Le présent dossier critique d’Acta fabula accompagne le 31e numéro de Fabula-LhT, « Corps souffrant, corps politique », qui interroge les tensions et solutions de continuité entre l’expression de la souffrance des individus et ses résonances collectives, du Moyen Âge à nos jours.
Les recensions réunies dans ce dossier permettent de donner un aperçu plus large des productions scientifiques récentes concernant le corps souffrant dans le champ des Lettres, au sein du champ émergent des Humanités médicales.
Claire Jeantils propose ainsi une mise en perspective du corps souffrant, à partir du collectif Tous malades dirigé par Florence Fix, lequel offre un riche écho contemporain à l’anthologie de textes et de documents de la Renaissance relatifs à la syphilis composée par Ariane Bayle et Brigitte Gauvin dans Le Siècle des vérolés, et chroniquée ici par Hélène Thérin. Ces perspectives synoptiques s’articulent à des visions plus circonscrites de la douleur et de la souffrance : dans leurs rapports à la croyance, envisagés dans le compte-rendu que Mathieu Roger-Lacan donne du Croire et souffrir d’Émilie Sermadiras ; dans leurs rapports à la poésie, en particulier chez Baudelaire, à partir de l’ouvrage de Christophe Groß que recense Silvia Giudice ; enfin au gré d’une perspective comparatiste que souligne Solenne Montier dans l’ouvrage qu’Isabelle Poulin consacre aux écritures de la douleur chez Dostoïevski, Sarraute et Nabokov.
