
On devait à Thibaut Maus de Rolley, Élévations. L'écriture du voyage aérien à la Renaissance (Droz, 2011), dont Violaine Giacomotto-Charra avait rendu compte pour Acta fabula : "Fictions vagabondes". Il fait aujourd'hui paraître : Moi, Louis Gaufridy, ayant soufflé plus de mille femmes. Une confession de sorcier au XVIIe siècle (Les Belles Lettres). Le 30 avril 1611, un curé marseillais, Louis Gaufridy, est brûlé vif à Aix au terme d’un procès instruit par le parlement de Provence. Il est reconnu coupable d’avoir causé la possession diabolique de plusieurs religieuses d’Aix, ainsi que d’avoir initié à la sorcellerie l’une d’entre elles, la jeune Madeleine de Demandolx. Thibaut Maus de Rolley propose une nouvelle lecture de cet événemen tjudiciaire majeur du début du règne de Louis XIII. L’enquête s’articule autour des aveux livrés par Gaufridy à la justice, dans lesquels le prêtre raconte sa vie de sorcier, décrit les messes noires célébrées au sabbat et révèle avoir reçu du diable le pouvoir de rendre les femmes folles de désir en leur soufflant au visage. L'essai examine comment cette "confession" s’est forgée au cours du procès, avec en point de mire une question cruciale : lorsqu’ils passaient aux aveux, les hommes et les femmes accusés de sorcellerie n’étaient-ils que les récitants passifs des fantasmes des juges, ou prenaient-ils part à l’invention de ces histoires diaboliques ? Est-il possible d’entendre leur voix propre dans les dépositions consignées par les greffiers ? Fabula vous propose de feuilleter le livre…