Emotions, Sentiments, Passions dans les récits d’enfance et de jeunesse
Journées d’études en Littérature de jeunesse 2016
Jeudi 17 et vendredi 18 novembre 2016
(E. A. 1061 – ALiTHila), Université de Lille
Dans son Traité des passions de l’Ame, René Descartes estime qu’il n’existe que six « passions primitives » : « l’Admiration, l’Amour, la Haine, le Desir, la Ioye et la Tristesse ; Et que toutes les autres sont composées de quelques unes de ces six, ou bien en sont des especes. » (Article LXIX) Les passions du philosophe sont à peu près homologables aux émotions contemporaines dont on peut considérer en première approche qu’elles comportent deux constituants : une expérience subjective (les passions ci-dessus, au nombre de plusieurs dizaines issues de la combinatoire avec les passions de base selon Descartes) et une expression communicative par les gestes, les mimiques, les attitudes, qui exprime l’excitation ou l’inhibition, et en est le signal.
Très tôt, le petit enfant fait l’expérience des émotions de sorte que l’Education Nationale propose aux élèves de la grande section de maternelle (5ans) d’aborder le champ lexical des émotions en précisant toutefois qu’ « il est important de décentrer les élèves de leurs propres émotions. A cet effet, il est conseillé d’utiliser les contes traditionnels […] et des albums de littérature de jeunesse. » (éduscol, ressources pédagogiques, fév. 2014) De fait, les contes traditionnels ne sont pas réputés pour mettre en scène des passions mais plutôt des actions, or le conte Les Fées, pour ne citer que celui-là, a pour motifs la jalousie, l’orgueil, l’amour et la haine. Pour sa part, Gudule publie chez Lito un album intitulé 10 contes d’amour (illustré par Mayalen Goust, 2007), récrivant et regroupant des contes de divers pays sous une même thématique passionnelle. Le célèbre album, qui met en scène la sorcière Cornebidouille (de Magalie Bonniol et Pierre Bertrand, L’école des loisirs, 2003), tourne autour de l’absence de peur face à une sorcière ridiculisée par l’enfant. Les romans de la comtesse de Ségur, ceux d’Hector Malo ou de Tolkien laissent également une large part aux émotions. La littérature d’enfance et de jeunesse ne cesse de faire appréhender aux enfants les émotions à travers celles subies par les personnages des récits qui leur sont destinés.
Au cours de ces journées, les participants pourront entre autres se demander comment ces sentiments, émotions et passions dans les récits pour jeune public sont textualisés par les auteurs, dans quelle mesure ils sont adaptés au public selon l’âge notamment et selon l’époque, comment leurs manifestations sont typifiées et quelles sont leurs structures, selon des approches variées : littéraires, linguistiques, sémiotiques, pédagogiques ou anthropologiques.
Les propositions de communication (titre, résumé de 1000 caractères maximum, mots clés, et références bibliographiques) doivent être accompagnées d’une brève biobibliographie (statut, établissement et équipe d’accueil ainsi que les principales publications) sont à adresser au plus tard le 10 septembre 2016 aux adresses suivantes :
bochracharnay@aol.com ; bochra.charnay@univ-lille3.fr
Les communications retenues et présentées lors des journées d’études feront l’objet d’une publication.