Colloques en ligne

"Le coup de la panne". Ratés et dysfonctionnements textuels

 

Actes du colloque de Perpignan (15-17 mars 2018)

 

Organisé par l’axe Textes de l’EA 7397 CRESEM

 

Sous la direction de Nathalie Solomon

 

Les pannes textuelles (blancs, perte de contrôle par le narrateur, promesses non accomplies, fausses pistes, inachèvement…) ont permis à la critique de décrire le texte comme un espace d’intentionnalité où se déploie un programme narratif. Un texte (le plus souvent un récit) s’avance vers une réalisation que quelque chose vient contrarier, rendant l’accomplissement textuel aussi périlleux que les événements relatés dans l’histoire. Michel Charles exprimait cela clairement il y a déjà vingt ans : « Mettre au jour un dysfonctionnement n’est jamais que montrer, exhiber une dynamique textuelle, un mouvement, donc un déséquilibre, qui seul permet au discours d’"avancer". Pour suivre et comprendre le texte, le lecteur doit rectifier sans cesse son parcours et abandonner des pistes. » (Introduction à l’étude des textes, 1995).

 

Le récit est alors « dévoyé » selon la définition proposée lors d’un séminaire que l’équipe d’accueil VECT de l’université de Perpignan a tenu autrefois sous l’intitulé « avoiement, dévoiement, fourvoiement ». Plus tard, nos travaux sur l’impasse ont pensé les entreprises littéraires comme une succession d’écueils que les auteurs victorieux – ou pas – auront surmontés. Une fois la machine dégrippée, l’impasse est un facteur de dynamique textuelle, se retrouvant promue procédé de création.

 

Nous nous proposons ici de continuer dans cette direction en réfléchissant à ce qui se joue derrière le dysfonctionnement : un lecteur dupé, s’imaginant connaître sa destination, se trouve tout à coup pris au piège d’un dispositif qui le coince, qui l’arrête dans son élan et l’inquiète, comme si l’écriture intégrait la possibilité de son propre sabotage, comme si, en somme, on lui avait fait le « coup de la panne ». 

  

 

Textes réunis par Nathalie Solomon

et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.

DOI : https://doi.org/10.58282/colloques.5778