Appel à communications
Convocatoria en español más abajo
Mémoire du franquisme dans la bande dessinée du XXIe siècle
Colloque International
organisé par
Université d'Artois, EA 4028 Textes et Cultures (Arras) et
Université de Picardie Jules Verne, EA 4291 Centre de Recherche en Arts et en Esthétique (Amiens)
Jeudi 12 et vendredi 13 mars 2020 à l'Université d'Artois
Maison de la Recherche (Arras)
Les laboratoires Textes et Cultures de l'Université d'Artois (EA 4028) et Centre de Recherche en Arts et en Esthétique de l'Université de Picardie Jules Verne (EA 4291) s'associent pour organiser le colloque Mémoire du franquisme dans la bande dessinée du XXIe siècle. Ce colloque a été précédé des journées d'études tenues à l'Université d'Artois le 13 avril 2018 et le 5 mars 2019 sur le même sujet dans le cadre du programme "BD-Histoire". L'Université de Picardie Jules Verne offre depuis 2014 une mention Métiers de la bande dessinée de la Licence en Arts plastiques.
L'étude de la bande dessinée sur l'époque franquiste (1939-1975) a fait l'objet de plusieurs travaux qui ont souligné les enjeux sociaux, doctrinaux et politiques d'un genre particulièrement contrôlé par la censure de par sa capacité à faire passer des critiques dans un genre riche en connotations et en déformations graphiques et verbales, souvent par le biais de l'humour. Bien que tout fût soumis à l'idéologie franquiste et à celle du parti unique (la Phalange), la bande dessinée espagnole faisait preuve d'une grande qualité artistique qui fait encore aujourd'hui l'objet de rééditions et d'études critiques. Pour ce colloque, nous nous intéresserons principalement aux productions réalisées les vingt dernières années. Elles montrent un intérêt renouvelé pour l'époque franquiste de différentes façons et avec des intentions bien diverses. Si cette époque a été moins traitée pendant les années de la Transition, malgré quelques exceptions, à partir des années 1990 et surtout au début du XXIe siècle les nombreux romans graphiques et les nombreuses BD sur la société franquiste témoignent de l'intérêt que les dessinateurs, l'industrie éditoriale et les lecteurs portent pour cette époque si longue et si différente des autres pays de l'Europe occidentale. Les discussions autour de la Loi pour la Mémoire Historique de 2007 ont inspiré des problématiques liées à la récupération de celle-ci, à la façon dont le passé devrait être transmis aux nouvelles générations et à la notion polémique de 'devoir de mémoire', sujet central d'ouvrages tels que Dolorès de Bruno Loth (2016).
Certains ouvrages de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle font l'éloge des personnages et même des dessinateurs de l'époque franquiste, dont Le Piège (El artefacto perverso en espagnol) du dessinateur Federico del Barrio et du scénariste Felipe Hernández Cava (1994). L'Hiver du dessinateur de Paco Roca (2010) est consacré aux grandes difficultés d'un groupe de dessinateurs de Bruguera pour créer leur propre publication (Tío vivo) en 1957. La figure de Federico García Lorca a fait l'objet de deux ouvrages qui s'intéressent à des enquêtes sur les circonstances de sa mort réalisées pendant le franquisme : Sur les traces de García Lorca du scénariste Carlos Hernández et du dessinateur El Torres (2011) et La araña del olvido de Enrique Bonet (2015). D'ailleurs, une troisième BD s'intéresse à son séjour à New York, lors du crash de 1929 et ses conséquences, surtout pour sa poésie : Lorca, un poeta en Nueva York de Carlos Esquembre (2016), et plus récemment le dessinateur Quique Palomo a illustré une adaptation de l'ouvrage Vida y muerte de Federico García Lorca de Ian Gibson (2018). Dans Cuerda de presas (2005, rééditée en 2018) le scénariste Jorge García et le dessinateur Fidel Martínez consacrent onze récits à la répression des femmes pendant l'après-guerre. Jaime Martín adapte dans Les Guerres silencieuses (2013) l'expérience de son père comme jeune soldat pour traiter des conflits de l'armée espagnole au Maroc au début des années 1960 dans une guerre qui ne disait pas son nom. Fran Jaraba a publié un ouvrage sur La División Azul (2013) dans laquelle un communiste s'infiltre dans les troupes phalangistes qui se battent en Russie pendant la IIe Guerre Mondiale. Dans les ouvrages écrits par le scénariste et professeur Antonio Altarriba, L'Art de voler (2009) et L'Aile brisée (2016), dessinées par Kim, la façon dont les conflits sociaux de l'époque déterminent la vie de ses parents est mise en avant et permet de revisiter des aspects parfois sinistres de la société franquiste. Plus récemment, Carlos Giménez a donné suite à sa série célèbre Paracuellos, qui s'inspire de son propre vécu dans les foyers d'Auxilio Social pendant les années de l'autarcie franquiste. Les Espagnols qui se trouvaient à l'étranger ont aussi leur place parmi les romans graphiques consacrés à cette époque, comme l'a très récemment montré le récit autobiographique Nieve en los bolsillos de Kim (2018), consacré à son séjour en Allemagne en 1963. Dans El solar (2016) Alfonso López s'inspire des personnages Petra et Carpanta en 1947 pour créer un récit plein d'humour et de topiques de l'époque franquiste. Nous pourrions donner davantage des exemples mais citons pour finir un autre travail plein d'humour et d'ironie, Nosotros llegamos primero, de Furillo (2014), sur la mission fictive d'envoyer une équipe d'astronautes sur la Lune avant les États-Unis.
Les communications pourront porter sur la façon dont ces ouvrages et d'autres articulent les histoires personnelles, les histoires collectives et les faits historiques, sur la façon dont la petite histoire est au service de la grande Histoire et de la mise en perspective de la société franquiste, sur l'influence profonde de la Loi pour la Mémoire Historique et de sa nouvelle dimension éthico-politique, sur la façon dont le passé franquiste est revisité et réinterprété selon les conditionnements du présent, sur les motivations des auteurs et des maisons d'édition, sur la façon dont la relation entre les voix narratrices et les voix du passé est établie, sur la réception des BD et des romans graphiques parmi les lecteurs et dans les médias, sur les valeurs que ces productions apportent à la culture historique et à l'histoire culturelle, sur la façon dont le roman graphique est capable de réadapter son propre langage séquentiel pour traiter des contenus historiques transcendants et pour remplir le rôle didactique qui se superpose à son rôle traditionnel comme moyen de divertissement. Si la répression a été présente tout au long de la période qui nous intéresse ici, les vingt premières années du franquisme peuvent être considérées comme étant les plus violentes et traumatisantes pour les personnes ayant vécu sous la dictature franquiste. La répression et la violence n’ont pas été les seuls points marquants de cette période, la résistance l’a été également. Effectivement, les opposants se sont organisés, que ce soit à l’intérieur de l’Espagne ou à l’étranger, pour mener des actions contre le régime. L'étude des représentations de ces trois points, la répression, la violence et la résistance, sera sans doute centrale à ce colloque.
Certains ouvrages traitent de l'époque franquiste et la dépassent, comme L'Art de voler, mentionné ci-dessus, et Atado y bien atado de Rubén Uceda (2018). Dans la mesure où le contexte de l'époque franquiste est nécessaire pour comprendre un ouvrage, celui-ci pourra faire l'objet d'une communication dans le cadre de ce colloque. Une communication pourra être consacrée à un ouvrage ou à plusieurs à travers une thématique ou une problématique commune. Elle pourra se situer dans le franquisme dans son ensemble ou concerner une de ses étapes. Elle pourra s'intéresser aux représentations des différents aspects qui faisaient partie de la société à l'époque franquiste. Elle pourra enfin s'intéresser à la fonction des notes historiques et des annexes qui accompagnent souvent une BD et qui orientent les lecteurs. Les différentes approches dont le roman graphique et/ou la BD (pour ceux qui en font la différence) ont fait l'objet seront présentes : historique, sociologique, idéologique, culturelle, médiatique, artistique, etc., ainsi que les approches intermédiales qui s'intéressent aux nombreux rapports entre la photographie, le cinéma, la littérature (entre autres) et le roman graphique.
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Ce colloque s'inscrit dans le cadre du DIM 2 de l'université, en particulier dans l'axe "Construction des identités et leurs renouvellements". La dimension identitaire sera en effet mise avant dans les analyses des représentations bédéiques dont il sera question, ainsi que la comparaison entre différents ouvrages ayant traité des mêmes questions à des époques différentes, avec des styles et des intentions différents. Le renouvellement des thématiques et des lieux communs sur lesquels l'identité de l'Espagne franquiste s'est formée fera partie des réflexions proposées à ce colloque, ainsi que la façon dont les nouvelles perspectives idéologiques problématisent les anciennes et entrent en conflit avec d'autres perspectives récentes. Il est question aussi de transculturalité dans la mesure où une époque dont les repères culturels ont toujours été stables à cause de la censure est revisitée à une époque caractérisée par le multiperspectivisme.
La publication d'un volume collectif est prévue.
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Date limite de réception des propositions de communication (sur une page, avec les informations académiques de l'intervenant) : 15/12/2019.
Confirmation de l'acceptation : 15/01/2020.
Date limite d'envoi des textes pour la publication (40 000 caractères maximum, avec illustrations) : 8/3/2020.
Durée des communications (synthèse ou lecture des textes) : 20 minutes.
Langues acceptées : français, espagnol, anglais.
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Envoi des propositions et contact : Jaime Céspedes (jaimecespedes@yahoo.fr), membre du comité éditorial de L’Entre-deux, revue du laboratoire Textes et Cultures (EA 4028) de l'Université d'Artois. Responsable du Séminaire sur les Médias du Master Langues, Culture et Innovations Numériques (LCIN) de l'Université Paris 7.
Comité d'organisation : Elisabeth Piot et Justin Wadlow (Amiens), Jaime Céspedes et Clément Duplouy (Arras).
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Memoria del franquismo en el cómic del siglo XXI
Congreso Internacional
organizado por
Universidad de Artois, EA 4028 Textes et Cultures (Arras) y
Universidad de Picardía Jules Verne, EA 4291 Centre de Recherche en Arts et Esthétique (Amiens)
Jueves 12 y viernes 13 de marzo de 2020 en la Universidad de Artois
Maison de la Recherche (Arras)
El laboratorio Textes et Cultures de la Universidad de Artois (EA 4028) y el laboratorio Centre de Recherche en Arts et en Esthétique de l'Universidad de Picardía Jules Verne (EA 4291) se asocian en la organización del congreso Memoria del franquismo en el cómic del siglo XXI. Este congreso prolonga los seminarios celebrados en la Universidad de Artois los días 13 de abril de 2018 y 5 de marzo de 2019 sobre el mismo tema en el marco del programa "BD-Historia". La Universidad de Picardía Julio Verne dispone desde 2014 en su campus de Amiens de la especialidad Métiers de la bande dessinée, en el marco del grado Arts plastiques.
El estudio del cómic en la época franquista (1939-1975) ha sido objeto de varias obras que han puesto de relieve las cuestiones sociales, doctrinales y políticas de un género particularmente controlado por la censura por su capacidad para llevar la crítica a un género rico en connotaciones y distorsiones gráficas y verbales, a menudo a través del humor. Aunque todo estaba sometido a la ideología franquista y a la del partido único (la Falange), el cómic español demostró una gran calidad artística que sigue siendo objeto de reediciones y estudios críticos en la actualidad. En este congreso nos centraremos principalmente en las producciones de los últimos veinte años, que muestran un renovado interés por la época franquista de diferentes maneras y con intenciones también muy diferentes. Si el periodo franquista fue menos tratado durante los años de la Transición, a pesar de algunas excepciones, a partir de los años 90 y especialmente a principios del siglo XXI, las numerosas novelas gráficas y cómics o historietas sobre la sociedad franquista dan testimonio del interés que los dibujantes, la industria editorial y los lectores tienen por este periodo, tan largo y diferente al de los demás países de su entorno. Las discusiones sobre la Ley de Memoria Histórica de 2007 inspiraron temas relacionados con su recuperación, con la forma de transmitir el pasado a las nuevas generaciones y con la polémica noción de "deber de memoria", tema central de obras como Dolores (2016) de Bruno Loth.
Algunas obras de finales del siglo XX y principios del XXI rinden homenaje a los personajes e incluso a los ilustradores del franquismo, como El artefacto perverso del dibujante Federico del Barrio y el guionista Felipe Hernández Cava (1994). El invierno del dibujante de Paco Roca (2010) está dedicado a las grandes dificultades de un grupo de dibujantes de la editorial Bruguera para crear su propia publicación (Tío vivo) en 1957. La figura de Federico García Lorca ha sido objeto de dos libros que se centran en la investigación de las circunstancias de su muerte durante el franquismo: La huella de Lorca, del guionista Carlos Hernández y el ilustrador El Torres (2011), y La araña del olvido, de Enrique Bonet (2015). Un tercer cómic se centra en la estancia del poeta en Nueva York durante la crisis de 1929 y la influencia de esta en su poesía: Lorca, un poeta en Nueva York de Carlos Esquembre (2016), y más recientemente el dibujante Quique Palomo ha ilustrado una adaptación del libro Vida y muerte de Federico García Lorca de Ian Gibson (2018). En Cuerda de presas (2005, reeditado en 2018), el guionista Jorge García y el dibujante Fidel Martínez dedican once historias a la represión de las mujeres en la posguerra. En Las guerras silenciosas (2013), Jaime Martín adapta la experiencia de su padre como joven soldado en los conflictos del ejército español en Marruecos a principios de los años sesenta en una guerra latente que el franquismo mantenía ocultada. Fran Jaraba dedicó un trabajo a la División Azul (2013) en el que un comunista se infiltra en las tropas falangistas que luchan en Rusia durante la Segunda Guerra Mundial. En los libros del guionista y profesor Antonio Altarriba, El arte de volar (2009) y El ala rota (2016), dibujados por Kim, se pone de relieve la forma en que los conflictos sociales de la época determinaron la vida de sus padres y repasa muchos de los aspectos más sombríos de la sociedad franquista. Más recientemente, Carlos Giménez ha prolongado su famosa serie Paracuellos, inspirada en su propia experiencia en los centros de Auxilio Social durante los años de la autarquía franquista. Los españoles en el extranjero también tienen su lugar entre las novelas gráficas dedicadas a este periodo, como lo demuestra recientemente el relato autobiográfico de Kim Nieve en los bolsillos (2018), dedicado a su estancia en Alemania en 1963. En El solar (2016) Alfonso López se inspira en los personajes Petra y Carpanta de 1947 para crear una historia humorística y actual de la época franquista. Podríamos dar más ejemplos, pero mencionemos para terminar otro trabajo lleno de humor e ironía, Nosotros llegamos primero, de Furillo (2014), sobre la misión ficticia de enviar un equipo de astronautas españoles a la Luna antes que Estados Unidos.
Las comunicaciones pueden centrarse, por ejemplo, en cómo éstas y otras obras articulan las historias personales, las historias colectivas y los hechos históricos, en cómo la pequeña historia sirve a la gran historia y perspectiva de la sociedad franquista, en la profunda influencia de la Ley de Memoria Histórica y su nueva dimensión ético-política, en cómo se revisita y se reinterpreta el pasado franquista de acuerdo con las condiciones del presente, en las motivaciones de los autores y los editores, en cómo se establece la relación entre voces narrativas y voces del pasado, en la recepción de cómics o de novelas gráficas entre los lectores y en los medios de comunicación, en los valores que estas producciones aportan a la historia cultural, en cómo la novela gráfica readapta su propio lenguaje secuencial para tratar contenidos históricos trascendentes y no renuncia al papel didáctico que se superpone a su papel tradicional como medio de entretenimiento. Si la represión estuvo presente durante todo el periodo franquista, sus primeros veinte años pueden considerarse como los más violentos y traumáticos para los opositores a la dictadura. El estudio de las representaciones de la represión, la violencia y la resistencia será sin duda destacado en este congreso.
Algunos libros tratan la época franquista y van más allá, como el ya mencionado El arte de volar o Atado y bien atado de Rubén Uceda (2018). En la medida en que el contexto de la época franquista es necesario para entender una obra, esta puede ser objeto de una ponencia en el congreso. Asimismo, una comunicación puede estar dedicada a uno o más libros a través de un mismo tema. Se puede tratar la representación de una parte del franquismo o este en su conjunto, así como los diferentes aspectos que formaron parte de la sociedad durante la época franquista. También pueden ser objeto de estudio la función de las notas y apéndices históricos que a menudo acompañan un cómic y pretenden orientar a los lectores hacia determinadas interpretaciones. Podrán aplicarse las diferentes aproximaciones a la novela gráfica o al cómic: histórica, sociológica, ideológica, cultural, mediática, artística, etc., así como aproximaciones que se centran en las múltiples relaciones entre fotografía, cine, literatura (entre otras) y cómic.
Ese congreso se inscribe en el marco del DIM (Dominio de Interés Mayor) número 2 de los programas de investigación de la universidad, en particular en la temática referida a la "Construcción de las identidades y su renovación". La dimensión identitaria será destacada en los análisis de las representaciones cómicas en cuestión, así como en la comparación entre diferentes obras que han tratado los mismos temas en diferentes momentos, con diferentes estilos e intenciones. La renovación de los temas y lugares comunes que conformaron la identidad de la España franquista formará parte de las reflexiones propuestas en este congreso, así como la forma en que las nuevas perspectivas ideológicas problematizan las antiguas y entran en conflicto con otras perspectivas recientes. La transculturalidad estará presente en la medida en que una época cuyas referencias culturales fueron estables a causa de la censura se revisita en una época caracterizada por el multiperspectivismo.
Las comunicaciones serán publicadas en un volumen colectivo.
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Fecha límite para el envío de propuestas de comunicación (en una página con los datos académicos fundamentales del conferenciante): 15/12/2019.
Confirmación de la aceptación: 15/01/2020.
Fecha límite de envío del texto para la publicación (con un máximo de 40.000 caracteres, con ilustraciones): 8/3/2020.
Duración de las comunicaciones (síntesis o lectura de los textos): 20 minutos.
Idiomas aceptados: español, francés, inglés.
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Envío de propuestas y contacto: Jaime Céspedes (jaimecespedes@yahoo.fr), miembro del comité editorial de L'Entre-deux, revista del laboratorio Textes et Cultures (EA 4028) de la Universidad de Artois. Responsable del Seminario sobre Medios de Comunicación del Máster en Lenguas, Cultura e Innovación Digital de la Universidad de París 7.
Comité organizador: Elisabeth Piot y Justin Wadlow (Amiens), Jaime Céspedes y Clément Duplouy (Arras).