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La correspondance des traducteurs / Translators’ Correspondence (Mulhouse)

La correspondance des traducteurs / Translators’ Correspondence (Mulhouse)

Publié le par Marc Escola (Source : Enrico Monti)

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Appel à contributions / Colloque international

La Correspondance des traducteurs / Translators’ Correspondence

UHA Mulhouse, 18-19 septembre 2025

27e rencontre du Réseau
La Traduction comme moyen de communication interculturelle
Université Jagellonne de Cracovie, Université de Lille,
Université de Haute-Alsace, Université de Wrocław

Organisation :
Enrico Monti et Régine Battiston
ILLE (UR 4363), Institut de recherche en langues et littératures européennes, 
UHA Mulhouse: www.ille.uha.fr 

Lieu et dates :
Université de Haute-Alsace, Mulhouse (France), 18-19 septembre 2025.

Langues :
Français et anglais

Conférenciers invités : 
Patrick Hersant (Univ. Paris 8), Outi Paloposki (Univ. Turku), Nicolas Froeliger (U Paris Cité)

Ce colloque international se propose d’explorer et analyser la correspondance des traducteurs dans ses multiples formes. Le but est d’analyser le rôle et l’éthos des traducteurs tel qu’il émerge de ses échanges écrits avec les autres agents du processus de traduction, à la fois dans les dynamiques éditoriales et dans les flux de traduction pragmatique. Le focus est sur la correspondance (papier ou numérique) que les traducteurs entretiennent avec leurs auteurs, mais aussi avec les éditeurs, les agents littéraires, les réviseurs, les co-traducteurs, etc.

Ce colloque poursuit un axe de recherche sur la correspondance d’écrivains développé au sein du laboratoire ILLE au cours de ces dernières années (Battiston et al. 2022, 2023, 2024), pour l’étendre à un domaine – la traduction – où très peu d’études systématiques existent à ce jour. Notre investigation se situe dans les sillages des recherches sur les archives des traducteurs, qui commencent à avoir une certaine reconnaissance à la fois dans les acquisitions des fonds bibliothécaires et dans la recherche traductologique (voir notamment Cordingley et Montini 2016, Cordingley et Hersant 2018). Mais avec un focus qui exclut une grande partie des études génétiques (focalisées principalement sur les brouillons des traducteurs), pour se concentrer uniquement sur la correspondance en tant qu’épitexte révélateur des réflexions et échanges entre les traducteurs et les autres acteurs du processus. Cet aspect n’a pas encore fait l’objet d’une étude approfondie dans sa spécificité, exception faite pour les travaux récents de Patrick Hersant (2020), qui nous offrent un riche aperçu de la collaboration entre traducteurs et auteurs, avec notamment une annexe documentaire qui reproduit quelques échanges épistolaires illustres. L’objectif du colloque – et du volume de contributions choisies qui suivra – est d’approfondir l’analyse de la correspondance des traducteurs à d’autres études de cas et de l’élargir au-delà des interactions traducteurs-auteurs, voire de la traduction éditoriale, pour prendre en compte les multiples interactions dans les différents flux de traductions.

Dans quelques rares cas, la correspondance auteurs-traducteurs a été récoltée dans un volume thématique, le plus souvent dans le cas d’écrivains-traducteurs (Jaccottet et Ungaretti 2008), mais non seulement, comme nous le montrent les cas de Betz-Rilke (1937), Mann-Lowe-Porter (1966), Orwell-Raimbault (2006), Malaparte-Novella (2010), ou encore de Vittorini avec sa traductrice dans l’ombre (2016). Plus souvent, ces échanges se trouvent morcelés au sein de la correspondance d’un auteur, dans des volumes publiés ou des fonds d’archives, qui invitent à un travail de découverte, collecte et analyse.

La correspondance nous restitue un dialogue entre deux ou plusieurs acteurs du texte traduit qui n’est pas sans rappeler l’asymétrie de leurs rôles respectifs : l’initiative de l’échange revient le plus souvent aux traducteurs, les réponses des auteurs sont parfois réticentes ou laconiques (sans compter les cas où l’échange ne va pas au-delà de l’approche initiale) et, dans les cas documentés dans les archives des écrivains, on se heurte parfois à une communication unilatérale (la correspondance de l’auteur étant sauvegardée – par les héritiers ou par les traducteurs ayant conservé les lettres – plus souvent que celle des traducteurs) (Hersant 2020). Ceci dit, on retrouve aussi d’autres cas où l’initiative revient aux écrivains, soit en forme de lettre ouverte à la communauté des traducteurs (C. Magris, entre autres), soit en forme de participation active, voire d’ingérence, sur le travail des traducteurs (on pensera aux longues lettres de Nabokov à certains de ses traducteurs, avec plusieurs pages de commentaires, pas toujours bienveillants). 
Dans les cas des communications avec les éditeurs, ce sont les fonds des maisons de traduction qui nous offrent des aperçus sur la sociologie de la traduction à une époque donnée, avec les négociations commerciales dévoilant une face souvent cachée du marché de la traduction et la présence, en filigrane, de ces « acteur[s] mineur[s] de la chaîne du livre », qui ne constituent presque jamais une instance classificatrice des archives (Pickford 2021).
Parmi les investigations souhaitées, on retiendra également la forme, liminale, de la lettre ouverte, depuis Martin Luther et son Sendbrief von Dolmetschen (1530) jusqu’aux lettres ouvertes sous forme de tribunes dans la presse (par exemple, pour la défense du rôle du traducteur face à l’intelligence artificielle). 
Dans le même sens, on encourage des analyses sur la constitution d’un discours traductologique à travers les lettres des traducteurs-traductologues. À partir de Saint-Jérôme au moins, il y a tout un capital réflexif qui n’a pas trouvé la voie d’une publication systématique, mais qui a trouvé dans la forme épistolaire la voie pour amorcer, étoffer ou affiner une pensée traductologique.

Dans tous ces cas, il serait intéressant d’analyser l’ethos des traducteurs en tant qu’« effet de discours » (Roux 2023) qui se construit à travers les textes et les épitextes. Comparer ces prises de parole (publiques ou privées) avec une analyse de l’œuvre de traduction peut dévoiler un jeu de forces parfois contradictoires, entre effacement et affirmation, conformité et singularité, dans un dialogue complexe avec les normes socio-traductives dominantes.
Dans une perspective diachronique, on invite également des contributions axées sur l’évolution que ces formes de correspondance connaissent au fur des évolutions technologiques, à cause de modes et délais des échanges, mais également de l’évolution des connaissances interculturelles et des moyens de recherche, qui rendent caduques certaines interrogations des traducteurs passés (qu’on retrouve dans les échanges épistolaires jusqu’à la fin du XXe siècle), car facilement accessibles à de simples recherches en ligne.

Vient compléter les axes de ce colloque une dernière déclinaison des multiples interactions entre correspondance et traduction, à savoir la traduction de la correspondance d’écrivains, avec un focus précis sur les enjeux traductifs de ces épitextes. 
Le colloque souhaite adopter une perspective résolument internationale, sans restriction de couples linguistiques, afin de contribuer à élargir la base des cas documentés au-delà des quelques langues internationales majeures.

Voici une liste (non exhaustive) des quelques pistes de recherche encouragées : 
•    La correspondance traducteurs-auteurs : à la fois entre traducteurs et auteurs traduits (autour d’un projet de traduction, à l’initiative des écrivains ou des traducteurs), ou entre traducteurs et d’autres auteurs. 
•    La correspondance traducteurs-éditeurs-agents littéraires-gestionnaires de projet.
•    La correspondance traducteurs-reviseurs, au sein de projets éditoriaux ou de traduction pragmatique.
•    La correspondance entre traducteurs : études sur les relations épistolaires au sein de la communauté, nationale ou internationale, des traducteurs.
•    Les lettres ouvertes des traducteurs dans l’histoire : la lettre en tant que moyen de justification, défense, illustration de la façon de traduire, ainsi qu’acte politique, depuis au moins le Sendbrief von Dolmetschen de Luther (1530) pour arriver aux lettres ouvertes/tribunes dans la presse de nos jours. 
•    Les lettres ouvertes des auteurs à leurs traducteurs lors de la sortie d’un nouvel ouvrage : des exemples de lettres de P. Chamoiseau, C. Magris et J. Fowles sont récoltés dans Hersant 2020, d’autres existent et méritent d’être analysées et diffusées pour ce qu’elles peuvent témoigner de l’ouverture et la collaboration de certains écrivains avec l’ensemble de leurs traducteurs.
•    La traductologie à travers les lettres : à partir des lettres de Saint-Jérôme, il y a toute une histoire de la réflexion sur la traduction, surtout dans la période préscientifique des études sur la traduction, qui se trouve éparpillée dans plusieurs lettres, sans jamais aboutir à une vraie systématisation. À une époque plus récente, la correspondance pourrait déceler un capital réflexif qui n’a pas trouvé la voie d’une publication et qui anticipe peut-être certaines idées qui ont animé le débat traductologique par la suite. Dans certains cas, la correspondance pourrait venir compléter, affiner ou contrer certains propos des traducteurs-traductologues.
•    La part des correspondances dans les archives de traducteurs qui commencent à se répandre à l’échelle internationale : IMEC, Lilly Library, Deutsches Literaturarchiv, ainsi que les grandes bibliothèques nationales – BNF, British Library, etc. –, mais aussi une pléthore de petites et grandes bibliothèques à travers le monde.
•    Lettres, courriels, forums : différences dans la communication des traducteurs au fil des évolutions technologiques et de l’impact qu’elles ont aussi dans la nature et le « besoin » des échanges. 
•    La traduction de la correspondance d’écrivains : ce genre textuel liminaire présente-t-il des défis particuliers dans la traduction interlinguistique ? À quelques exceptions près, la correspondance est un des derniers textes à être rendu public et diffusé – et par conséquent à être traduit – le plus souvent dans le cas de la publication des œuvres complètes d’un auteur. Ce volet se voulant une ouverture par rapport aux interactions entre correspondance et traduction, on invite uniquement des contributions qui se penchent sur la spécificité de ce genre textuel en perspective traductive. 

Remise des propositions :

Merci de bien vouloir envoyer un résumé de 200 mots environ (accompagné d’une note bio-bibliographique de 80 mots) à enrico.monti AT uha.fr, indiquant « Correspondance de traducteurs » dans le sujet de votre mail.

Date limite : 5 mai 2025. 

Les contributeurs seront informés des résultats de la sélection le 19 mai. 

Frais d’inscription : 100 euros (50 euros pour les doctorants)
Les frais couvrent les repas du colloque. 

Un volume de contributions choisies et relues en double aveugle sera édité à l’issue du colloque.

Renseignements : Enrico Monti (enrico.monti AT uha.fr)


 
Comité scientifique : Jerzy Brzozowski (Université Jagellonne de Cracovie) ; Julie Loison-Charles (Université de Lille) ; Enrico Monti (Université de Haute-Alsace) ; Elżbieta Skibińska (Université de Wrocław).

Références 

Agostini-Ouafi Viviana & Antonio Lavieri (dir.), Transalpina : études italiennes, « Poétiques des archives. Genèse des traductions et communautés de pratique », n° 18, 2015.
Anokhina Olga, « Traduction et réécriture chez Vladimir Nabokov : genèse d’une œuvre en trois langues », Genesis, n° 38, 2014, p. 111-127.
Battiston Régine, Nikol Dzioub & Augustin Voegele (dir.), Amitiés vives : Littérature et amitié dans les correspondances d’écrivains, Reims, EPURE, 2022.
Battiston Régine, Nikol Dzioub & Augustin Voegele (dir.), Amitiés épistolaires entre littérature et politique, Reims, EPURE, 2024.
Battiston Régine, Nikol Dzioub & Augustin Voegele (dir.), L’Inimitié dans les correspondances des écrivains, Reims, EPURE, 2023.
Bernadet Arnaud (dir.), avec la collaboration de Ian Byrd et Élisabeth Chevalier, Études françaises, « L’éthos intime de l’écrivain. Autour du journal et de la correspondance », vol. 59, n° 3, 2023, https://www.erudit.org/fr/revues/etudfr/2023-v59-n3-etudfr09552/
Betz Maurice, Rilke vivant. Souvenirs, Lettres, Entretiens. Paris, Émile-Paul frères, 1937. 
Cordingley Anthony & Chiara Montini, « Genetic translation studies : An emerging discipline », Linguistica Antverpiensia : New Series – Themes in Translation Studies, n° 14, 2016, p. 1-18, https://doi.org/10.52034/lanstts.v14i0.399.
Cordingley Anthony & Patrick Hersant (dir.), Meta, Journal des traducteurs, « Archives de traduction / Translation Archives », Vol. 66, n° 1, 2021, https://www.erudit.org/en/journals/meta/2021-v66-n1-meta06190/ 
Hartmann, Esa, « Saint-John Perse en dialogue avec ses traducteurs. Pour une poétique du processus traductif », in Véronique Duché & Françoise Wuilmart (dir.), Présences du traducteur, Paris, Classiques Garnier, 2021, p. 85-100.
Hersant Patrick (dir.), Palimpsestes, « Dans l’archive des traducteurs », n° 34, 2020, https://doi.org/10.4000/palimpsestes.4863.
Hersant Patrick (dir.), Traduire avec l’auteur, Paris, Sorbonne Université Presses, 2020.
Hersant, Patrick, « The Coindreau Archives. A Translator at Work », in Ariadne Nunes et al., dir., Genetic Translation Studies : Conflict and Collaboration in Liminal Spaces, Londres et New York, Bloomsbury, 2021, p. 163-178. 
Ivancic Barbara, « Caro amico, ti scrivo. Sul rapporto fra autori e traduttori », Tradurre, n° 17, 2019, p. 1-8, https://rivistatradurre.it/caro-amico-ti-scrivo/.
Jaccottet Philippe & Giuseppe Ungaretti, Jaccottet-Ungaretti : correspondance, 1946-1970, éd. José-Flore Tappy, Paris, Gallimard, 2008.
Loison-Charles Julie & Stanislav Shvabrin (dir.), Vladimir Nabokov et la traduction, Arras, Artois Presses Université, 2021. 
Masson Pierre & Peter Schnyder, André Gide, écrivain traducteur : suivi d’un choix de textes traduits par l’auteur, Paris, Classiques Garnier, 2024.
Novella René, Mi scriveva Malaparte, Firenze, Shakespeare and Company, 1994 [Malaparte m’écrivait, Monaco, Ed. du Rocher, 1995].
Orwell George, Correspondance avec son traducteur René-Noël Raimbault. Correspondance inédite 1934-1935, éd. Marie-Annick Raimbault, Paris, Éditions Jean-Michel Place, 2006.
Paloposki Outi, « Translations not in the making ? Rejections, disruptions and impasses in translator-publisher correspondance », Meta, vol. 66, n° 1, 2021, p. 73-91, https://doi.org/ 10.7202/1079321ar.
Pickford Susan, « Le traducteur et l’archive : considérations historiographiques », Meta, vol. 66, n° 1, 2021, p. 28-47, https://doi.org/10.7202/1079319ar.  
Roux Pascale, « Ethos et style du traducteur. Le cas de Jaccottet traducteur de Leopardi », Argumentation et Analyse du Discours, n° 31, 2023, https://doi.org/10.4000/ aad.7693.
Thirlwall John C., In Another Language. A Record of the Thirty-year Relationship Between Thomas Mann and his English Translator Helen Tracy Lowe-Porter, New York, Knopf, 1966.
Vittorini Elio, Si diverte tanto a tradurre ? Lettere a Lucia Rodocanachi 1933-43, Milano, Archinto, 2016.
Wilson Andrew, Translators on Translating : Inside the Invisible Art, Vancouver, Canadian Centre Studies in Publishing, 2009.

     
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Call for Papers
International Conference

TRANSLATORS’ CORRESPONDENCE / LA CORRESPONDANCE DES TRADUCTEURS  
UHA Mulhouse (France), September 18-19, 2025

27th Meeting of the European Network
“La Traduction comme moyen de communication interculturelle”
(Translation as a means of intercultural communication)
University of Lille, Jagiellonian University of Krakow, 
Wrocław University, UHA Mulhouse

Organisation:
Enrico Monti and Régine Battiston
ILLE (UR 4363), Institut de recherche en langues et littératures européennes, 
UHA Mulhouse: www.ille.uha.fr

Conference venue:
Université de Haute-Alsace, Mulhouse
10, rue des Frères Lumière, F-68093 Mulhouse Cedex, France

Conference languages:
English and French

Keynote speakers:
Patrick Hersant (Univ. Paris 8), Outi Paloposki (Univ. Turku), Nicolas Froeliger (Univ. Paris Cité)

Conference rationale:
This international conference aims to explore translators’ correspondence in its various forms. The purpose is to analyse the role and ethos of translators as they emerge from their written exchanges with other agents involved in the translation process, in either literary or pragmatic translation. The focus will be on the (paper or digital) correspondence that translators maintain with their authors, as well as with publishers, literary agents, editors, co-translators, etc.
The conference pursues a line of research on authors’ correspondence developed in the last few years within the ILLE research centre (Battiston et al. 2022, 2023, 2024), and extends it to the field of translation, where very few systematic studies exist to date. Our investigation follows in the footsteps of research on translators’ archives, which is beginning to gain some recognition in both library acquisitions and translation studies (see in particular Cordingley and Montini 2016, Cordingley and Hersant 2018). However, our scope excludes a large part of genetic studies (focused mainly on translators’ drafts), in order to concentrate on the correspondence as an epitext liable to offer insights into the interactions between the translators and the other agents in the process.
This aspect has not yet been the subject of an in-depth study in its own right, with the exception of recent work by Patrick Hersant (2020), which offers a rich overview of the collaboration between translators and authors, including the reproduction of some illustrious author-translator epistolary exchanges. The aim of the conference—and of the volume of selected papers which will follow—is to extend the analysis of translators’ correspondence to other case studies, and to extend it beyond translator-author interactions and beyond the publishing world, in order to take account of the multiple interactions in different translation flows.
In a few rare cases, author-translator correspondences have been collected in thematic volumes, namely in the case of authors-translators (Jaccottet and Ungaretti 2008), but not exclusively: see for instance Betz-Rilke (1937), Mann-Lowe-Porter (1966), Orwell-Raimbault (2006), Malaparte-Novella (2010), Vittorini and his shadow translator Rodocanachi (2016). More often, however, such exchanges are to be found fragmented in an author’s correspondence, either in published volumes or archival collections, and need to be retrieved and analysed.
Correspondence provides us with a dialogue between two or more agents of the translated text which often recalls the asymmetry of their respective roles. The initiative for the exchange is usually taken by the translators, the authors’ replies are sometimes reluctant or laconic (not to mention the cases in which the exchange does not go beyond the initial approach), and, in the cases documented in literary archives, we sometimes come across a one-sided communication, where the authors’ correspondence is more often preserved—by the heirs or by the translators who have kept the letters—than that of the translators (Hersant 2020). However, there are also cases in which the writers take the initiative, either in the form of an open letter to their community of translators (C. Magris, among others), or in the form of active participation, not to say interference, in the work of their translators (think of Nabokov’s long letters to some of his translators, with several pages of not-so-benevolent comments). 
In the case of translators-publishers correspondence, the archives of publishing houses may offer insights into the sociology of translation at a given time. Commercial negotiations may help reveal the often-hidden face of the translation market and the presence, in the background, of these “minor players in the book chain,” who seldom constitute a classifying instance in the archives (Pickford 2021).
Furthermore, we would like to extend our investigation to include the borderline form of open letters: from Martin Luther’s Sendbrief von Dolmetschen (1530) to open letters published in the press, supporting in various ways the role of translators (for instance, against the risk of automation linked to machine translation and artificial intelligence, in the last few years). 
In the same vein, we encourage research on how a theoretical discourse on translation may have emerged through translators’ letters. From Saint Jerome onwards, a considerable amount reflection on and around translation did not find the way of a systematic publication, but was initiated and developed through epistolary exchanges. 
In all these cases, it appears fruitful to analyse the translators’ ethos as a “discourse effect” (Roux 2023), constructed through texts and epitexts. Combining such statements (whether public or private) with an analysis of the actual translation work may reveal a sometimes-contradictory interplay of forces between effacement and affirmation, conformity and singularity, in a complex dialogue with dominant translation norms.
From a diachronic perspective, we invite contributions focusing on the changes that different forms of correspondence have undergone because of technological developments. This includes the modes and timescale of exchanges, as well as the evolution of intercultural knowledge and research resources. As a result of such changes, some of the queries of past translators (to be found in epistolary exchanges until the end of the twentieth century) are no longer relevant, once a simple online search provides the answer.
One final aspect of the multifaceted relation between translation and correspondence which the conference aims to address is the actual translation of writers’ correspondence: in this case, we invite contributions focusing precisely on translation issues related to the nature of such epitexts. 
The conference will adopt a resolutely international perspective, with no restrictions in terms of language pairs, in order to expand the documented cases beyond the few major international languages. 
We invite submissions on topics including (but not limited to) the following:
- Correspondence between translators and writers: either between translators and translated writers (around a translation project, at the initiative of writers or translators), or between translators and other writers.
- Correspondence between translators, publishers, literary agents, project managers.
- Correspondence between translators and revisers, within editorial or pragmatic translation workflows.
- Correspondence among translators: epistolary relations within national or international communities of translators.
- Open letters from translators: the letter as a way to defend, justify, illustrate approaches to translation, and to affirm a socio-political stance, from at least Luther’s Sendbrief von Dolmetschen (1530) to more recent open letters in the press.
- Open letters from authors to their translators upon the release of a new work: examples of such letters can be found in Hersant (2020), including correspondence from P. Chamoiseau, C. Magris and J. Fowles. However, there are other examples that call for analysis and dissemination, as they provide valuable insights into the collaborative process at play between writers and translators.
- Translation studies through letters: ever since Saint Jerome, the history of translation studies, especially in its pre-scientific form, has been shaped by statements coming from letters, before achieving (if ever) a more systematic form. In more recent times, translators’ correspondence may reveal ideas or approaches which anticipate key concepts in translation studies. In some cases, the correspondence may supplement, refine, or even contradict statements made by translators-scholars.
- Correspondence within translators’ archives, which are spreading on an international scale: Deutsches Literaturarchiv, IMEC (France), Lilly Library, the major national libraries (British Library, Bibliothèque Nationale de France, etc.), as well as a multitude of small and large libraries around the world.
- Letters, email, forums: the impact of technological evolution on the way translators communicate, as well as on the “need” to write to each other.
- Translating correspondence: does the genre of writers’ correspondence present specific challenges in cross-linguistic translation? A writer's correspondence is quite often one of the last pieces of work to be published—and consequently to be translated—most often within collected works. This research topic is intended to complete the multiple interactions between correspondence and translation: we therefore invite submissions addressing the specificity of this textual genre from a translation perspective.


Abstract submission:    
Please send a 200-word abstract, together with an 80-word biographical notice, to enrico.monti AT uha.fr indicating “Translators’ Correspondence” as the Subject of your mail.

Deadline for submission: May 5, 2025.
Notifications of acceptance will be sent out by May 19th.

Conference fees: 100 euros (50 euros for PhD students)
The fees will cover conference materials and conference meals. 

A volume of peer-reviewed selected papers delivered at this conference will be published.

For more information: Enrico Monti (enrico.monti AT uha.fr)
 
Scientific Committee: Jerzy Brzozowski (Jagiellonian University Krakow); Julie Loison-Charles (Lille University); Enrico Monti (Université de Haute-Alsace); Elżbieta Skibińska (Wrocław University);  

References
Agostini-Ouafi Viviana & Antonio Lavieri (dir.), Transalpina: études italiennes, «Poétiques des archives. Genèse des traductions et communautés de pratique», n° 18, 2015.
Anokhina Olga, «Traduction et réécriture chez Vladimir Nabokov: genèse d’une œuvre en trois langues», Genesis, n° 38, 2014, p. 111-127.
Battiston Régine, Nikol Dzioub & Augustin Voegele (dir.), Amitiés vives: Littérature et amitié dans les correspondances d’écrivains, Reims, EPURE, 2022.
Battiston Régine, Nikol Dzioub & Augustin Voegele (dir.), Amitiés épistolaires entre littérature et politique, Reims, EPURE, 2024.
Battiston Régine, Nikol Dzioub & Augustin Voegele (dir.), L’Inimitié dans les correspondances des écrivains, Reims, EPURE, 2023.
Bernadet Arnaud (dir.), avec la collaboration de Ian Byrd et Élisabeth Chevalier, Études françaises, «L’éthos intime de l’écrivain. Autour du journal et de la correspondance», vol. 59, n° 3, 2023, https://www.erudit.org/fr/revues/etudfr/2023-v59-n3-etudfr09552/
Betz Maurice, Rilke vivant. Souvenirs, Lettres, Entretiens. Paris, Émile-Paul frères, 1937. 
Cordingley Anthony & Chiara Montini, «Genetic translation studies: An emerging disciplin », Linguistica Antverpiensia: New Series – Themes in Translation Studies, n° 14, 2016, p. 1-18, https://doi.org/10.52034/lanstts.v14i0.399.
Cordingley Anthony & Patrick Hersant (dir.), Meta, Journal des traducteurs, «Archives de traduction / Translation Archives », Vol. 66, n° 1, 2021, https://www.erudit.org/en/ journals/meta/2021-v66-n1-meta06190/
Hartmann, Esa, «Saint-John Perse en dialogue avec ses traducteurs. Pour une poétique du processus traductif», in Véronique Duché & Françoise Wuilmart (dir.), Présences du traducteur, Paris, Classiques Garnier, 2021, p. 85-100.
Hersant Patrick (dir.), Palimpsestes, «Dans l’archive des traducteurs», n° 34, 2020, https://doi.org/10.4000/palimpsestes.4863.
Hersant Patrick (dir.), Traduire avec l’auteur, Paris, Sorbonne Université Presses, 2020.
Hersant, Patrick, «The Coindreau Archives. A Translator at Work», in Ariadne Nunes et al., dir., Genetic Translation Studies: Conflict and Collaboration in Liminal Spaces, Londres et New York, Bloomsbury, 2021, p. 163-178. 
Ivancic Barbara, «Caro amico, ti scrivo. Sul rapporto fra autori e traduttori», Tradurre, n° 17, 2019, p. 1-8, https://rivistatradurre.it/caro-amico-ti-scrivo/.
Jaccottet Philippe & Giuseppe Ungaretti, Jaccottet-Ungaretti: correspondance, 1946-1970, éd. José-Flore Tappy, Paris, Gallimard, 2008.
Loison-Charles Julie & Stanislav Shvabrin (dir.), Vladimir Nabokov et la traduction, Arras, Artois Presses Université, 2021. 
Masson Pierre & Peter Schnyder, André Gide, écrivain traducteur: suivi d’un choix de textes traduits par l’auteur, Paris, Classiques Garnier, 2024.
Novella René, Mi scriveva Malaparte, Firenze, Shakespeare and Company, 1994.
Orwell George, Correspondance avec son traducteur René-Noël Raimbault. Correspondance inédite 1934-1935, éd. Marie-Annick Raimbault, Paris, Éditions Jean-Michel Place, 2006.
Paloposki Outi, «Translations not in the making? Rejections, disruptions and impasses in translator-publisher correspondance», Meta, vol. 66, n° 1, 2021, p. 73-91, https://doi.org/ 10.7202/1079321ar.
Pickford Susan, «Le traducteur et l’archive: considérations historiographiques», Meta, vol. 66, n° 1, 2021, p. 28-47, https://doi.org/10.7202/1079319ar.  
Roux Pascale, «Ethos et style du traducteur. Le cas de Jaccottet traducteur de Leopardi», Argumentation et Analyse du Discours, n° 31, 2023, https://doi.org/10.4000/ aad.7693.
Thirlwall John C., In Another Language. A Record of the Thirty-year Relationship Between Thomas Mann and his English Translator Helen Tracy Lowe-Porter, New York, Knopf, 1966.
Vittorini Elio, Si diverte tanto a tradurre ? Lettere a Lucia Rodocanachi 1933-43, Milano, Archinto, 2016.
Wilson Andrew, Translators on Translating: Inside the Invisible Art, Vancouver, Canadian Centre Studies in Publishing, 2009.