour retarder son élection à l’Académie française, où le poète, finalement admis en 1684, fut averti qu’il devrait « travailler sous les yeux d’un Prince qui s’informer[ait] du progrès [qu’il] fera[it] dans le chemin de la vertu » ; tâche qui impliquait de joindre « la pureté des mœurs et de la doctrine […] à la pureté du style et du langage[2] ». La Fontaine ne prit pas part à la première édition illustrée de ses Contes, parue à Amsterdam en 1685, qu’il aurait même tenté d’empêcher[3] ; il fit une rétractation publique de cette œuvre le 12 février 1693, sur les conseils du père Pouget qui conditionna l’administration des sacrements à la condamnation de ce « livre très licencieux et infiniment pernicieux[4] ». Et pourtant, des contes inédits figurent dans les Ouvrages de prose et de poésie des sieurs de Maucroix et de La Fontaine, où le poète, en 1685, s’amuse de son penchant irrépressible pour ce genre ; il insère encore « Belphégor » et « La Matrone d’Éphèse », composés quelques années plus tôt, dans le livre XII des Fables, dédié au duc de Bourgogne[5]. Les dernières années du poète furent donc marquées par une attitude ambivalente, entre dilection persistante pour cette œuvre et détachement motivé par des raisons stratégiques ou religieuses.
Œuvre longtemps délaissée par la critique (à l’exception notable des travaux pionniers de chercheurs américains et canadiens[6]), les Contes ont fait l’objet, depuis une quinzaine d’années, d’un renouveau d’intérêt, marqué par la publication de plusieurs monographies et de nombreux articles[7]. Mais aucune manifestation scientifique d’ampleur ne leur a jamais été consacrée. Ce colloque entend combler cette lacune, et offrir à cette œuvre méconnue sa revanche, en réunissant des spécialistes de La Fontaine, mais aussi ceux du conte à rire à travers les âges, et notamment dans la première modernité, en se fixant deux objectifs complémentaires.
Le premier est de susciter et faire dialoguer des approches interprétatives multiples et surtout diverses sur un objet littéraire déroutant, les Contes lafontainiens. On fera le pari de la productivité d’une saisie globale de ce corpus élaboré par le poète pendant une vingtaine d’années, afin de mettre en valeur les continuités, les évolutions, voire les ruptures qui le traversent, et d’en cerner les irréductibles complexités, si ce n'est les contradictions.
Le deuxième objectif est de mieux évaluer la place de cette œuvre dans l’histoire littéraire et intellectuelle, dans l’évolution des formes narratives, et dans l’histoire des idées du XVIIe siècle et plus généralement de la première modernité, en étudiant les racines de ces récits dans les siècles antérieurs, comme leurs réverbérations dans les siècles suivants. La confrontation des Contes et de leurs multiples intertextes doit permettre, par le détour vers d’autres époques ou d’autres domaines que les seules études littéraires, d’affiner la compréhension de cette œuvre qui sut récapituler divers héritages et susciter différents héritiers.
Pour atteindre ce double objectif, le comité scientifique du colloque souhaite privilégier les communications qui ne s’attacheront pas à l’étude d’un seul conte et de ses modèles ou réécritures, amont ou aval, mais qui proposeront une réflexion sur les Contes dans leur ensemble.
Cerner les Contes : défis et difficultés
Les contes lafontainiens indiquent, en règle générale, quels modèles ils réécrivent : on les inscrit donc spontanément dans la tradition européenne du conte à rire[8]. Leurs sujets essentiellement licencieux ont également suscité des recherches sur leurs liens avec la réflexion du XVIIe siècle sur les passions[9] ou le désir[10].
Mais le texte ne se laisse pas aisément réduire à une interprétation univoque, comme en témoigne la diversité des approches critiques dont il récemment a fait l’objet : un ouvrage a pu en proposer une lecture « licencieuse[11] », quand un autre en défendait une lecture « chrétienne[12] », en le reliant à des courants de pensée ou à des sensibilités religieuses diverses, voire adversaires, à l’époque de leur création. Dans quelle filiation inscrire ces Contes ? Question d’autant plus délicate que l’on connaît bien les louvoiements de ce « Papillon du Parnasse » que fut La Fontaine.
Cette indécision découle, pour une large part, du fait que la réception initiale de l’œuvre demeure mal connue. Peu de témoignages contemporains nous indiquent comment on lisait les Contes au moment de leurs publications : les éléments de première réception dont on dispose, comme la « Dissertation sur Joconde » de Boileau[13], les mentions qu’en fait Madame de Sévigné dans ses lettres[14], la relecture polémique qu’en propose Furetière lors de ses démêlés avec La Fontaine[15] n’en sont que plus précieux. Peut-être peuvent-ils être complétés.
Il est également délicat d’intégrer cette œuvre dans la biographie du poète. Pourquoi avoir commencé à écrire des Contes ? Pourquoi en avoir écrit autant, et si longtemps, avant de les renier ? Constituent-ils le pendant honteux des Fables, ou leur propédeutique, puis leur indispensable complément dans l’art de la narration[16] ?
Enfin, la promotion des Fables par l’histoire littéraire, corollaire d’une institutionnalisation de La Fontaine comme auteur républicain, garant d’un catéchisme laïc à l’usage des masses à instruire[17], a conduit à une occultation des Contes, aussi bien des mémoires des lecteurs que (jusqu’à une date récente) des débats scientifiques. On a ainsi méconnu leur importance dans la façon dont l’âge classique a lu les œuvres du Moyen Âge et de la Renaissance, comme leurs prolongements, au XVIIIe siècle, dans l’esthétique du conte à sujet érotique ou dans les adaptations dramatiques qui en sont proposées.
Lire et situer les Contes : pistes d’études suggérées
Pour restituer aux Contes lafontainiens leur place à la fois singulière et féconde dans l’histoire littéraire française, plusieurs pistes peuvent être suggérées.
Il est possible de proposer une lecture globale des Contes et nouvelles en vers, pour en souligner des caractéristiques jusqu’alors négligées par la critique. Une approche stylisticienne, qui pourrait prendre pour objet l’usage des archaïsmes, serait particulièrement bienvenue.
On pourra chercher à mieux apprécier la place des Contes dans l’œuvre de La Fontaine. Faut-il rapprocher les Contes des « œuvres galantes » (Adonis, Le Songe de Vaux, Les Amours de Psyché et de Cupidon)[18], mûries pendant la période où La Fontaine écrivait pour le surintendant Fouquet ? Quels rapports entretiennent-ils avec les Fables, non seulement en matière de techniques narratives ou de rapport à une éventuelle sagesse, mais aussi sur le plan éditorial – fables et contes pouvant se retrouver mêlés dans des recueils génériquement bigarrés[19] ? En se penchant sur la biographie du poète, on pourra chercher à éclaircir comment La Fontaine peut travailler simultanément à ses contes et à d’autres œuvres, éventuellement religieuses ; ainsi, autour de l’année 1674, il prépare ses Nouveaux Contes et son poème sur la vie de saint Malc, sans solution de continuité…
On pourra proposer de nouveaux éclairages sur la place des Contes dans la tradition narrative du conte à rire hérité de la Renaissance (sans se limiter, toutefois, à l’étude de la reprise ponctuelle de tel ou tel récit). On sera sensible au partage d’une dynamique profonde, comme le plaisir des récits mis en série dans des collections foisonnantes, le rapport tantôt souriant, tantôt subversif aux normes sexuelles et sociales, ou leur ouverture interprétative. On pourra également souligner des effets de redéfinition rétroactive de ce patrimoine narratif européen par les Contes et nouvelles : à partir de la fin du XVIIe siècle, on perçoit la Renaissance à travers la lecture qu’en ont proposée les Contes de La Fontaine[20].
Opérer une cartographie fine des coordonnées des Contes dans le paysage intellectuel et philosophique du XVIIe siècle sera également nécessaire. Quel est exactement le rapport de cette œuvre avec les auteurs « libertins », au sens étroit du terme[21] ? avec la poésie « satyrique » du premier XVIIe siècle[22] ? avec la poésie mondaine des salons[23] et avec la « galanterie[24] » ? avec la philosophie épicurienne rénovée par Gassendi[25] ?
Dans les mouvements de fond conduisant de la littérature renaissante vers les formes nouvelles de narration du XVIIIe siècle, quelle a été la place des Contes ? On pourra déterminer, en particulier, comment ils ont pu jouer un rôle de médiation entre le conte italien (Straparola) et les contes de fées de la fin du XVIIe siècle. Comment ce petit genre s’est-il constitué à la fois avec et contre les Contes de La Fontaine, aussi bien chez Perrault[26], qui entretient avec La Fontaine un rapport ambigu, que chez les conteuses, qui s’amusent fréquemment à lui rendre des hommages allusifs ? Quelle place dans l’esthétique du conte libertin des Lumières[27], dont la matière et la manière sont parfois estimées suffisamment proches de celles de La Fontaine pour lui attribuer certains récits apocryphes, et, au-delà, au XIXe siècle, quels échos chez le Balzac des Contes drolatiques ou dans les nouvelles de Marc de Montifaud ?
On pourra également étudier la place des Contes dans l’histoire littéraire, en l’associant à l’histoire du livre : comment les Contes ont-ils été progressivement oubliés, si ce n’est par les bibliophiles ? Comment les éditions de luxe du XVIIIe siècle, souvent magnifiquement illustrées, et les gestes éditoriaux plus récents, aussi bien de sélection que d’intitulation (Contes libertins, Contes érotiques, Contes interdits…), ont-ils infléchi la perception de l’œuvre ?
On pourra, enfin, s’interroger sur l’évolution des mentalités, du XVIIe siècle à nos jours, notamment au sujet de la représentation des passions, de la place des femmes, de la reconnaissance de la légitimité du désir. Comment les Contes, qui présentent sur ce point des récits oscillant entre la reprise du discours misogyne traditionnel (« À femme avare galant escroc ») et la revendication audacieuse du droit féminin au plaisir (« Le Calendrier des vieillards »), peuvent-ils être lus, aussi bien à l’époque de leur publication qu’aujourd’hui[28] ? Dans l’élaboration progressive d’une ligne de partage entre l’obscénité et la pudeur[29], dans la réflexion sur la compatibilité du rire, et d’un rire spécifiquement français (la « gauloiserie »), que peut nous apprendre la réception des Contes lafontainiens ?
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Les propositions (500 à 1000 mots), accompagnées d’une bio-bibliographie, doivent être envoyées à tiphaine.rolland@gmx.fr et dmn.fortin@gmail.com avant le 30 mars 2025.
Le colloque se déroulera les 4 et 5 décembre 2025, en Sorbonne. Les communications devront durer 25 minutes. Une publication des actes est prévue dans la revue Le Fablier dès 2026.
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Comité scientifique
Patrick Dandrey (professeur émérite de littérature française du XVIIe siècle, Sorbonne Université ; président de la Société des Amis de Jean de La Fontaine)
Delphine Denis (professeure de langue et stylistique du XVIIe siècle, Sorbonne Université)
Damien Fortin (maître de conférences en littérature française, Sorbonne Université ; rédacteur en chef de la revue Le Fablier)
Alain Génetiot (professeur de littérature française des XVIe et XVIIe siècles, Université de Lorraine)
Tiphaine Rolland (maître de conférence en littérature française du XVIIe siècle, Sorbonne Université)
Michèle Rosellini (maîtresse de conférences HDR émérite en littérature française du XVIIe siècle, ENS Lyon)
[1] Jean Chapelain, lettre à La Fontaine du 12 février 1666, reproduite par Georges Mongrédien (éd.), La Fontaine. Recueil des textes et des documents du XVIIe siècle, Paris, CNRS, 1973, p. 78.
[2] Discours de réception de La Fontaine à l’Académie française, prononcé par l’abbé de La Chambre le 2 mai 1684 ; cité par G. Mongrédien, ibid., p. 139.
[3] « Il y a quelques jours qu’il m’écrivit sur l’avis qu’il avait eu à Paris de cette édition, afin de la faire supprimer, s'il le pouvait ». Lettre d’Harmonville à Bayle, citée par G. Mongrédien, ibid., p. 152.
[4] Cité par G. Mongrédien, ibid., p. 181.
[5] Patrick Dandrey, « Les Fables, les Contes et la Fable chez La Fontaine : le secret du Livre XII », Féeries, n° 7, 2010, p. 45-74 (disponible en ligne : https://journals.openedition.org/feeries/755).
[6] John D. Lyons, The Esthetics of Negligence: La Fontaine’s Contes, Cambridge University Press, 1971 ; Catherine Grisé, Cognitive Space and Patterns of Deceit in La Fontaine’s Contes, Charlottesville, Rookwood Press, 1998 ; ead., Jean de La Fontaine : Tromperies et illusions, Tübingen, Narr Verlag, « Biblio 17 [187] », 2010.
[7] Les travaux récents consacrés aux Contes ont été recensés par Tiphaine Rolland, « La revanche des Contes ? Bilan sur un quart de siècle d’études critiques (1995-2020) », Le Fablier, n° 32, 2021, p. 137‑148 (disponible en ligne : https://www.persee.fr/doc/lefab_0996-6560_2021_num_32_1_1456).
[8] Ead., Le « vieux magasin » de La Fontaine. Les Fables, les Contes et la tradition européenne du récit plaisant, Genève, Droz, « Travaux du Grand Siècle [53] », 2020.
[9] Jole Morgante, « Quand les vers sont bien composés ». Variation et finesse, l’art des Contes et nouvelles en vers de La Fontaine, préf. Cesare Segre, Berne, Peter Lang, « Franco-Italica [9] », 2013.
[10] Mathieu Bermann, Les Contes et nouvelles en vers de La Fontaine. Licence et mondanité, préf. Olivier Leplatre, Paris, Classiques Garnier, « Lire le XVIIe siècle [37] », 2016.
[11] Op. cit.
[12] Florence Orwat, Le rire chrétien de Jean de La Fontaine. Essai sur les Contes et nouvelles en vers, Paris, H. Champion, « Lumière classique [121] », 2021.
[13] Nicolas Boileau, Dissertation sur Joconde, Œuvres complètes, intr. Antoine Adam, éd. Françoise Escal, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1966, p. 307-324.
[14] Voir, à titre d’exemples, les lettres adressées à Mme de Grignan les 30 mars et 6 mai 1671 (Correspondance, éd. Roger Duchêne, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1972, 3 vol. I, p. 204 et p. 247.
[15] Voir, dans l’ouvrage de G. Mongrédien (op. cit., p. 144-147, 154 et 157-159), les extraits des Factums de Furetière visant La Fontaine et plus particulièrement ses Contes, lors des années 1685-1687.
[16] Piste suggérée par P. Dandrey dans La fabrique des Fables. Essai sur la poétique de La Fontaine, Paris, Klincksieck, « Théorie et critique à l’âge classique [6] », 1991, en particulier, dans le chapitre premier, la section « Naissance d’une esthétique. La leçon des Contes » (p. 37-53). L’ouvrage a été réédité par Klincksieck en 1992, puis par les PUF en 1996 (« Quadrige », avec une préface de Marc Fumaroli), et enfin de nouveau par Klincksieck en 2010 (série « Littérature [5] », suivi de Pour lire et comprendre (enfin ?) « La cigale et la fourmi »). Voir également Federico Corradi, « Les avatars de la “gaieté” : le dialogue du conte et de la fable chez La Fontaine », Féeries, n° 7, 2010, p. 75‑93 (en ligne : https://journals.openedition.org/feeries/757).
[17] Ralph Albanese, La Fontaine à l'école républicaine : du poète universel au classique scolaire, Charlottesville, Rookwood Press, 2003.
[18] On renvoie à la récente édition présentée par P. Dandrey : Les Amours de Psyché et de Cupidon, précédé d’Adonis et du Songe de Vaux, éd. Céline Bohnert, P. Dandrey et Boris Donné, Paris, Gallimard, « Folio classique », 2021.
[19] Fables nouvelles et autres poésies, Paris, Cl. Barbin/D. Thierry, 1671 ; Poème du Quinquina, Paris, Cl. Barbin/D. Thierry, 1682 ; Ouvrages de prose et de poésie des sieurs Maucroix et La Fontaine, Paris, Cl. Barbin, 1685.
[20] T. Rolland, « Les préfaces des Contes de La Fontaine. Un nouveau regard sur l’histoire du genre narratif plaisant », Europe, n° 1116 (« Jean de La Fontaine », dir. Alain Génetiot), avril 2022, p. 116‑128.
[21] Voir l’ouvrage de René Pintard, Le Libertinage érudit dans la première moitié du XVIIe siècle, Paris, Boivin, 1943, et les sommes plus récentes de Jean-Pierre Cavaillé (Dis-simulations : Jules-César Vanini, François La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé, Louis Machon et Torquato Accetto : religion, morale et politique au XVIIe siècle, Paris, H. Champion, « Lumière classique [37] », 2002) et d’Isabelle Moreau (« Guérir du sot » : les stratégies d’écriture des libertins à l’âge classique, Paris, H. Champion, « Libre pensée et littérature clandestine [30] », 2007).
[22] Voir les ouvrages de Michel Jeanneret, Éros rebelle. Littérature et dissidence à l’âge classique, Paris, Seuil, 2003, et de Guillaume Peureux, La Muse satyrique (1600-1622), Genève, Droz, « Les seuils de la modernité [17] », 2015. De ce dernier, on retient aussi l’article suivant : « “Arétin mitigé” ou Boccace des ruelles ? Les ascendances facétieuses des Contes dans l’Italie de la Renaissance », Le Fablier, n° 14, 2002, p. 49-54.
[23] A. Génetiot, Poétique du loisir mondain, de Voiture à La Fontaine, Paris, H. Champion, « Lumière classique [14] », 1997.
[24] Delphine Denis, Le Parnasse galant. Institution d’une catégorie littéraire au XVIIe siècle, Paris, H. Champion, « Lumière classique [32] », 2001 ; Alain Viala, La France galante. Essai historique sur une catégorie culturelle, de ses origines jusqu’à la Révolution, Paris, PUF, « Les Littéraires », 2008 ; T. Rolland, « De la facétie à la galanterie ? Une articulation problématique (1643-1668) », XVIIe siècle, janvier‑mars 2017, n° 274, p. 113‑128.
[25] Jean-Charles Darmon, Philosophie épicurienne et littérature au XVIIe siècle en France : études sur Gassendi, Cyrano de Bergerac, La Fontaine, Saint-Evremond, Paris, PUF, « Perspectives littéraires », 1998.
[26] Voir Jean-Pierre Collinet, « Perrault et La Fontaine », Romanic Review, mai-novembre 2008, vol. 99, n° 3/4, p. 191-209 ; repris dans Le Fablier, n° 35, 2024, p. 65-75.
[27] Stéphanie Bernier-Tomas, Conter en vers au siècle des Lumières. Du divertissement mondain au genre libertin, Paris, H. Champion, « Les dix-huitièmes siècles [182] », 2015.
[28] Voir, en particulier, les articles d’Hélène Merlin-Kajman (« La Fontaine ou l’illusion du consentement ») et de Michèle Rosellini (« L’érotique libertine des Contes »), tous deux parus dans la revue Europe (n° 1116, 2022).
[29] Jean-Christophe Abramovici, Obscénité et classicisme, Paris, PUF, « Perspectives littéraires », 2003 ; M. Rosellini, « Censure et “honnêteté publique” au XVIIe siècle. La fabrique de la pudeur comme émotion publique dans le champ littéraire », Littératures classiques, n° 68, été 2009, p. 71-88.