Colloques en ligne

Charles Ferdinand Ramuz, silence(s), bruit(s), musique(s)

Actes du colloque international organisé par

Sylviane Dupuis et Martin Rueff

à l’Université de Genève, les 12-13 octobre 2017


Renouvelant l’approche d’un Ramuz jusqu’ici trop exclusivement considéré du point de vue de sa relation au « voir », à la peinture (L’Exemple de Cézanne) ou aux images, et pas assez du point de vue de sa relation à la musique, au son, comme au rythme et à la musicalité de la langue – ou au silence, les articles ici réunis sont issus du colloque international organisé les 12 et 13 octobre 2017 par Sylviane Dupuis et Martin Rueff à l’Université de Genève (en partenariat avec l’Université d’Artois et l’Association des Amis de C. F. Ramuz, France). Il réunit plusieurs générations de chercheurs issus de diverses origines autour du thème : « C. F. Ramuz, silence(s), bruit(s), musique(s) ».


À l’« exaspération de l’acuité visuelle » si souvent relevée chez le romancier répondent en effet, à l’évidence, une exaspération de l’acuité auditive et une passion pour la musique dont témoignent la riche collaboration entre Ramuz et Stravinsky et leur création commune de l’Histoire du Soldat,mais aussi et surtout l’œuvre romanesque dans son ensemble.


C’est ce romancier musicien, avant tout poète, qui écrit dans Souvenirs sur Igor Strawinsky : « le rythme, le son, le timbre, ne sont pas seulement de la musique, mais ils sont au commencement de tous les arts », c’est cette œuvre traversée par les bruits (dans toutes les acceptions du terme), et la « langue-geste » ramuzienne, que l’on entend lire et questionner ici à nouveaux frais.


Une première partie intitulée « Musique et esthétique poétique » est consacrée à Histoire du Soldat et à l’analyse du discours de Ramuz sur la musique et les arts. Une autre, à « la langue comme musique », où l’on examine à la fois la musique comme composante de l’écriture ramuzienne, la chanson comme motif et élément de structure de l’œuvre romanesque, et le roman Passage du Poète comme « symphonie ». Une troisième partie, enfin, s’intéresse aux bruits, aux sons, aux voix (des eaux, en particulier) comme thèmes explicites de l’œuvre – qu’il s’agisse des sons ou du silence de la nature (dans ses deux dimensions sans cesse opposées et complémentaires, chez Ramuz, de la montagne et du lac, ou de l’eau qui coule, qui devient ici métaphore de l’écriture), du paysage et des bruits urbains, ou des voix humaines.


Textes réunis par Sylviane Dupuis et Martin Rueff

et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.

DOI : https://doi.org/10.58282/colloques.5895