Apollinaire et les genres
Colloque de Stavelot, les 4 &5 septembre 2025
Appel à communications
La question des genres est d’actualité : elle nourrit la réflexion contemporaine dans de nombreux domaines, dont, évidemment, la littérature.
Soucieux de lier les études apollinariennes avec les tendances les plus récentes de la recherche, il nous a paru que le thème pouvait concerner notre poète Guillaume Apollinaire de façon multiple et appropriée. La question du féminin et du masculin paraît l’avoir occupé tout au long de sa vie et de sa carrière littéraire et constituer un axe important de son œuvre, tous genres d’écriture confondus.
Est-il besoin de rappeler quelques éléments relatifs à cette problématique, tout autant biographiques que littéraires ?
Apollinaire est celui qui a écrit : « Mais j’avais la conscience des éternités différentes de l’homme et de la femme » (« Onirocritique »).
En 1909, il a forgé un canular pour lequel il s’est « travesti » en femme pour produire, sous le pseudonyme de Louise Lalanne plusieurs critiques et poèmes.
Les Mamelles de Tirésias ont pour objet la question des genres, de leur définition, de leurs répartitions, mais aussi le thème de changement de sexe.
Et il a revendiqué d’avoir « rebaptisé les rimes » masculines et féminines.
Les catégories du féminin et du masculin, des « femmes » et, dans une moindre mesure, des « hommes », sont omniprésentes et paraissent s’opposer dans Alcools et ailleurs (« voix virile », « bleu féminin »).
Dans Calligrammes et ailleurs, les réalités du front (canons, tranchée) sont fortement sexualisées et sexuées (« virilités […] ô canons» ; « les tranchées s’ouvraient comme des femelles devant les mâles »).
Les œuvres de prose, où dominent les personnages masculins, ne manquent pas de figures féminines dont la fonction est fortement symbolique (Viviane, Morgane, Tristouse Ballerinette, Elvire Goulot…). Et certains récits ne manquent pas de donner une dimension sociale voire politique à cette problématique.
La liste n’est nullement exhaustive. Tous les pans de l’œuvre — poésie, théâtre, prose narrative, œuvre pornographique, critique, correspondance — sont propres à fournir des questions et des corpus intéressant notre question centrale.
Les propositions de communications, accompagnées d’une très courte notice bio-bibliographique, prendront la forme d’un argument ou d’un résumé d’une demi-page maximum.
Elles seront adressées à Daniel Delbreil et Gérald Purnelle, pour le 15 février au plus tard.
cddelbreil@gmail.com ou bien daniel.delbreil@sorbonne-nouvelle.fr