Au miroir des langues: la traduction réflexive/ In the Mirror of Languages: On reflexive Translation
Appel à contributions
Les études seront réunies et présentées par Esa Hartmann (Université de Strasbourg) et Patrick Hersant (Université Paris VIII)
et publiées aux Éditions des Archives Contemporaines (Paris)
dans la collection « Multilinguisme, traduction, création » dirigée par Olga Anokhina (CNRS/ITEM).
Au miroir des langues : la traduction réflexive
Avant-texte, intratexte, paratexte
Consacrées aux diverses questions de traduction comme au processus traductif lui-même – que ce soit dans une perspective linguistique, stylistique, génétique ou culturelle –, les multiples facettes du discours du traducteur représentent l’objet central que ces études se proposent d’explorer. Le traducteur, surtout s’il est lui-même écrivain, est souvent aussi traductologue en ce qu’il accompagne son travail d’une dimension réflexive et critique. Miroir de l’acte traductif reflétant l’ethos du traducteur et son art poétique, le discours traductologique peut alors investir trois niveaux différents de la création : l’avant-texte, l’intratexte et le paratexte.
L’avant-texte.
Un « art de la traduction » en filigrane
Apparaissant sur les manuscrits et les brouillons du traducteur, les traces sinueuses du processus traductif dévoilent une genèse créatrice : le cheminement d’une transposition en train de naître. Celle-ci déploie un éventail de variantes et de réécritures où transparaît, en filigrane, l’art poétique du traducteur. Le corpus avant-textuel peut ainsi être lu et interprété comme miroir d’un discours traductologique où, progressivement, éclot l’avènement d’une traduction en acte. Les choix opérés par l’auteur de la traduction s’avèrent d’autant plus éloquents de cet art implicite du traduire qu’ils dessinent, plus ou moins subrepticement, une position éthique, voire politique derrière le style de l’auteur-traducteur.
L’intratexte.
Traduire entre les lignes ou réécrire dans une autre langue :
genèse plurilingue et autotraduction
L’activité d’autotraduction ouvre la genèse de l’oeuvre littéraire à un nouvel horizon linguistique. Consécutive, l’autotraduction classique se distingue de la genèse plurilingue, régie par le principe de la simultanéité. La dimension chronologique et paradigmatique dans laquelle évolue l’avant-texte autotraductif est ici projetée sur l’espace synchronique et syntagmatique de la création intratextuelle du manuscrit bilingue ou plurilingue. Entre les lignes de son texte naissant, l’auteur se livre à une invention interlinguistique en passant d’une langue à l’autre : l’acte traductif est ainsi mis en abyme. Dans les deux cas, l’autotraduction devient l’espace privilégié d’un nouveau discours critique et traductologique : le détour par une autre langue illumine la sémantique et la stylistique du texte de départ, et les choix de l’écrivain plurilingue conditionnent l’art poétique par excellence de la traduction.
Le paratexte.
Critique du traduire et ethos du traducteur
C’est dans l’espace périphérique entourant l’oeuvre traduite que le discours du traducteur a lieu d’être explicite. Préface, postface, correspondance avec l’auteur ou l’éditeur – toutes ces formes paratextuelles portent avec profit le témoignage du traducteur. Elles présentent non seulement sa posture éthique, mais aussi sa vision de la poétique de l’oeuvre traduite ainsi qu’un commentaire de sa genèse. Miroir de l’acte créateur à l’oeuvre dans toute entreprise de traduction, le paratexte révèle souvent, en dehors de la traditionnelle captatio benevolentiæ, un passage conventionnel où se noue un pacte de lecture entre le traducteur et son lecteur, entre l’écrivain et son traducteur.
Les propositions d’articles seront envoyées aux adresses électroniques suivantes :
esahartmann@yahoo.fr et patrickhersant@orange.fr
La date limite d’envoi pour les propositions d’articles est fixée au 1er juillet 2017.
La version finale des articles est attendue pour le 1er décembre 2017.