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"Robin chantiers" : liance, reliance, et déliance dans les écritures de Régine Robin / “Robin chantiers” : linking, relinking, and delinking in the writings of Régine Robin

Publié le par Université de Lausanne (Source : Kathlenn Gyssels)

"Robin chantiers" : liance, reliance, et déliance dans les écritures de Régine Robin

“Robin chantiers” : linking, relinking, and delinking in the writings of Régine Robin

 

Régine Robin-Maire (née Rivka Ajzersztejn, 1939 à Paris) est décédée à Montréal le trois février 2021 après une longue maladie. Écrivaine, historienne, traductrice et sociologue, diplômée de la Sorbonne en géographie (1962) et en histoire (1963), elle s’est consacrée à l’histoire de la société française durant la Révolution, de la féodalité de Boulainvilliers à Tocqueville et sur les rapports entre histoire et linguistique du discours.

Régine Robin a débuté sa carrière comme professeure d'histoire dans un lycée de Dijon (1963-1967) avant de passer à l'Université Paris X. Elle émigre à Montréal en 1977, où elle occupera le poste de professeure de sociologie à l'Université du Québec à Montréal à partir de 1982. L'une des pionnières de l'analyse du discours, elle a aussi contribué à l'analyse sociologique de la littérature, en collaboration notamment avec Marc Angenot. Les ouvrages de fiction de Régine Robin comme ses nombreux ouvrages d'histoire et de sociologie portent sur les thèmes de l'identité, de la culture, de la mémoire collective et de la judaïté (interrogeant les concepts de judéïté, d’identité marrane, etc.). Romancière d’un corpus concis mais combien pénétrant (La Québécoite, L’Immense Fatigue des pierres, Cybermigrances), Robin se profila aussi comme l’archiviste de demain. Depuis Le Naufrage du siècle, elle entremêle histoire, mémoire, questionne les littératures mineures, l’héritage de la culture yiddishophone. Bref, elle touche à tout ce qui à la mémoire culturelle relative à la Shoah et à d’autres violences extrêmes. Elue membre de la Société royale du Canada en 1988, son dernier et vingtième livre porte à nouveau un titre plein de symbolisme : Ces lampes qu'on a oublié d'éteindre (2020) et porte sur sa fascination de longue date pour l’œuvre de Patrick Modiano.

Confinée à Montréal, elle avait encore un dernier projet, un livre sur l’écriture et l’Histoire… qui paraîtra à titre posthume. Confinée à Montréal, elle travaillait encore à un nouveau titre : Les ombres de la mémoire. 

Robin allait donner une dernière conférence à l’Institut d’Etudes Juives de l’Université d’Anvers les 3-4 mai à l’Université d’Anvers, entourée d’un nombre de chercheurs internationaux. Malgré le Prix du Gouverneur général en 1986 pour La Québécoite, le Grand prix du livre de Montréal en 2001 pour Berlin Chantiers, l'œuvre de Régine Robin reste sous-exposée, tant en français qu'en anglais, et plus généralement dans le milieu académique international. Ni en France, ni au Canada, ses travaux et ses romans n’ont reçu l'attention qu’ils méritent. Pourtant, Robin étudie la culture du souvenir autour de la Shoah («le roman mémoriel», «la mémoire saturée»), l'espace muséal et le roman post-identitaire. Ses essais sur Kafka, Modiano, Perec, Derrida et bien d'autres en font une figure centrale qui devrait se tenir aux côtés de Marthe Robert, Paul Ricoeur, Memmi. Elle est la romancière-historienne, l’essayiste muséologue et sociologue, romancière d’un corpus concis mais combien pénétrant (La Québécoite, L’Immense Fatigue des pierres, Cybermigrances). Rivka A. alias Régine Robin publia l’an dernier un essai sur Patrick Modiano et ses romans : Ces lampes qu’on a oublié d’éteindre, son dernier et vingtième.

Avec cet Appel à communications, nous tenterons de faire le point sur son œuvre vaste et versatile, sondant les messages pour la mémoire de demain. Rivka n’aura pas éteint sa lampe avec ce Collectif fait suite à un Hommage tenu à l’Université d’Anvers (3-4 mai 2021).

https://www.uantwerpen.be/en/research-groups/ijs/lectures-and-conferences/conferences/regine-robin/

L’ouvrage bilingue pourra accueillir des articles sur les axes suivants :

Rivka dans le bistro, métro. « Pratiques d'espace » (Michel de Certeau): flâneries et déambulations urbaines; villes-palimpsestes, villes-amnésiques, villes-gigognes

Le Babel robinien : L’amour de la langue et les questions liées à l’entre-langue

« Mère perdue sur le WWW » : les multimedia et les révolutions cybernétiques (L’hypertexte et l’hypermémoire)

Kaddish pour les disparus ; kabbale et Yiddishland

Scénariste et muséographe ? Robin face aux musées ouverts, fermés, publics et privés (visions muséales de Régine Robin, architecte de la post-mémoire dans les pratiques interartistiques)

Critique à la Robin et contrecoups pour la réception de l’œuvre robinienne au-delà des frontières géo-linguistiques et culturelles

Entre Nouveau Roman, Oulipo, et post-post (…)

Le Golem de l’écriture : Ecriture des limbes, fracture et failles romanesques, narrateurs-avatars

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Les propositions de travaux rédigés en français ou en anglais pourront être envoyés à kathleen.gyssels(at)uantwerpen.be en cc à ijs(at)uantwerpen.be avant le cinq septembre 2021.

Merci de spécifier votre axe et d’attacher en p.j. votre résumé de 150 mots, accompagné de votre notice bio-biblio de 100 mots (fichier word 12 TR)