Colloque international organisé par
CLP- Centro de Literatura Portuguesa – Universidade de Coimbra
APEF-Association Portugaise d’Études Françaises
LÉA ! - Lire en Europe Aujourd’hui
Conception et organisation: Franc Schuerewegen, Maria de Jesus Cabral, Andrea Del Lungo
Institut Français du Portugal
Ambassade de France au Portugal
Programme
11 juin
9.15 Ouverture du colloque
9.30 Antoine Compagnon (Collège de France): « Quel Roland ? »
10.30 – 13.00
Carlos Reis (Un. Coimbra) : « Roland Barthes ou l’archéologie des études narratives »
Claude Coste (Un. Stendhal - Grenoble 3) « Barthes et l’ellipse »
Rosa Goulart (Un. Açores) « Barthes essayiste »
Discussion et déjeuner
14.30 – 16.30
Vincent Jouve (Un. Reims) « La théorie comme art »
Nathalie Roelens (Un. Luxembourg) « L’envergure et l'avenir de l'idiorrythmie »
Dionísio Vila Maior (Un. Aberta) : « Barthes, Pessoa et l’expérience du désapprendre »
Marta Teixeira Anacleto (U. Coimbra) « Sur Racine de Roland Barthes: le degré zéro de l'objet critique?»
Discussion et pause
17.00 – 19.00
Andrea Del Lungo (Un. Lille 3) « Éloge du lisible »
Thomas Vercruysse (Un. Luxembourg) : « Barthes germinal »
Isabel Fernandes (Un. Lisboa) : « Du plaisir du texte à l’utilité de la littérature: dérive des Humanités aujourd’hui»
Maria de Jesus Cabral (Un. Coimbra) : « E(n)tre symptôme et signe : Barthes et la sémiologie du corps »
20.00 Cocktail dinatoire offert par M. l’Ambassadeur de France au Portugal
12 juin
9.00 – 11.00
Alain Trouvé (Un. de Reims) : « «Ecrivain/ écrivant: le lexique de la critique».»
Laura Brandini (Un. Estadual de Londrina) « Barthes au Brésil : auteur "difficile" et "libertaire" »
Dominique Faria, João Domingues (Un. Açores, Un. Coimbra) « Barthes critique et écrivain traduit en portugais »
Discussion et pause
11.30– 13.00
Emmanuel Bouju (Un. Rennes / Un. Harvard) « Oui, mais encore. Actualités de "la réponse de Kafka"»
Anne-Rachel Hermatet (Un. Angers) « L’écocritique au risque de Barthes »
Maria Hermínia A. Laurel (Un. Aveiro) : « Roland Barthes en espace urbain »
José Domingues de Almeida (Un. Porto) « «Barthes dans la théorisation du renouveau romanesque»
Discussion et déjeuner
14.30 – 17.00
Valérie Stiénon (Un. Paris XIII/ FNRS-Un. Liège) : «Barthes au Nouvel Observateur. Les vies de la chronique »
Maria Rosário Mariano (Un. Coimbra) « Roland Barthes, un maître de la critique des stéréotypes »
Maria João Simões (Un. Coimbra) « Mythologies barthesiennes, Stéréotypes et Imagotypes: similitudes et différences »
Discussion et pause
18.30 Franc Schuerewegen (Un. Anvers, Un. Nimègue): « Sans lui, je ne serais rien (hommage et réclamations)»
Présentation
Des anciens géants de la French Theory – Lacan, Foucault, Deleuze et tutti quanti –, Barthes est peut-être le seul de nos jours à ne pas faire figure de statue à déboulonner. Bizarrement, et pour une série de raisons qu’il s’agira d’expliquer, Barthes est aujourd’hui encore perçu comme un penseur « actuel ». Bref : Barthes est un des nôtres.
Pensons à l’usage qui est fait de ses textes. Point n’est besoin de prendre des précautions rhétoriques pour le citer : « comme on disait à l'époque ». « A l’époque », justement – nous visons la grande époque de la French Theory et du poststructuralisme –, on s’était moqué du « style» Barthes, d’aucuns parlaient de « jargon ». Or il se trouve que ce « style », et ce « jargon » sont pour nous aujourd’hui devenus comme une koinè intellectuelle. Barthes est encore avec nous, parmi nous, en nous. Nous avons « intériorisé » Barthes.
L’hypothèse au départ de ce colloque suggère que, si Barthes n’est pas passé de mode, alors que la mode était un de ses sujets – mais il n’y a pas de paradoxe –, si Barthes, en d’autres mots, n’est pas un dinosaure dont l’archéologue reconstruit patiemment le squelette – on le fait aujourd’hui pour Foucault Lacan, Deleuze –, c’est que Barthes était d’emblée, résolument, systématiquement et passionnément critique et écrivain. Etre critique et écrivain, à la fois, voilà qui vous protège contre l’obsolescence, qui vous garantit une survie, comme penseur, comme intellectuel.
A nous aujourd’hui de penser les raisons, les conditions, ainsi que le dispositif que met en place cette intéressante alliance : penser est écrire, écrire est penser. Etre grand intellectuel est aussi être grand écrivain. Barthes nous apprend comment gérer ce mélange des genres. Barthes n’est pas notre passé, il est notre avenir.