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Pe(a)nser l’Occident à partir du littéraire. Occidentalisation, Post-Occident, Occidentalisme. Enquête dans la littérature contemporaine de langue française. XIVe Rendez-vous de la critique (Porto)

Pe(a)nser l’Occident à partir du littéraire. Occidentalisation, Post-Occident, Occidentalisme. Enquête dans la littérature contemporaine de langue française. XIVe Rendez-vous de la critique (Porto)

XIVe RENDEZ-VOUS DE LA CRITIQUE

Colloque international

PE(A)NSER L’Occident À PARTIR DU LITTÉRAIRE

OCCIDENTALISATION, POST-OCCIDENT, OCCIDENTalisme 

Enquête dans la littérature contemporaine de langue française

Caring for the world

Porto-FLUP-3-4 juillet 2025

Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. — P. Valéry

Dans la mythologie, l’Occident est le lieu de l’éclipsement transitoire du soleil, de son coucher quotidien. Or le crépuscule, ou le prétendu déclin de l’Occident, sont au cœur des débats géopolitiques actuels et cautionnent une méfiance, voire une détestation de cette aire civilisationnelle tenue tantôt pour (seule) responsable historique des méfaits de la colonisation et du façonnement du monde dont celle-ci a accouché, tantôt actuellement pour décadente dans les valeurs, et suicidaire dans la dérive de déconstruction engagée par une part considérable de ses élites intellectuelles, notamment en sciences humaines et sociales.

Cet état des lieux trouve beaucoup d’échos dans la pensée française, relayés et déclinés par des thématiques diverses : le déclinisme et le pessimisme (Onfray, 2017), la fin des grands récits (Lyotard, 1979), la mondialisation tant heureuse (Minc, 1997) que malheureuse (Guénolé, 2016), l’identité problématique qui s’en dégage (Finkielkraut, 2013), le déclin démographique (Todd, 2002), la crainte d’un remplacement ethnique et d’une fragmentation identitaire (Camus, 2011), le sentiment d’insécurité culturelle (Bouvet, 2025), voire l’intuition d’un subtil continuum de la colonisation dans les phénomènes migratoires et ses conséquences dans les contextes multiculturels occidentaux (Bonnamy, 2024), lesquels n’en reconfigurent pas moins pour autant l’identité de l’Occident.

D’ailleurs, l’hypothèse d’une discontinuité historique de l’Occident dans ses valeurs et ses codes culturels nourrit les débats et des récits qui se traduisent par des choix politiques et culturels marqués du sceau de la peur ou du repli. Pour beaucoup d’Occidentaux, se posent les questions pressantes de dépendances imprévues pour le numérique (EUA), l’économie (Chine) et la démographie (Afrique). 

Dans ce cadre, il s’avère pertinent de mesurer, à l’aune de la littérature contemporaine en français, le degré d’occidentalisation du monde, choisie ou subie, d’interroger les représentations que les pôles culturels se définissant, voire se revendiquant comme non-occidentaux, construisent de l’Occident et d’en dégager un possible « occidentalisme », corrélatif théorique et critique de l’orientalisme (Said, 1978), et d’envisager l’émergence inévitable ou conflictuelle d’un post-occident forgé par la mondialisation, les flux migratoires et la pensée de la déconstruction, décoloniale notamment.

En somme, l’Occident se trouve au carrefour d’un destin indéfinissable et introuvable, qui, pour d’aucuns, ne dépend plus de lui, que ce fait soit jugé positif ou régressif. Traversé par des courants et des discours contradictoires, qui vont de la déconstruction, du postcolonial, du décolonial et du cosmopolitisme le plus acharné à la méfiance à l’endroit d’une potentielle perte d’influence, d’identité et de souveraineté face au sud global, aux démocraties illibérales, à la migration massive, l’Occident se cherche une place dans le monde contemporain, dont il craint parfois d’être évacué, et une cohérence dans un monde où il semble le seul pôle civilisationnel à ne plus savoir se définir faute de socle social, politique, culturel, religieux et spirituel commun.

Or, le fait littéraire n’est pas étranger aux interrogations que l’Occident se pose aujourd’hui, et notamment en langue française, devenue idiome global bien au-delà de l’espace occidental. 

Dès lors, nous invitons les chercheurs à se pencher sur et illustrer cette problématique, simultanément littéraire et identitaire, à partir des axes suivants, dans le cadre exclusif du corpus littéraire (extrême-)contemporain en français (résumé de 200 mots maximum et une brève notice biobibliographique de 15 lignes maximum escomptés).

1. Représentations de l’Occident à partir de l’extérieur ;

2. Autoreprésentations critiques et problématiques de l’Occident ;

3. Indices de post-occident ;

4. Déclinaisons de l’occidentalisation du monde ;

5. Occident : regards post/décoloniaux et postindépendances ;

6. Occident : care et écologie des cultures.

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Délai de soumission : 12 mai 2025

Courriel : rdvcritique14@gmail.com

Langue de travail : français 

Organisation : José Domingues de Almeida et Maria de Fátima Outeirinho

Partenaires : FLUP – APEF – ILCML