Jodelle, Didon se sacrifiant
Andrea Mantegna, Didon
Relire aujourd’hui la tragédie d’Etienne Jodelle Didon se sacrifiant, c’est tenter d’appréhender une dramaturgie préaristotélicienne fondée sur une poétique horatienne des personnages et des passions, non de l’intrigue et de l’action. C’est aussi mesurer l’ambition d’une tragédie humaniste qui cherche à donner corps et voix aux grandes figures de l’Antiquité, à les rendre à nouveau vivantes, présentes et vibrantes, en l’occurrence ici à réincarner et réinventer les personnages de l’Enéide virgilienne. Mais, comme l’a montré Emmanuel Buron dans ses travaux, poétique et dramaturgie s’approfondissent ici de l’expérience singulière d’Etienne Jodelle, du rapport difficile que cet auteur au « silence obstiné » entretient à la parole, rapport qu’il incarne en Didon, dans l’échec dramatisé d’un discours peu à peu rendu à sa solitude tragique.
Textes réunis par Nathalie Dauvois et Jean Vignes
mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.
- Relire Didon se sacrifiant
Jean Vignes et Nathalie Dauvois - Didon se sacrifiant de Jodelle : étude de quelques échos lexicaux
Sabine Lardon - Pitié et piété dans Didon se sacrifiant de Jodelle
Bruno Méniel - De l’Enéide à Didon se sacrifiant : traduction, réécriture différentielle et contamination des modèles
Sandra Provini - Le dispositif choral de la tragédie : entre dramatique, lyrique et gnomique
Jean Vignes - « Feins en toy d’estre moy ». Le jeu du comédien et le personnage dans Didon se sacrifiant
Emmanuel Buron - Droit, parole, tragédie : les enjeux dramaturgiques du serment et de la promesse dans Didon se sacrifiant
Nicolas Lombart