Édition
Nouvelle parution
Portraits d'ateliers. Un album de photographies fin de siècle (J. Delatour et alii, éd.)

Portraits d'ateliers. Un album de photographies fin de siècle (J. Delatour et alii, éd.)

Publié le par Matthieu Vernet (Source : ELLUG)

Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Corpora corporis" (Mai 2014, Vol. 15, n° 5) : "Portrait de l’artiste en bourgeois " par Amélie de Chaisemartin.

 

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Portraits d'ateliers. Un album de photographies fin de siècle

Édité par Jérôme Delatour, Cédric Lesec, Pierre Wat

Grenoble : ELLUG, coll. "Iconographie en débat", 2014.

EAN 9782843102653.

224 p.

Prix 28EUR

Présentation de l'éditeur :

Nous sommes à Paris, vers 1890. Un amateur, pour sa délectation personnelle, se procure un album près de cent photographies représentant des ateliers d'artistes parisiens, ornées, pour la plupart, de la présence de leur principal occupant. Ce recueil, aujourd’hui conservé dans les collections de la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art, fait figure d’emblème pour le siècle qui l’a engendré. Car en lui, deux trajectoires, en apparence contradictoires, se croisent sans s’annuler l’une l’autre: celle qui vit la sacralisation de la figure de l’artiste, et celle, non moins puissante, de sa sécularisation. Dans l’atelier, et plus encore dans sa représentation, le sacré et le commerce font bon ménage. C’est parce que l’art a connu, depuis le Romantisme, une véritable sacralisation que l’atelier y a gagné « l’aura d’un lieu de culte ». Mais c’est parce que l’on s’est mis à pouvoir pénétrer dans ce « petit sanctuaire » qu’il a été possible de faire commerce de ses images. C’est bien le XIX° siècle, avec ses religions mercantiles, sa nostalgie de Dieu et son commerce fétichiste des reliques, qui se donne à voir ici.
Au-delà des amoncellements de bibelots, au-delà de l’incroyable promenade dans le désordre pittoresque des ateliers que proposent ces photographies, c’est une saisissante image de l’artiste dans les années 1880-1890 qui est donnée ici. Un homme capturé par l’objectif du photographe dans son environnement, tel un animal que l’on observerait dans son écosystème. A livrer ainsi son intimité aux regards, c’est au spectateur tout puissant qu’en cette fin de siècle l’artiste passe le flambeau de son autorité perdue.