
Langues africaines : Rapport aux nations et enjeux d’enseignement (Université de Nouakchott, Mauritanie)
Langues africaines : Rapport aux nations et enjeux d'enseignement
Université de Nouakchott, 12 et 13 novembre 2025
Appel à communications
Soixante ans après les indépendances, la majorité des États africains maintiennent les langues européennes comme vecteurs principaux de l'administration, de l'État et de l'éducation. Cependant, les langues autochtones jouent un rôle fondamental dans la vie quotidienne des populations. Certaines deviennent des langues véhiculaires à l'échelle urbaine ou nationale (comme le wolof au Sénégal ou le bamanankan au Mali), tandis que d'autres s'imposent au niveau régional, à l'image du peul ou du mandinka en Afrique de l'Ouest. Ce décalage entre les langues d’usage quotidien et les langues de pouvoir entretient une fracture sociale et limite l'efficacité des politiques de développement.
Dans ce contexte, la question linguistique en Afrique est devenue un enjeu central des politiques éducatives et culturelles. Il est aujourd’hui largement admis, à la lumière des travaux en didactique et en psychologie cognitive, que l'enseignement dans la langue maternelle favorise l'apprentissage et renforce l'efficacité des systèmes éducatifs. Face à ces défis, l'Institut pour la Promotion et l'Enseignement des Langues Nationales (IPELAN) en Mauritanie a été créé en 2023 pour développer l'enseignement et la valorisation des langues nationales (Pulaar, Soninké et Wolof) et inscrire leur utilisation dans un cadre institutionnel structurant.
Le colloque pluridisciplinaire international "Langues africaines : Rapport aux nations et enjeux d'enseignement", organisé par l'IPELAN et le GLIDA, vise à analyser le rôle des langues africaines dans la construction des nations, leur statut juridique et fonctionnel, leur place dans les systèmes éducatifs et leur contribution à la préservation du patrimoine culturel.
Axes thématiques :
1. Langues africaines et construction des nations
Les États africains sont caractérisés par une grande diversité linguistique. Cette réalité a souvent été invoquée pour justifier le maintien des langues coloniales comme langues officielles. Comment les langues africaines participent-elles à la construction des États-nations ? Faut-il envisager d'autres modèles d'organisation étatique (ex. États multinationaux) tenant compte de la diversité linguistique du continent ?
2. Statut des langues africaines
La distinction entre langues nationales et langues officielles, courante en Afrique, contraste avec la situation européenne où ces statuts se confondent. Quelle est la portée effective des statuts attribués aux langues africaines ? Qu'en est-il des langues qui n'ont aucun statut officiel ? Comment les dynamiques sociolinguistiques naturelles (langues véhiculaires, pidgins et créoles) influencent-elles les politiques linguistiques ?
3. Langues africaines et enseignement
L'intégration des langues africaines dans l'enseignement requiert un travail préalable de standardisation, la production de matériel didactique et la formation des enseignants. Quels sont les défis et avancées dans l'introduction des langues africaines dans les systèmes éducatifs ? Quel rôle jouent les institutions, comme l'Académie africaine des langues, dans cette entreprise ?
4. Langues, patrimoine culturel et production littéraire
Le patrimoine oral africain constitue un véritable rempart contre l'homogénéisation culturelle imposée par la mondialisation. Comment assurer sa transmission et sa valorisation ? La production littéraire en langues africaines est-elle en expansion ? Quels sont les défis posés par l’écriture en langues africaines dans le contexte éditorial actuel ?
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Modalités de soumission et d'organisation :
• 15 juillet 2025 : Date limite d'envoi des propositions de communication (titre et résumé de 300 mots max.) à colloque.langues.africaines@gmail.com
• 15 août 2025 : Notification d'acceptation des communications
• 12 et 13 novembre 2025 : tenue du colloque à Nouakchott
• 30 janvier 2026 : Date limite d'envoi des textes définitifs pour publication des actes
Les frais de transport jusqu'à Nouakchott sont à la charge des participants. Toutefois, l'hébergement et la restauration durant la période du colloque sont entièrement pris en charge par les organisateurs.
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Comité scientifique :
• Mbouh Seta DIAGANA, IPELAN et Université de Nouakchott
• Alassane DIA, Responsable du GLIDA, Université de Nouakchott
• Doudou WANE, Université de Nouakchott
• Mamadou Kalidou BA, Université de Nouakchott
• Mamadou DAHMED, Université de Nouakchott
• Mamadou DIOP, Université de Nouakchott
• Dieynaba EL HADJ, Université de Nouakchott
• Mamadou LAM, Ecole Supérieure Polytechnique de Nouakchott
• Fafa Lang DAMPHA, Académie Africaine des Langues (ACALAN), Mali
• Augustin DIONE, CLAD, UCAD, Sénégal.
• Mamadou Bintou KEITA, IRPLA, Guinée
• Mamadou Saliou Diallo, Université Lassana Conté de Conakry, Guinée
• Koia Jean Martial KOUAUME, ILA, Côte d’Ivoire
• Alioune Ngoné SECK, UCAD, Sénégal
• Falilou NDIAYE, UCAD, Sénégal
• Fary KA, UCAD, Sénégal
• Modou NDIAYE , UCAD, Sénégal
• Ndiéné SOW, Université Assane Seck de Ziguenchor, Sénégal
• Oumar Djiby NDIAYE, Université Gaston Berger de Saint-Louis, Sénégal
• Bruno MAURER, Université de Lausanne, Suisse
• Mohamed MILED, Université de Carthage, Tunisie
• Farah ZAIEM, Université de Manouba, Tunisie
• Zakaria NOUNTA, Université de Bamako, Mali
• Mamadou Lamine SANOGHO , Université de Ouagadougou, Burkina Faso
• Abderrahmane DIALLO, INALCO, France
Nous vous invitons à soumettre vos propositions et à contribuer à cette réflexion essentielle sur l'avenir des langues africaines et leur rôle dans le développement du continent.