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Appels à contributions
Jacques Izoard (revue Textyles)

Jacques Izoard (revue Textyles)

Publié le par Marc Escola (Source : Eloïse Grommerch)

Appel à contributions

Dossier "Jacques Izoard"

Sous la direction d’Eloïse Grommerch, Félix Katikakis et Gérald Purnelle

Un appel lancé par Textyles, revue des lettres belges de langue française, pour un numéro à paraître à la fin de l'année 2026

Poète belge majeur de la seconde moitié du XXe siècle, auteur d’une œuvre reconnue au niveau international, important animateur de la vie poétique, Jacques Izoard demeure toutefois négligé par la critique universitaire, qui ne lui a consacré qu’un nombre restreint d’études, en dépit de l’important fonds d’archives conservé aux Fonds Patrimoniaux de la Ville de Liège. Seize ans après son décès, la présente livraison de Textyles se propose de combler cette lacune, en explorant, dans toute sa diversité, l’apport de Jacques Izoard.

L’intérêt majeur de la figure d’Izoard pour l’histoire littéraire belge tient sans doute avant tout à son caractère d’« homme-époque », pour reprendre une formule d’Anna Boschetti. La trajectoire de l’écrivain liégeois, actif dans le champ littéraire durant cinq décennies, accompagne en effet l’évolution de la poésie belge francophone. Héritier du surréalisme, qu’il parvint à dépasser sans pour autant le renier, attentif aux écritures les plus modernes pratiquées à l’étranger, animateur des revues Odradek et Mensuel 25 (qui publièrent, entre autres, Allen Ginsberg, Mathieu Messagier, Christian Prigent, Jean-Luc Parant et Jude Stéfan, ainsi que de nombreux poètes québécois et anglais, comme Denis Vanier, Josée Yvon, Paul Buck, etc.), instigateur de très nombreuses rencontres avec des poètes français ou originaires d’autres pays (Adonis, Jean-Pierre Faye, Lionel Ray, etc.), acteur central du transfert des Biennales Internationales de poésie de Knokke à Liège en 1984, Jacques Izoard contribua largement à ouvrir au monde le milieu poétique liégeois, jusqu’alors réputé pour son conservatisme et son « insularité » (Denis et Klinkenberg 2010). Par ailleurs, Izoard mit le pied à l’étrier de plusieurs générations de poètes dont beaucoup obtinrent plus tard la reconnaissance, d’Eugène Savitzkaya à Ben Arès en passant par Serge Delaive.

Si toutes les approches sont les bienvenues, le numéro entend en particulier explorer deux grands axes :

  • Un axe socio-historique. Les contributions pourraient porter un éclairage neuf sur le rapport de Jacques Izoard à l’institution littéraire belge (le Journal des poètes, les Biennales internationales de poésie, le pilier surréaliste, le travail éditorial, etc.) et sur son implication dans les échanges internationaux (France, Québec, Moyen- Orient, etc.). Au-delà de cet intérêt historique, le phénomène Izoard présente un indéniable intérêt théorique pour la sociologie de la littérature : il peut en effet, avec profit, être abordé au prisme des concepts de « réseau », d’« animateur de la vie littéraire », de « collectif littéraire », de « génération littéraire », etc.
  • Un axe poétique. Les contributions pourraient proposer des parcours ciblés dans l’œuvre foisonnante de Jacques Izoard, dont les traits généraux ont été mis en évidence par Gérald Purnelle et Daniel Laroche (Laroche 1992 et 2010, Purnelle 2006 et 2016). La poésie izoardienne se prête en effet à des analyses thématiques (les lieux, les objets, l’érotisme homosexuel, la dimension métapoétique, etc.) et stylistiques / rhétoriques (les « mots fétiches » d’Izoard, le multilinguisme, la tension entre répétition et variation, entre syntaxe et vers, etc.) mais aussi à une réflexion traductologique. Les perspectives monographique et comparatiste, les études questionnant les parentés, les influences, l’inscription de l’œuvre dans un contexte, seront toutes accueillies avec intérêt.

Calendrier et consignes de rédaction

Les propositions de 250-350 mots, accompagnées d’une brève notice biobibliographique, sont à envoyer aux directeur·ice·s du numéro, Eloïse Grommerch (eloise.grommerch@uliege.be), Félix Katikakis (felix.katikakis@uliege.be) et Gérald Purnelle (gerald.purnelle@uliege.be), pour le 15 juin 2025. Les réponses aux auteurs seront données le 1er août 2025. Les articles définitifs, qui ne dépasseront pas les 30 000 caractères (espaces comprises) et respecteront le protocole rédactionnel de la revue, seront attendus pour le 1er janvier 2026. Le numéro paraîtra à la fin de l’année 2026.

Bibliographie sélective

Izoard, Jacques, Œuvres complètes. Poésies (1951-2008), vol. I à III, textes présentés et édités par Gérald Purnelle, Paris, La Différence, 2006-2012.

Laroche, Daniel, « Resserrement et dispersion. La poésie de Jacques Izoard », Le Courrier du Centre International d’Etudes poétiques, no 188, novembre-décembre 1990, p. 29-45.

Laroche, Daniel, « Entre bègue et borgne », Textyles, no 36-37, « La bande dessinée contemporaine », 2010, p. 265-270.

Laroche, Daniel, « Postface », dans Jacques Izoard, La Patrie empaillée, suivi de Vêtu, dévêtu, libre. Poèmes, Bruxelles, Labor, coll. « Espace Nord », 1992, p. 319-339.

Purnelle, Gérald, « Postface », dans Jacques Izoard, J’apprenais à écrire, à être. Anthologie, Bruxelles, Espace Nord, 2016, p. 227-251.

Purnelle, Gérald, « Le groupe de Liège autour de Jacques Izoard », dans Denis Saint-Amand (dir.), La Dynamique des groupes littéraires, Liège, Presses universitaires de Liège, coll. « Situations », 2016, p. 167-178.

Purnelle, Gérald, L’écriture et la foudre. Jacques Izoard et François Jacqmin, deux poètes entre les choses et les mots, Bruxelles-Amay, Midis de la poésie – L’Arbre à paroles, 2016.