
La célébrité gagnée par La Cité des dames (récemment rééditée par Claire Le Ninan et Anne Paupert aux éd. Champion), a quelque peu éclipsé la production poétique antérieure de Christine de Pizan, qui reste largement inconnue du grand public. Elle nous est aujourd'hui rendue par Sarah Delale et Lucien Dugaz dans un volume intitulé Écrire d'amour, parler de soi (Le Livre de Poche, coll. "Lettres gothiques"), qui réunit cinq textes où la poétesse engage un dialogue ironique et doux-amer avec les codes et les acteurs de la culture courtoise au début du XVe siècle. Composés entre 1394 et 1403, les dits, ballades, rondeaux et virelais ici rassemblés sont autant des discours sur l’amour que des écritures de soi. Cette nouvelle édition critique revient aux manuscrits avec une perspective génétique qui donne à lire l’évolution de l’écriture poétique dans la carrière de l’autrice. Pour rendre sensibles le rythme et la force de la plume de Christine de Pizan, la traduction en regard du moyen français a été composée en vers mesurés. Fabula vous invite à découvrir l'ouvrage…
Paraît dans le même temps l'essai d'Andrea Valentini, La Cité des dames de Christine de Pizan entre philologie auctoriale et génétique textuelle (Droz), qui étudie la genèse et l’évolution linguistique et stylistique des deux versions de la Cité des dames, et s'emploie à mettre au jour la conscience linguistique comme le processus créateur de l'autrice à une période charnière pour le développement de la langue française et de sa littérature.