Colloques en ligne

Nicolas Bouvier dans le monde : réceptions et traductions

Nicolas Bouvier, <em>L’Usage du monde</em>, traduit par Hiroyuki Yamada, Éd. Eichi, 2011.

Nicolas Bouvier est devenu, en quelques décennies, un auteur de tout premier plan, à la fois en Suisse et en France, puis en dehors de l’aire francophone. Ses récits de voyage ont connu une large diffusion grâce à de nombreuses traductions en Europe et en Asie, qui n’ont pourtant jamais été recensées ni étudiées de manière détaillée. Un colloque s’est tenu à l’ENS de Lyon en octobre 2022 pour combler cette lacune, au moins partiellement, et les actes en sont réunis dans les Colloques en ligne de Fabula.

Jusqu’où s’étend aujourd’hui l’aura internationale de Bouvier, et dans quelles proportions son œuvre culte, L’Usage du monde, s’est-elle diffusée ? Comment l’écrivain genevois est-il lu hors de France et de Suisse, dans des langues et des cultures éloignées du contexte bien particulier qui lui a donné la possibilité de partir à la découverte du monde ? Comment lit-on, notamment, L’Usage du monde en Iran, ou Chronique japonaise au Japon ?

L’étude de la presse, des circuits éditoriaux et des manifestations culturelles — festivals, émissions, prix, expositions, hommages, avant et après la mort de l’auteur — permet de retracer la trajectoire de Bouvier, de la reconnaissance à la consécration dans le monde littéraire francophone, mais aussi anglophone — dans une moindre mesure —, à partir des années 1980. Les témoignages des traductrices qui ont directement travaillé avec lui donnent une idée de la relation privilégiée qui a pu s’établir dans ce cadre, de l’importance qu’il accordait à la matérialité de la langue et des difficultés concrètement posées par les textes. La réception s’est déployée en deux temps : si les traductions allemande, anglaise et italienne — mais aussi une première traduction japonaise dès 1994 — ont ouvert la voie du vivant de l’auteur, il a fallu attendre les années 2000 pour que s’enrichisse progressivement le spectre des traductions, avec le polonais, l’espagnol, le grec moderne, le chinois, le coréen et le persan.