Fêtes de fin (numéro 12 de la Revue d'études culturelles, appel à articles)
Le numéro 12 de la Revue d’études culturelles propose de s’intéresser aux « fêtes de fin » : fêtes de fin d’année, célébrations culturelles marquant les fins de saisons, cérémonies de clôture institutionnelles (des Jeux Olympiques, de congrès scientifiques, de réunions politiques) ou familiales (mariages, ruptures ou enterrements) pourront être abordées en tant qu’usages, de représentations et de récits de la fin comme fête.
- On s’intéressera ainsi aux modalités de représentation des fins de cycles (de vie, d’époque, de saison), sur tous les supports médiatiques, en insistant sur leurs registres spécifiques et leurs modes d’expression (mélodrame ? comédie ? film sentimental ? intrigue policière ?). On pourra également se pencher sur les contenus des revues de fin d’année du XIXe siècle, ou sur les programmations télévisuelles particulières (Le Père Noël est une ordure, ou Home alone, régulièrement diffusés lors des congés de fin d'année, au côté des bêtisiers, jeux, rétrospectives, hommages, bilans). Dans le même ordre d’idées, on pourra aussi penser aux procédés publicitaires et médiatiques de ventes du « dernier concert », de la « dernière tournée », des « derniers adieux ».
- Dans le cadre de réflexions sur le travail, l’analyse des représentations (comiques, parodiques, mélancoliques, sociales ou franchement terrifiantes) de pots de départ, souhaités ou non, de leurs usages, de fêtes relatives à la retraite et des codes de ce type de scènes sera bienvenue également.
- L’analyse comparatiste sera particulièrement prisée, par exemple dans les analyses des « coming of age » américains, marqués par des « fêtes de fin », bal de promo (Carrie) ou dernière journée de lycée, à comparer éventuellement avec les « films de bac » français.
- Les modalités des récits impliquent parfois un regard rétrospectif et une nostalgie, par exemple autour du « dernier été » (Le jardin des Finzi-Contini), de la « dernière fête » (Fanny et Alexandre de Bergman) qui a réuni toute la famille avant un décès ou un événement historique majeur. Inversement la « fête de fin d’année » peut être marquée par des débordements, des délits dont le souvenir est douloureux voire traumatique (de La Bûche à Festen). Fin d’année et désir de fin ou d’en finir (La vie est belle, de Frank Capra) autoriseront des réflexions sur ces événements festifs que peuvent être aussi les deuils et les enterrements (Adieu Berthe).
- L’usage des fêtes de fin d’année dans les films d’horreur ou dans les fictions policières (Huit femmes de Robert Thomas et de François Ozon) pourra aussi retenir l’attention. Règlements de comptes, ruptures et crimes ne sont pas en reste dans les représentations des fêtes de fin : agacement, haine, fatigue, incompréhension et perte de repères peuvent accompagner les déplacements géographiques et les rencontres non-désirées qu’impliquent ces moments festifs. Leur insincérité, leur artificialité et leur violence sous-jacente doivent être interrogées.
- Fêtes de fin de guerre et de fins du monde, derniers banquets, dernières représentations, fins de règnes, dernière séance et derniers bals sont autant de motifs structurants, dont des analyses comparées intermédiales (cinéma, peinture, musique, littérature) pourront relever le fonctionnement.
- « Faire une fin » : il s’agira aussi de se demander en quoi la fête de fin coïncide avec la fin de la diégèse, libérant la joie du spectateur et de la spectatrice, du lecteur et de la lectrice, offrant un « finale » spectaculaire et redoublé, vu de façon festive (Le Sens de la fête) ou ironique, raillant ses objets comme les feux d’artifice et les flonflons (Combat de nègre et de chiens de Koltès).
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Propositions à adresser pour le lundi 27 janvier 2025 : 500 mots maximum en français avec un titre, accompagnées d’une bio-bibliographie à florence.fix(@) univ-rouen.fr.
Réponses seront données sous quinzaine après échéance de l'appel et les articles acceptés seront attendus pour le 15 avril 2025.