Fonte et dissolution : une esthétique contemporaine ? / Melting and dissolution: a contemporary aesthetic?
Fonte et dissolution : une esthétique contemporaine ? /
Melting and dissolution: a contemporary aesthetic?
Appel à contributions
(english version below)
« Où sont les neiges d’antan ? », demandait le poète François Villon, une interrogation qui nous rend aujourd'hui nostalgique des rudesses et du manteau blanc des paysages hivernaux. Adam Gopnik l’interprète ainsi, illustrant l’idée de la perte esthétique et affective de l’hiver dans le cadre du dérèglement climatique, dont le réchauffement est un symptôme :
Je songe ici bien sûr à la dévastation du Nord, à l’avènement du changement climatique causé par l’homme et à la perte effective de l’hiver. […] La liste des pertes que nous risquons de subir, des villes transformées en marécage à la fonte des icebergs en passant par la transformation irrévocable d’environnements entiers, a été dressée, la suite prophétisée. […] Et bientôt, à ces latitudes, la toundra va commencer à se réchauffer, le pergélisol à fondre et le gaz carbonique à s’échapper : la toundra, de grand climatiseur de la nature, deviendra une source de chaleur supplémentaire. La fin du monde n’est peut-être pas pour demain, mais nous risquons d’assister — et plus vite que nous l’imaginons — à la fin de l’hiver tel que nous le connaissons (Gopnik, 2019, p. 268-270).
Si ce ressort narratif, et presque rhétorique, n’est pas récent, ainsi que le souligne François Walter, puisqu’il revient de manière cyclique, il est renouvelé et actualisé dans les productions contemporaines. Elles-mêmes sont alimentées par une narration de l’inquiétude s’imprégnant des pratiques discursives et culturelles (médias, littérature, films, chansons, etc.), à divers degrés. Et, à l’heure de l’Anthropocène, ce temps où la cyclicité des saisons n’a plus cours, car leur immuabilité est ébranlée (Bensaude-Vincent, 2021), les repères climatiques caractéristiques de l’hiver s’estompent dans les forêts occidentales (Wohlleben, 2017).
Par ailleurs, la fascination croissante pour les fictions catastrophiques démultiplie l’effet d’écho de cette narration. Le fantasme de la fin du monde, d’une finitude ou de nos fins, est au cœur des fictions de l’Anthropocène (Trexler, 2015 ; Boulard, 2018 ; Engélibert, 2019). Au sein de ces climate fictions, quelle part d’entre elles met l’accent sur une esthétique de la fonte et de la dissolution ?
L’imaginaire de l’hiver est intrinsèquement attaché au Nord (arctique) dans la pensée occidentale — le froid, la neige, l’hiver sont des schèmes de « l’imaginaire du Nord » (Chartier, 2018) —, et cet espace, plus encore que les autres, est victime des effets du changement climatique. La fragilité des paysages glaciaires a pour conséquence leur dissolution, leur évaporation face à la hausse des températures. Mais le Nord n’a pas l’apanage de cette saison ni du froid, bien que la perte, physique et affective, de ces deux composantes soit un préjudice pour les habitants des espaces polaires (Watt-Cloutier, 2018), et l’Hiver est un chronotope en soi (Walter, 2013).
Deux mouvements nous semblent se dégager de la dissolution de l’hiver dans les corpus contemporains. D’une part, les territoires associés à cette saison se réchauffent, voire « s’étéisent », inversant alors le paradigme climatique (Blå [La Fin des océans], Maja Lund, 2017 ; Extincta, Victor Dixen, 2019 ; Greenland. Le dernier refuge, Ric Roman Waugh, 2020), provoquant des conflits pour les ressources et illustrant les théories de « Heat Death » selon lesquelles la sécheresse et le réchauffement de l’atmosphère seraient tels que la vie disparaîtrait de la planète (Boia, 2004).
D’autre part, un imaginaire de la montée des eaux est également à l’œuvre dans les fictions, appuyé sur des réactualisations du mythe du Déluge (Trexler, 2015), dans un déversement des glaces fondues sur le reste de la planète (After the Flood: A Novel[Quand les eaux auront englouti la Terre], Kassandra Montag, 2020 ; Climax, Thomas B. Reverdy, 2021), réveillant inévitablement les croyances d’une fin du monde. La dépendance accrue de l’humain à la technologie favorise parallèlement l’exacerbation des craintes des cataclysmes climatiques liés à l’eau : « Les pluies abondantes, les chutes de neige, les grands froids sont toujours susceptibles de produire des calamités, ou, au moins, des dérèglements » (Boia, 2004, p. 106) sur les infrastructures (transports, habitation, etc.). Une crainte alimentée par la peur de la fonte totale des pôles, du fait d’une hausse des températures, redessinant la carte mondiale, réorganisant les modèles économiques et politiques.
La disparition de l’hiver suscite ainsi deux récits en miroir, et deux inquiétudes contradictoires, celle de l’assèchement des terres, et celle de leur engloutissement sous les eaux. Ces deux récits, au sein des narrations apocalyptiques, s’ils véhiculent les peurs d’un effondrement écologique (Diamond, 2009), révèlent en fait l’inquiétude des écroulements sociétaux.
Les « fins du monde » offrent un baromètre sensible de la marche de l’histoire. […] Pour une société complètement immobile (modèle, évidemment, théorique), la « fin » aurait peu de sens. En revanche, quand il y a une accélération du processus historique, s’accumulent une multitude de facteurs favorisant l’imaginaire apocalyptique : ruptures, dysfonctionnements, peur de l’inconnu, déchirements du tissu social, multiplication des catégories déracinées ou marginalisées… (Boia, 2004, p. 153).
Les phénomènes d’accélération marquent le passage d’une stabilité mondiale relative, dont les changements seraient à peine perceptibles, à un monde où la précipitation des modes d’action, empêchant ainsi leur fixation en habitude et routine : c’est le phénomène de « modernité liquide » (Bauman, 2013). La métaphore liquide soutient pour le philosophe une critique du consumérisme et l’individualisme, dont les conséquences entraînent une liquéfaction de la société. Le lien de causalité entre la liquéfaction d’une société et les angoisses écologiques s’exprime selon lui par la prise de conscience du mauvais usage des ressources planétaires, reflétant un sentiment de péremption, matérielle et humaine, source des angoisses de dissolution contemporaines[1].
Un précédent numéro de la revue Cultural Express dédié à l’hiver, ses manifestations, ses célébrations et son inquiétant potentiel de destruction, publié en 2020, ouvrait la voie aux Winternal studies (Freyheit, Wuillème, 2020). L’une des études portant sur la veine hollywoodienne des disasters movies fait la part belle à l’hivernité et ses promesses de catastrophes climatiques liquides : « Toutes images qui associent les hantises de la dégénérescence, de l’Apocalypse, de la déglaciation des pôles, du réchauffement climatique et de la montée des eaux, du choc des civilisations, de l’hiver nucléaire, du Déluge, du Ragnarök, de la fin de l’Histoire, d’une ultime extinction massive, de la mort thermique de l’univers » (Hubier, 2020). À la suite de ce numéro, nous souhaitons interroger le paradigme de la fonte, de la dissolution, de la liquéfaction et inversement de l’assèchement. À cette fin, les contributions se concentreront sur la disparition de la saison hivernale dans les productions contemporaines, fictions ou non-fictions, afin de mettre en lumière l’articulation entre la perte affective de cet imaginaire et ce que les sociétés contemporaines perçoivent d’elles-mêmes[2].
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(English version)
“Where are the snows of yesteryear?” asked the poet François Villon, a question that nowadays makes us nostalgic for the harshness and white coat of winter landscapes. Adam Gopnik interprets it this way, illustrating the idea of the aesthetic and emotional loss of winter in the context of climate change, of which global warming is a symptom:
Obviously I’m thinking about the desolation of the North and the coming of man-caused climate change, and with it the actual loss of winter. […] The catalogue of what we stand to lose, in cities swamped and icebergs melting and environments irrevocably altered, has all been written about and prophesied. […] And somewhere soon along this loop, the tundra will start heating up as the permafrost melts and all the carbon escapes; instead of being a great cooling force in nature, the tundra will become one more source of warmth. We may not be coming to the end of the planet, but we may truly be coming — and sooner than we might expect — to the end of winter as we have known it (Gopnik, 2011, p. 239-241).
If this — almost rhetorical — narrative is not recent, as its cyclical ways are pointed out by François Walter, it is renewed and updated in contemporary productions. They themselves are fed by a narrative of anxiety impregnated with discursive and cultural practices (media, literature, films, songs, etc.), at various levels. And at the Anthropocene epoch, where the cyclicality of seasons no longer holds sway, the characteristic climatic markers of winter are fading in the western forests (Wohlleben, 2017), as their immutability has been shaken (Bensaude-Vincent, 2021).
Moreover, the growing fascination for catastrophic fictions multiplies the echo effect of this narrative. The fantasy of the end of the world, of a finitude, or of our ends, is at the heart of Anthropocene fictions (Trexler, 2015; Boulard, 2018; Engélibert, 2019). How much are these climate fictions emphasizing an aesthetic of melting and dissolution?
The imagined winter is intrinsically attached to the (Arctic) North in Western thought – cold, snow, winter are ideas of “the Imagined North” (Chartier, 2018) –, and this region, even more than others, is a victim of climate change. The fragility of glacial landscapes results in their dissolution, their evaporation as facing rising temperatures. But the North neither have the prerogative of this season nor of the cold, although both the physical and emotional loss of these two components is a detriment for the inhabitants of polar spaces (Watt-Cloutier, 2018). And Winter is a chronotope itself (Walter, 2013).
In contemporary corpora, two movements seem to emerge from the dissolution of winter. On the one hand, the territories associated with this season are getting warmer, or even “summerliked”, thus reversing the climatic paradigm (Blå [The End of the Ocean], Maja Lund, 2017; Extincta, Victor Dixen, 2019; Greenland, Ric Roman Waugh, 2020), provoking conflicts over resources and illustrating the "Heat Death'' theories, according to which drought and atmospheric warming would be such that life would disappear from the planet (Boia, 2004).
On the other hand, an ideation of rising waters is also brought forward in fictions, based on the re-actualizations of the myth of the Flood (Trexler, 2015), with a spill of melted ice on the rest of the planet (After the Flood: A Novel, Kassandra Montag, 2020; Climax, Thomas B. Reverdy, 2021), inevitably awakening beliefs of a world end. At the same time, the increased dependence of humans on technology is leading to a heightened fear of water-related climatic disasters: “Heavy rain, snow and cold spells are always likely to produce disasters, or at least disruption” (Boia, 2005, p. 97) on infrastructures (transport, housing, etc.). A fear fueled by the apprehension of the absolute melting of the poles, due to rising temperatures, redrawing the world map, reorganizing economic and political models.
The disappearance of winter thus creates two mirrored narratives, and two contradictory anxieties, the one of the drying up of the land, and the one of its engulfment under water. These two narratives, within the apocalyptic narratives, as much as they convey the fears of an ecological collapse (Diamond, 2009), reveal in fact the anxiety of societal collapses.
“Ends of the world” provide us with a sensitive barometer of the march of history. […] For a completely static society (a theoretical model), the “end” would have little meaning. However, an acceleration of historical processes entails an accumulation of factors – malfunctions, breakdowns, fear of the unknown, social disintegration, greater deracination or marginalization – that stimulate the apocalyptic imagination… (Boia, 2005, p. 138).
The phenomena of acceleration mark the passage from a relative global stability, of which changes would be barely perceptible, to a world where the precipitation of modes of action prevent their fixation as habit and routine: this is the phenomenon of “liquid modernity” (Bauman, 2013). For the philosopher, the liquid metaphor upholds a critique of consumerism and individualism, which consequences lead to a liquefaction of society. The causal link between the liquefaction of a society and ecological anxieties is, according to him, expressed by the awareness of the misuse of planetary resources, reflecting a sense of both material and human expiration, source for contemporary anxieties of dissolution[3].
A previous issue of Cultural Express dedicated to winter, its manifestations, its celebrations and its disturbing potential for destruction, published in 2020, has opened the way to Winternal studies (Freyheit, Wuillème, 2020). One of the studies about disaster movies focused on winterness and its promise of liquid climate catastrophes: “All images that combine the dreads of the decay, the Apocalypse, the deglaciation of the poles, the global warming and rising waters, the clash of civilizations, the nuclear winter, the Flood, the Ragnarök, the end of History, an ultimate mass extinction, the heat death of the universe[4]” (Hubier, 2020). Following this issue, we aim to question the paradigm of melting, dissolution, liquefaction, and on the opposite, drying. In this sense, the contributors will study the disappearance of the winter season in contemporary productions, fictions or non-fictions, in order to highlight the articulation between the affective loss of this ideation and what contemporary societies perceive of themselves[5].
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Axes thématiques proposés / Thematic proposed
1. L’imaginaire de la fonte et de la dissolution : que restera-t-il de l’Hiver quand il aura fondu ? / The imagination of melting and dissolving: what will remain of Winter when it will have melted?
2. L’inondation : le monde sous les eaux ? / The flood: the world under water?
3. L’ « étéisation »des territoires ? / The “summerlikation” of territories?
Mots-clefs / Keywords
Intermédialité, interdisciplinarité, écocritique, imaginaire(s) de fin du monde, esthétique de la fonte et de la liquéfaction, dérèglement climatique, hiver, inondation/sécheresse * Intermediality, interdisciplinarity, ecocriticism, imagination(s) of the end of the world, aesthetics of melting and liquefaction, climate disruption, winter, flooding/drought
Modalités / Terms
La publication en ligne sera accueillie par la revue d’études culturelles en ligne Cultural Express dirigée par Matthieu Freyheit et Victor-Arthur Piegay, de l’Université de Lorraine. Le numéro sera dirigé par Marie-Lou Solbach, de l’Université de Strasbourg.
Les propositions d’articles, en français ou en anglais, d’environ 400 mots (avec titre et corpus), accompagnées d’une courte biographie peuvent être envoyées avant le 30 septembre 2022, à l’adresse suivante :smarielou@gmail.com
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The online publication will be hosted by the online cultural studies journal Cultural Express edited by Matthieu Freyheit and Victor-Arthur Piegay, from the University of Lorraine. The issue will be edited by Marie-Lou Solbach, from the University of Strasbourg.
Proposals for articles, in French or in English, of about 400 words (with title and corpus), accompanied by a short biography, can be sent before September 30, 2022, to the following address: smarielou@gmail.com
Calendrier / Calendar
Envoi des propositions – Submission of proposals : 16/10/22
Notifications d’acceptation – Notification of acceptance : 30/10/22
Envoi des articles retenus – Submission of selected articles : 30/04/23
Bibliographie non exhaustive / Bibliography
Baumann Zygmunt, La Vie liquide, Mesnil-sur-l’Éstrée, Fayard, 2013 [2005].
Beau Rémi, Larrère Catherine, Penser l’Anthropocène, Presses de Sciences Po, « Académique », 2018, en ligne : https://www.cairn.info/penser-l-anthropocene--9782724622102.htm
Bélisle Mathieu, Roy Alain (éd.), « Qui a peur des changements climatiques ? », L’Inconvénient, no 84, printemps 2021.
Bensaude-Vincent Bernadette, Temps-paysage. Pour une écologie des crises, Paris, Le Pommier, « Symbiose », 2021.
Berger James, After the End : representations of post-apocalypse, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1999.
Boia Lucian :
- La Fin du Monde. Une histoire sans fin, Paris, La Découverte, 1999 [1989].
- L’Homme face au climat. L’Imaginaire de la pluie et du beau temps [The Water in the Imagination], Paris, Les Belles Lettres, 2004.
Boulard Anaïs, Un monde à habiter : imaginaire de la crise environnementale dans les fictions de l’Anthropocène, thèse de doctorat en littérature comparée, sous la direction d’Anne-Rachel Hermetet, Université d’Angers, 2016, en ligne :https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01376541
Chartier Daniel, Qu’est-ce que l’imaginaire du Nord ? Principes éthiques, Harstad, Norvège, Canada, Arctic arts summit, Imaginaire | Nord, « Isberg », 2018.
Chartier Daniel, « Gloire au réchauffement de l’Arctique. La troublante lecture d’un roman anti-écologiste, “Erres boréales” (1944) », Bernier Valérie, Duvicq Nelly, Landreville Maude (éd.), Une exploration des représentations du Nord dans quelques œuvres littéraires québécoises, Montréal, Presses de l’université du Québec, 2012.
Chelbourg Christian, Les Écofictions : mythologies de la fin du monde, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2012.
Diamond Jared, Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie [Collapse. How Societies Chose to Fail or Succeed], Agnès Botz, Jean-Luc Fidel (trad.), Paris, Gallimard, 2009 [2005].
Eco Umberto, Chroniques d’une société liquide, Paris, Grasset & Fasquelle, 2017.
Engélibert Jean-Paul :
- Fabuler la fin du monde : la puissance critique des fictions d’apocalypse, Paris, La Découverte, 2019.
- Apocalypses sans royaume politique des fictions de la fin du monde, XXe-XXIe siècles, Paris, Classiques Garnier, 2013.
Freyheit Matthieu, Wuillème Tanguy (dir.), « Winter is coming : que sont nos hivers depuis Jack London devenus ? », Cultural Express [en ligne], n° 3, 2020, url :
https://cultx-revue.com/revue/winter-is-coming-que-sont-nos-hivers-depuis-jack-london-devenus.
Gopnik Adam, Hiver. Cinq fenêtres sur une saison [Winter. Five windows on the season], Paul Gagné, Lori Saint-Martin (trad.), Montréal, Lux Éditeur, 2019 [2011].
Hamelin Louis-Edmond, « Le mot hiver en français », Cahiers de géographie du Québec, Volume 50, no 139, 2006, p. 105-113.
Hubier Sébastien, « L’Armageddon de glace : pour une étude culturelle de l’hiver dans les films-catastrophe », Cultural Express [en ligne], no 3, 2020, « Winter is coming : que sont nos hivers depuis Jack London devenus ? », Matthieu Freyheit, Tanguy Wuillème (dir.), url : http://cultx-revue.com/article/larmageddon-de-glace-pour-une-etude-culturelle-de-lhiver- dans-les-films-catastrophe.
Lafargue Jean-Noël, Les Fins du monde de l’Antiquité à nos jours, Paris, François Bourin Éditeur, 2012.
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McFarland Sarah, Ecocollapse Fiction and Cultures of Human Extinction, Londres, New-York, Bloomsbury, « Environmental Cultures », 2021.
Montandon Alain, Écrire les saisons : cultures, arts et lettres, Paris, Hermann, 2018.
Rumpala Yannick, Hors des décombres du monde. Écologie, science-fiction et éthique du futur, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2018.
Schoentjes Pierre, Ce qui a lieu : essai d’écopoétique, Marseille, Éditions Wildproject, 2015.
Soudière Martin (de la), Quartiers d’hiver. Ethnologie d’une saison, Paris, Créaphis, 2016.
Suberchicot Alain, Littérature et environnement : pour une écocritique comparée, Paris, Honoré Champion, 2012.
Trexler Adam, Anthropocene Fictions. The Novel in a Time of Climate Change, Charlottesville, University of Virginia Press, 2015.
Walter François, Hiver : histoire d’une saison, Paris, Payot, 2013.
Watt-Cloutier Sheila, Le Droit au froid : Le combat d'une femme pour protéger sa culture, l'Arctique et notre planète [The Right to Be Cold: One Woman's Fight to Protect the Arctic and Save the Planet from Climate Change], Gérarld Barlld (trad.), Montréal, Écosociété, 2019 [2018].
Wohlleben Peter, L’Horloge de la nature. Prévoir le temps, comprendre les saisons, les animaux et les plantes, Cesena, Macro Éditions, « Le Fil Vert », 2017.
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[1] Par un effet de résonnance, l’isotopie liquide façonne le vocabulaire du numérique, phénomène ultra contemporain, renvoyant sans cesse la période actuelle à cette métaphore. Voir Marc Bernardot, « Plongée dans les métaphores et représentations liquides de la société numérique », Netcom [En ligne], 32-1/2 | 2018, url : http://journals.openedition.org/netcom/2886 ; DOI : https://doi.org/10.4000/netcom.2886.
[2] Adam Gopnik, Hiver. Cinq fenêtres sur une saison [Winter: Five Windows on the Season], Paul Gagné et Lori Saint-Martin (trad.), Montréal, Lux Éditeur, 2019, p. 272 : « Car notre idée, notre imagerie de l’hiver, est inséparable de notre conception de la mémoire et du passé. Si l’hiver se transforme, nous ne perdrons pas la compréhension que nous en avons, bien sûr, pas plus que ceux qui vivent sous les tropiques n’ont perdu la leur. Mais l’appareil, l’affect, le folklore, la mythologie de la mémoire et du monde minéral disparaitront – la sensation que nous avons de ces choses s’altérera et nous nous demanderons sans cesse, et pour l’éternité, où sont les neiges d’antan. Privée du souvenir de l’hiver, du Nord, de la neige, du cycle des saisons, notre civilisation perdra également au change, et cette perte sera aussi lourde, à sa manière, que celle subie par les Inuits ».
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[3] Through a resonance effect, liquid isotopia shapes the vocabulary of the digital, an ultra-contemporary phenomenon, constantly referring the current period to this metaphor. See Marc Bernardot, « Plongée dans les métaphores et représentations liquides de la société numérique », Netcom[En ligne], 32-1/2 | 2018, url : http://journals.openedition.org/netcom/2886 ; DOI: https://doi.org/10.4000/netcom.2886.
[4] We translate.
[5] Adam Gopnik, Winter, op. cit., p. 243 : “For the idea and imagery of winter has long been bound up with our ideas of memory and the past. We will not lose our sense of these things, of course, if winter changes, any more than those who live in torrid climates have lost theirs. But the apparatus, the affect, the folklore, the mythology of memory and the mineral world will go – the feel of the thing will alter, and we will ask where the snows of yesterday went all the time, and forever. Without our memory of winter, the North, the snow, the seasonal cycle, something will be lost to our civilization too, a loss as grave in its way as that of the Inuit”