Colloques en ligne

Les fins intermédiaires dans les fictions narratives des XVIIe et XVIIIe siècles

Avec Jean-Paul Sermain

 

Actes des journées de Paris, les 28-29 juin 2018 

(Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

 

et Lausanne, les 8-9 novembre 2018 

(Université de Lausanne)

 

en hommage à Jean-Paul Sermain.

 

La comédie demande un dénouement des intrigues, la nouvelle une « chute » qui surprend et donne pourtant le sens de l’histoire ; l’essai une conclusion ; le roman adopte chacun de ces modèles et même les combine ; il peut en outre les déplacer et en faire des fins intermédiaires.

 

Cela tient au mode de composition des intrigues romanesques : la longueur et la multiplicité des intrigues créent plusieurs foyers et autant de perspectives ; sur ce long parcours, le terme est oublié, en particulier dans une publication sur plusieurs années, par « parties séparées », ou du fait d’une composition par épisodes ou séquences qui requièrent autant de fins intermédiaires ; ou au contraire, le terme se trouve anticipé, avec des versions provisoires ou contradictoires, qui persistent en suggérant diverses lignes de fuite et d’interprétation, créant ainsi plusieurs romans emboîtés dans un seul livre. Il peut arriver aussi qu’un auteur développe son roman en plusieurs versions successives qui peuvent postuler des clôtures narratives différentes, ou encore qu’un roman soit republié plus tard dans un nouveau contexte où on lui fait subir des transformations dans l’intrigue qui peuvent faire de la fin postulée à l’origine une fin provisoire (ou le contraire).

 

En prenant pour objet les fictions narratives des XVIIe et XVIIIe siècles (romans mais aussi bien contes, fables, compositions hybrides…), et le cas échéant des narrations non fictionnelles (mémoires), les présents essais examinent ce jeu des fins intermédiaires, interruptions, continuations et redéploiements, sous tous ses aspects : conclusion anticipée et écartée, suspendue, convenue, ironique, alternative, plurielle, en considérant leurs modes de figuration et les effets ainsi produits, dans la perception de l’histoire, des intrigues, des personnages, dans leur interprétation, dans l’articulation du projet didactique et des phénomènes narratifs, des incitations à l’émotion ou à la distance, des valeurs réflexives et poétiques.

Textes réunis par Marc Escola, Nathalie Kremer et François Rosset

et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.

DOI : https://doi.org/10.58282/colloques.5879