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Trauma et création artistique : l’engagement des artistes arabes dans des dynamiques de résilience (Nancy)

Trauma et création artistique : l’engagement des artistes arabes dans des dynamiques de résilience (Nancy)

Publié le par Esther Demoulin (Source : Laurence Denooz)

Trauma et création artistique :

l’engagement des artistes arabes dans des dynamiques de résilience 

Campus Lettres et Sciences humaines, Nancy, Université de Lorraine

3-4 avril 2025

 

 

Les nombreuses catastrophes et crises sociales, politiques, économiques et environnementales, que le monde arabe a traversées, aux xxe et xxie siècles, sont à l’origine de plusieurs formes de traumatismes qui ont marqué l’imaginaire collectif et ont suscité de nouvelles formes artistiques. Les artistes arabes ‒ documentaristes, scénaristes, romanciers, dramaturges, danseurs, chorégraphes, musiciens, comédiens, humoristes, professionnels des arts vivants, performeurs etc. ‒, se produisant à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières du monde arabe et imprégnés de multiples cultures, s’engagent désormais pour des causes à dimension bien plus large que simplement politique et nationaliste : réinvestissant les traumatismes collectifs, ils réinventent le concept d’engagement, se réinventent eux-mêmes et réinventent leur(s) pratique(s). À travers la « mise en art » des divers chocs vécus par les sociétés arabes, ils contribuent à déconstruire les discours dominants désubjectivants et à proposer une réinterprétation du traumatisme qui ramène le sujet au centre de la réflexion et reconnecte son expérience individuelle au vécu collectif. L’artiste arabe contemporain refuse l’amnésie collective ou le non-dit ; il initie un processus d’interactivité et de double création en permettant au destinataire d’exprimer son propre trauma dans sa rencontre avec l’œuvre. Ainsi l’art atteint-il une dimension cathartique, dans la perspective aristotélicienne, selon laquelle l’art dramatique conduit l’individu à se libérer d’un traumatisme vécu, souvent resté latent.

Le colloque vise à ouvrir la réflexion à des productions culturelles et/ou artistiques des cultures méditerranéennes en reconfiguration... Ces corpus seront représentatifs des contacts et des croisements entre artistes européens et arabes, immigrés ou non, dans des environnements artistiques désormais mondialisés. Les interventions mettront au jour, dans une perspective interdisciplinaire et/ou multidisciplinaire, les formes esthétiques, tant novatrices que réadaptées, les modes contemporains et les nouveaux motifs d’engagement méditerranéen et arabe, d’en analyser les effets ainsi que les questions de la distanciation ou de la non-distanciation, de la mise en forme de ces œuvres artistiques et de leur adaptation aux publics. Il s’agira enfin de comprendre comment sont transmis ces discours artistiques, parfois militants (traumartivisme), toujours engagés, relatifs à des questions de société et donc susceptibles d’impliquer différents types de publics, initiés ou non.

Les propositions pourront notamment s’inscrire dans l’un des axes suivants :

·       Mécanismes de création : art cathartique et/ou traumatisme créateur

·       Du traumatisme à la (dé-/re-)construction esthétique 

·       Innovation de modes et/ou genres artistiques en réponse à un traumatisme 

·       Réception des œuvres créées en réponse à un traumatisme collectif

·       L’art, moyen de reconnexion de l’expérience individuelle de l’artiste au vécu collectif

·       Traumartivisme ou militantisme artistique en réponse à un traumatisme collectif

·       Art de l’intérieur et art de la diaspora : quelles différences, quelles connexions, quelles inspirations ?

·       Traumatisme et art de la diaspora en Europe : quelles inspirations et quel impact sur l’art européen ?

Les objets d’étude ‒ qu’il s’agisse de productions culturelles et/ou artistiques (théâtre, cinéma, documentaire, presse, BD, réseaux sociaux, caricature, séries télévisées, musique, chansons populaires, danse, beaux-arts, iconographie, peinture, publicité, réseaux sociaux, graffiti, street art, stand up, peinture urbaine, propagande, ...) ‒ pourront être arabophones ou allophones, mais exclusivement produits dans l’aire arabo-musulmane, de l’intérieur ou de l’extérieur (production « migrante » ou de la diaspora arabe). Les productions étudiées pourront provenir de toute région du monde, et plus particulièrement du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de la Péninsule arabique ou de l’Europe. Seront aussi appréciées les études sur des artistes européens de la diaspora arabe.

Les approches pourront être théoriques ou analytiques, de même que les méthodologies pourront être diverses ‒ structurale, situationnelle, contextuelle, référentielle, sociolinguistique, stylistique, sémiotique, interactionnelle et intertextuelle. Les notions utilisées devront être clairement indiquées et définies.

 

Organisateurs scientifiques : 

·       Censi Martina (Université de Bergame, Italie)

·       Denooz Laurence (Université de Lorraine, France)

·       Vauthier Élisabeth (Université de Lyon3, France)

 

Comité scientifique : 

·       Ahrrare Latefa (Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle-Rabat)

·       Almaimam Salwa (U.King Abdulaziz, Kingdom of Saudi Arabia)

·       Berg Lovisa (Högskolan Dalarna, Suède)

·       Bernard Isabelle (Université de Jordanie)

·       Censi Martina (Université de Bergame, Italie)

·       Denooz Laurence (Université de Lorraine, France)

·       Fathy Rania (Université du Caire, Égypte)

·       Guellouz Mariem (Université de Paris Cité, France)

·       Lagrange Frédéric (CEDEJ, Égypte)

·       Naef Silvia (Université de Genève, Suisse)

·       Nakhlé-Cerruti Najla (IFPO-Amman, Jordanie)

·       Noujaim Marianne (Université Saint-Joseph de Beyrouth, Liban)

·       Richard Thomas (Université de Clermont-Auvergne)

·       Sciortino Maria-Grazia (Université de Palerme, Italie)

·       Slitine Marion (EHESS-Paris, France)

·       Tissot Damien (Georgetown University, Qatar)

·       Vauthier Élisabeth (Université de Lyon3, France)

·       Wehbe Talal (Baylor University, Waco-Texas, États-Unis)

 

Modalités de soumission des propositions de communication

 

Langue de la communication et de la publication

Français, arabe ou anglais. 

Les communications seront de 30 minutes, suivies de questions. 

Les articles feront l’objet d’une publication, après double expertise en aveugle. La date limite de soumission des textes pour publication est le 30 juin 2025.

 

Frais d’inscription pour les intervenant.e.s : 35 €. 

Les versements seront à effectuer sur place. Les frais de déplacement, d’hébergement et de séjour ne sont pas pris en charge par les organisateurs du colloque. Les déjeuners seront offerts aux intervenants.

 

Calendrier

·     Date limite de réception des propositions : 31 décembre 2024

·     Notification d’acceptation aux auteurs après examen par le comité scientifique : 31 janvier 2025

·     Date limite de réception des articles pour publication : 30 juin 2025

·     Notification d’acceptation des articles après expertise en double aveugle : 1er septembre 2025

 

Format des propositions 

·     1 page isolée comportant le nom, l’appartenance institutionnelle, le grade, le titre de la communication et les coordonnées de l’auteur (adresse professionnelle, adresse personnelle, adresse électronique et téléphone)

·     Sur 1 autre page : le titre et un résumé de 15 à 20 lignes en français ou en anglais (Word, Times 12, interligne 1,5) présentant le corpus étudié, les idées principales, le raisonnement et les conclusions générales, et précisant le cadre et les notions. 3 mots-clés devront également être mentionnés.

 

Les propositions de communication seront adressées à : trauma-et-creation@univ-lorraine.fr